Le pétrole s'essouffle de nouveau, l'Opep inquiète plus que la géopolitique

  • AFP
  • parue le

Le marché du pétrole s'est de nouveau essoufflé en fin de séance mercredi après un envol initial, les inquiétudes des opérateurs quant à l'augmentation de production de l'Opep l'emportant sur le regain de tension au Moyen-Orient.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a progressé de 0,46%, pour clôturer à 73,90 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain avec échéance en novembre a lui gagné 0,39%, à 70,10 dollars.

Comme la veille, l'or noir était monté en flèche en début de séance, encouragé par l'escalade au Moyen-Orient et l'attaque iranienne contre Israël.

Huit soldats israéliens ont été tués dans des affrontements avec les combattants du mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah depuis le début l'incursion terrestre de l'Etat hébreux sur le territoire libanais, selon l'armée israélienne.

Par ailleurs, Israël a promis une riposte après le tir d'environ 200 missiles par l'Iran sur son territoire, dont la plupart ont été interceptés.

"Les spéculations vont bon train sur le risque d'implication des Etats-Unis, du fait de leur soutien à Israël", a observé, dans une note, Susannah Streeter, d'Hargreaves Lansdown.

Mais après avoir frôlé les 4% de gains, Brent et WTI ont calé.

Le freinage est d'abord intervenu après la publication du rapport de l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA), selon lequel les stocks de brut ont augmenté de 3,9 millions de barils la semaine dernière, soit plus que les 1,4 million anticipés par les analystes.

Ce bond surprise tient au fort ralentissement de l'activité des raffineries américaines, dont le taux d'utilisation est passé de 90,9% à 87,6% des capacités.

En outre, les volumes de produits raffinés livrés au marché américain, indicateur implicite de demande, ont fléchi de 7% sur une semaine.

Ces deux éléments témoignent d'un moindre appétit pour les produits raffinés aux Etats-Unis, facteur négatif pour les cours.

Au rapport de l'EIA s'est ajoutée la communication de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de ses alliés de l'accord Opep+ qui, à l'issue d'une réunion ministérielle mercredi, n'a pas fait état de changement quant à sa trajectoire de production.

L'alliance prévoit de laisser huit de ses membres revenir progressivement sur les coupes de production de 2,2 millions de barils consenties depuis l'an dernier.

Selon le Wall Street Journal, le ministre saoudien de l'Energie, le prince Abdelaziz ben Salmane, a mis en garde les membres du cartel contre le non respect des quotas fixés par l'Opep+ qui pourrait faire chuter le baril jusqu'à 50 dollars.

Fait inhabituel, l'Opep a publié, sur son compte X (ex-Twitter) un démenti catégorique aux propos rapportés par le quotidien financier.

"Ils sont en train de paniquer", a commenté John Kilduff, d'Again Capital. "Ils voient que l'environnement de marché ne leur est pas favorable, (...) mais ils essayent quand même d'ajouter des barils sur le marché parce qu'ils ne veulent pas perdre plus de parts de marché."

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