
Le groupe belge Solvay, leader de la chimie mondiale fait partie des électro-intensifs. Ici du bicarbonate de sodium. (©Bernard Foubert-Solvay)
Le terme « électro-intensifs » (EI) désigne des entreprises dont l’activité nécessite une consommation importante d’électricité.
Ces entreprises, qui absorbent approximativement 20% de la consommation nationale d’électricité, bénéficient d’un prix du MWh préférentiel afin de préserver leur compétitivité (et éviter par exemple des délocalisations de leurs activités).
Définition et conditions
En France, une entreprise est plus précisément considérée comme électro-intensive à deux conditions :
- avoir une consommation d’électricité supérieure à 2,5 kWh par euro de valeur ajoutée (différence entre le chiffre d’affaires et les coûts intermédiaires)(1) ;
- exercer une activité industrielle « appartenant à un secteur dont l'intensité des échanges avec les pays tiers, telle que déterminée par la Commission européenne aux fins de l'article 10 bis de la directive 2003/87/CE du Parlement européen et du Conseil du 13 octobre 2003 établissant un système d'échange de quotas d'émission de gaz à effet de serre dans la Communauté, est supérieure à 4% ».
Ces entreprises électro-intensives sont souvent connectées directement au réseau électrique de RTE, compte tenu de leurs forts niveaux de consommation.
Accise sur l'électricité pour les acteurs électro-intensifs
Les acteurs électro-intensifs disposent d'un taux d'accise de l'électricité spécifique, très réduit par rapport aux autres consommateurs(2).
Électro-intensité supérieure à 3 kWh/€ de VA | Électro-intensité comprise entre 1,5 et 3 kWh/€ de VA | Électro-intensité supérieure inférieure à 1,5 kWh/€ de VA | |
Accise pour une entreprise électro-intensive | 2 €/MWh | 5 €/MWh | 7,5 €/MWh |
Accise pour une EI « soumise à fuite de carbone » | 1 €/MWh | 2,5 €/MWh | 5,5 €/MWh |
Précisons que les installations dites « hyper électro-intensives » bénéficient d'un taux réduit de l'accise sur l'électricité à 0,5 €/MWh.
Liste des entreprises électro-intensives
Sur la base des critères énumérés plus haut, plus de 500 entreprises industrielles en France sont qualifiées d’électro-intensives.
Certaines d’entre elles, dans le secteur de la fabrication des gaz industriels, consacrent l’équivalent de 20% de leur chiffre d’affaires à leur consommation électrique.
Les électro-intensifs sont principalement concentrés dans quelques secteurs industriels parmi lesquels :
- les gaz industriels ;
- l’industrie du papier-carton (forte consommation des machines rotatives) ;
- la chimie (cuves d’électrolyse, compresseurs, vapocraqueurs) ;
- la sidérurgie (fours, injection d’air chaud dans les hauts-fourneaux) ;
- la métallurgie de l'aluminium ;
- les fibres artificielles ou synthétiques ;
- le ciment ;
- le verre ;
- les emballages en matières plastiques.
Parmi ces entreprises, on compte notamment : Adisseo, Airbus, Air Liquide, Air Products, Akiolis, Alteo, Aluminium Dunkerque, ArcelorMittal, ARC France, Arcelormittal, Arkema, Ascometal France, Celsa Purchasing, Constellium, Cristal Union, Elkem, Eramet, Essity, Eqiom, Etex, Ferroslobe, GIE Osiris, Humens, Imerys, Inovyn, Kem One, Lamines Marchands Européens, LafargeHolcim, Lhoist, LyondellBasell, Messer, MSSA SAS, Norske Skog Golbey, Nyrstar, O-I France, Orano, Petroineos, Polytechnyl, RATP, Renault, Riva Aciers, Roquette, Saint-Gobain, Seqens, SGD Pharma, Solvay, Stellantis, Syensqo, Terreal, Trimet, Ugitech, Vencorex, Verallia, Verkor, Vicat, Vynova, Xfab et Yara.
Un consortium appelé Uniden, regroupant une partie des électro-intensifs en France, a été constitué pour défendre les intérêts de ces entreprises(3).