La « tête de série » du Bluebus 100% électrique avait déjà été présentée au public en décembre 2015 en marge de la COP21. (©P. Anziani)
La première ligne de bus « standard » 100% électrique de la RATP a été officiellement lancée le 30 mai à Paris sur la place Charles-de-Gaulle. Celle-ci s’intègre dans le vaste projet « Bus 2025 » des transports en commun franciliens.
Une première ligne standard « tout électrique »
C’est la ligne 341 reliant Clignancourt à la place Charles-de-Gaulle-Étoile qui va devenir la première ligne standard tout électrique de Paris (des minibus électriques circulent déjà sur deux circuits de la capitale : le Montmartrobus et la traverse Batignolles-Bichat). Un premier « Bluebus » 100% électrique a été intégré à la flotte circulant sur cette ligne, auquel s’ajouteront 22 autres modèles similaires d’ici à fin 2016.
Fournis par Blue Solutions (filiale du groupe Bolloré), ces bus mesurent 12 m de long et peuvent accueillir entre 91 et 101 passagers. Chacun est équipé de 8 batteries lithium-métal polymère pouvant stocker 240 kWh d’électricité au total, ce qui confère aux bus une autonomie annoncée comprise entre 180 et 250 km.
Cette autonomie permet de ne pas installer de bornes de recharge le long du trajet des bus et d’attendre la nuit, lors des périodes de plus faible demande électrique, pour effectuer ces recharges. Celles-ci auront lieu au centre de bus de Belliard, dans le 18e arrondissement, qui n’a pas été choisi au hasard puisque les minibus électriques parisiens y sont déjà rechargés.
Objectif 3 600 bus électriques à l’horizon 2025
La transition « électrique » de la ligne 341 n’est qu’une étape du projet « Bus 2025 » lancé en mars 2014 par la RATP et le STIF (autorité organisatrice des transports en Ile-de-France). Ce dernier vise à supprimer les bus au Diesel du réseau francilien à l’horizon 2025 et de les remplacer à 80% par des modèles électriques (soit près de 3 600 bus) et à 20% par des modèles roulant au gaz naturel (GNV, soit environ 900 bus).
Dans ce cadre, les Bluebus font partie du programme d’expérimentation de bus électriques mené par la RATP jusqu’à 2017. D’autres constructeurs tels que le français Heuliez, l’espagnol Irizar, le polonais Solaris ou encore le chinois Yutong participent à cette phase qui doit permettre de recueillir de nombreuses informations concernant notamment les performances des batteries et des moteurs électriques ainsi que la maintenance de ces bus. Des enquêtes doivent par ailleurs menées auprès des conducteurs, des voyageurs ou encore des riverains.
Pour rappel, les véhicules électriques n’émettent pas directement de gaz à effet de serre mais la production de leur électricité en engendre, d’où la nécessité d’avoir recours à des sources décarbonées pour « verdir » une flotte comme le souhaite la RATP (en France, la production électrique est décarbonée à plus de 90%).
Les bus hybrides, acteurs de la transition
La transition de la flotte de bus de la RATP vers des modèles 100% électrique passe encore principalement par le déploiement de bus hybrides à l'heure actuelle : 637 véhicules de ce type seront en circulation d’ici la fin de l’année selon la RATP. Ils permettent de réduire la consommation de carburant et les émissions de gaz à effet de serre associées mais pâtissent encore d’un surcoût important à l’achat (de l’ordre de 50% à 60%).
Notons que la transition prévue par le projet « Bus 2025 » ne se limite pas à la flotte de bus de la RATP. Plusieurs actions ont déjà permis au groupe de réduire sa consommation d’énergie et son empreinte environnementale, parmi lesquelles l’automatisation des lignes 1 et 14 du métro (plus de 15% de réduction de consommation par rapport à une ligne classique) ou le déploiement d’éclairages à LED dans les gares et stations (50% de réduction de consommation par rapport à l’éclairage traditionnel).