Chaque année, les Néerlandais achètent près d’un million de bicyclettes neuves. (©photo)
Aux Pays-Bas, les autorités ont présenté le 15 décembre un vélo « intelligent » qui doit permettre aux cyclistes d’être avertis des dangers immédiats sur leur chemin. Il y a tout juste un mois, c’était une portion de piste cyclable solaire qui avait déjà été inaugurée au pays de la petite reine. Focus sur ces initiatives électriques.
Un vélo électrique pour rouler sans risques
La bicyclette électrique « intelligente » a été conçue par l’institut de recherche TNO sur demande du gouvernement. Elle dispose d’un radar sous son guidon et d’une caméra sur son garde-boue arrière. Les informations recueillies par ces instruments sont transmises à un petit ordinateur de bord qui les traduit au cycliste de façon originale : la selle vibre si un danger potentiel approche par l’arrière tout comme les poignées du guidon en cas d’obstacle devant la bicyclette.
Ce vélo pèse 25 kilos (TNO cherche encore à réduire ce poids) et peut atteindre une vitesse de près de 25 km/h grâce à son assistance électrique, d’où la nécessité d’anticiper les risques de collision sur la route. L’ordinateur de bord peut aussi être connecté sans fil à une tablette. Les informations préventives peuvent alors être transmises au cycliste sous forme de symboles ou d’une luminosité plus ou moins forte. Cette bicyclette « intelligence », encore à l’état de prototype, sera commercialisée d’ici à deux ans à un prix estimé entre 1 700 et 3 200 euros.
Ce vélo sera principalement destiné aux personnes âgées pour qu’elles puissent circuler sans risque à bicyclette. Pour rappel, près de 18 millions de vélos circulent sur les pistes cyclables aux Pays-Bas. Les autorités souhaitent réduire le nombre d’accidents qui ont causé en 2013 la mort de 184 cyclistes, dont 124 de plus de 65 ans(1).
Une piste cyclable électrique pour alimenter le réseau
Parmi les près de 25 000 km de pistes cyclables aux Pays-Bas, une route fait elle aussi preuve d’intelligence : recouverte de cellules photovoltaïques, elle devrait permettre de produire de l’électricité qui pourrait par exemple permettre de recharger des véhicules électriques à proximité. Cette portion de piste cyclable de 70 mètres de long est implantée à Krommenie, à l’ouest des Pays-Bas. Elle a été inaugurée en novembre 2014. L’institut de recherche TNO se trouve là encore à l’origine de ce projet aux côtés de l’entreprise SolaRoad.
Concrètement, la piste aussi baptisée « SolaRoad » est constituée de modules de 2,5 m par 3,5 m, encastrés dans du béton, qui fonctionnent comme des panneaux photovoltaïques classiques. Ils sont recouverts d’une couche translucide de verre trempé d’un centimètre d’épaisseur afin de supporter le passage des vélos (2 000 en moyenne par jour). Cette installation photovoltaïque devrait toutefois produire 30% d’électricité en moins qu’une installation classique de même puissance installée sur une toiture selon les porteurs de projet.
Le potentiel des routes solaires ne se limite pas aux pistes cyclables. TNO estime que près de 20% des 140 000 km de routes aux Pays-Bas pourraient être recouvertes par ces matériaux photovoltaïques pour injecter de l’électricité sur le réseau ou satisfaire directement une demande locale, par exemple l’alimentation de feux de signalisation. Dans le mois qui a suivi son inauguration, SolaRoad indiquait que sa piste solaire avait environ produit 350 kWh, soit l’équivalent de la consommation électrique annuelle de près de 10 fours à micro-ondes(2).