Selon RTE, la France devrait pouvoir exporter de l’électricité durant tout l’été, y compris en cas de canicule. (©RTE)
Le gestionnaire du réseau de transport d’électricité RTE a publié hier son étude prospective de l’équilibre entre offre et demande d’électricité en France métropolitaine pour l’été 2017. Après un hiver très tendu, les pics de consommation estivale seront aisément couverts par les moyens de production disponibles.
Une « pointe » presque 40% plus faible en été qu’en hiver
En cas de températures de saison, la « pointe de consommation » électrique en France métropolitaine pourrait atteindre 56 000 MW durant l'été 2017, selon les estimations de RTE. En période estivale, cette pointe de consommation intervient vers 13h en jours ouvrés, lorsque les besoins de climatisation et de ventilation sont les plus importants.
L’appel de puissance sur le réseau électrique peut alors augmenter de 500 MW en moyenne lorsque la température augmente d’un degré au niveau national. Durant l’été 2017, la pointe de consommation pourrait ainsi avoisiner 60 GW en cas de canicule équivalente à celle de 2015 (avec des températures supérieures de 7°C à celles de saison).
En hiver, les pics de consommation (entre 8h et 13h et surtout entre 18h et 20h) entraînent un risque de fragilisation du réseau bien plus important que durant la période estivale. La « pointe » a ainsi atteint 93,8 GW lors du pic de consommation du 20 janvier dernier et 102,1 GW lors de la vague de froid de février 2012. Pour rappel, chaque degré de température en moins en hiver engendre un appel de puissance supplémentaire sur le réseau électrique de 2 400 MW(1) selon RTE.
Les « creux » de consommation et la production intermittente à gérer
Cet été, le gestionnaire de réseau RTE prévoit que les capacités de production électrique disponibles en France métropolitaine seront légèrement plus faibles que l’an dernier (- 2 500 MW), notamment en raison de réacteurs nucléaires en maintenance. Ces capacités resteront toutefois bien supérieures aux besoins prévisionnels de consommation durant l'été (+ 25 GW en moyenne selon RTE), y compris en cas de canicule (+ 7 GW).
La France exportera donc de l’électricité tout l’été, en utilisant les 50 liaisons transfrontalières avec les pays voisins. Ces exportations joueront un rôle essentiel pour maintenir en permanence l’équilibre offre-demande sur le réseau électrique, en particulier lors des « creux » de consommation.
Cet été, c’est en effet davantage à ces « creux » (qui interviennent entre minuit et 5h(2)) qu’aux pics de demande que RTE et les producteurs d’électricité devront être attentifs. La demande d’électricité en France métropolitaine pourrait chuter à hauteur de 30 GW durant les périodes de faible activité (en particulier la semaine du 15 août).
En cas de forte production intermittente (les capacités éoliennes et photovoltaïques en France ont augmenté de près de 10% par rapport à l’été 2016) et de faible demande, l’équilibre du réseau électrique pourra être assuré par les exportations mais également par une baisse de la production d’autres centrales « flexibles ».
En été, la production photovoltaïque peut couvrir entre 3% et 12% de la consommation d’électricité de France métropolitaine, selon les conditions d’ensoleillement. (©Connaissance des Énergies, d'après RTE)