Le PDG d'EDF « garantit » que l'électricité en France sera plus compétitive qu'aux États-Unis

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Avant de passer la main, le PDG d'EDF Luc Rémont a assuré mardi que l'électricité en France sur les marchés est "la plus compétitive en Europe" et sera "plus compétitive" qu'aux États-Unis, en réponse aux industriels qui se plaignent de tarifs trop élevés.

L'électricité « la plus compétitive en Europe aujourd'hui »

Luc Rémont était auditionné par la commission d'enquête au Sénat sur les aides publiques aux grandes entreprises, à deux semaines de la fin de son mandat. 

Le 5 mai, l'assemblée générale d'EDF entérinera le choix de l'Élysée de nommer le directeur général de Framatome, filiale d'EDF, Bernard Fontana, en remplacement de Luc Rémont poussé vers la sortie fin mars.

Cette éviction a mis fin à des mois de tensions entre EDF et l'État actionnaire d'une part et avec les industriels d'autre part. Les plus gros d'entre eux, les industriels très gourmands en électricité, qui négocient avec EDF pour des contrats à long terme, lui ont reproché des prix de l'électricité trop élevés pour assurer leur compétitivité.

"L'électricité, je garantis qu'elle est la plus compétitive en Europe aujourd'hui et que vis-à-vis des États-Unis (...) aujourd'hui, à l'exception de deux ou trois États, mais demain sur tous les États américains, notre électricité sera plus compétitive", a déclaré le PDG devant la commission présidée par le sénateur LR Olivier Rietmann avec le rapporteur communiste Fabien Gay.

« On ne va pas se mettre à subventionner des industriels français qui sont à 90% au gaz »

Aujourd'hui, le prix de l'électricité pour la France sur les marchés de gros pour livraison 2026 se situe à un peu moins de 60 euros du MWh, soit à peine de quoi couvrir les coûts de production d'EDF pour son parc nucléaire actuel, a-t-il défendu en réponse aux reproches des industriels.

Pour le PDG, ce n'est pas à l'entreprise publique de "compenser" par le prix de l'électricité les écarts sur le prix du gaz, une énergie importée en Europe notamment de Norvège, des États-Unis et de la Russie.

"On ne va pas se mettre à subventionner des industriels français qui sont à 90% au gaz pour certains", au risque de se voir reprocher un abus de position dominante par les autorités de la concurrence, a-t-il souligné.

"Voilà la réalité de ce débat qui encore une fois, concerne un tout petit nombre d'entreprises qui imaginent que EDF est fondé en fait à subventionner leur décarbonation. Ça ne sera pas le cas. Ils peuvent l'imaginer même avec un autre PDG, ce ne sera pas le cas", a-t-il assuré.

Commentaires

Hostalier
EDF doit pouvoir gagner de l'argent et les industriels bénéficier d'un tarif compétitif, pour qu'ils puissent se développer. En arrêtant de financer les ENRi et d'engraisser les fournisseurs alternatifs qui ne produisent que des factures, cette équation est largement réaliste. Il n'y a plus qu'à...
Serge Rochain
Aucun systeme n'est autant subventionné que le nucléaire. Quant aux ENRv (pour variables) ils produisent d'une part une électricité qui nous est indispensable, mais qui se trouve être aussi la moins chère, et pour ce qui concerne le solaire, avantage unique, elle produit quand on en a le plus besoin, quand l'activité économique est active, en journée. Le nucléaire produit toujours la même chose donc pas assez quand on en a besoin, et trop quand on n'en a pas besoin, un peu comme l'éolien pour qui la concomittence entre le besoin et la production relève du hasard. Nous avons besoin du renouvelable pour deux raisons... En 2024, le nucléaire a produit 362 TWh et nous avons consommé 449,2 TWh....! Heureusement, le renouvelable était là avec 155 TWh pour compléter nos besoins avec quelques fossiles, ce qui nous a aussi permis d'exporter ce qui en constitue la deuxième raison. Sans le renouvelable.... c'était le blackout assuré.... pour encore une troisieme raison. Les chiffres ne sont pas des opinions.
Henri Viguié
Ce qui est cher en france, ce sont les taxes liées à la production.
Marc Diedisheim
En effet. Avec un "modèle" social anti-business et pro-redistribution, il est arithmétiquemrnt impossible qu'il en soit autrement. Bien cordialement.
Philippe Charles
Au contraire, notre pays a très largement misé sur la redistribution d'argent public aux entreprises (cadeaux fiscaux, flat tax, CICE...) sans contrepartie et avec le résultat qu'on connaît : dividendes records et licenciement massifs. En France les assistés, ce sont les entreprises. https://france.attac.org/se-mobiliser/les-inegalites-un-choix-politique/article/les-assistes-ne-sont-pas-ceux-que-l-on-croithttps://www.capital.fr/economie-politique/cice-les-dessous-dun-cadeau-fiscal-a-100-milliards-deuros-1355583 Sincères salutations
Serge Rochain
Etait-il obligé de dire une dernière sottise avant de partir ?

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