Imaginées par les architectes du cabinet Michaelis Boyd Associates, plusieurs îles reliées en réseau pourraient produire de l’énergie sur la base d’un système océanothermique baptisé « OTEC » (Ocean Thermal Energy Conversion). Les îles artificielles exploiteraient également les énergies marines, solaires et éoliennes.
Un potentiel de 250 MW par île
Le procédé OTEC envisagé pour le projet « Energy Island » reprend les travaux de Jacques Arsène d’Arsonval, physicien Français du XIXe siècle. Il consiste à exploiter la différence de température entre l’eau de la surface des océans tropicaux (entre 25 et 30°C) et l’eau localisée à 1 km de profondeur (5°C). Dans le projet de Dominic Michaelis, une centrale située au milieu de l’île récupèrerait la chaleur de la surface de l’océan. Celle-ci permettrait de transformer de l’ammoniac en vapeur, afin d’actionner des turbines et de générer de l’électricité. Cette vapeur serait ensuite condensée grâce à l’eau froide des profondeurs puis retransformée en ammoniac liquide. Le procédé serait donc cyclique.
Les îles artificielles seraient situées en eaux tropicales, pour bénéficier d’un différentiel de températures d’eau suffisant pouvant produire jusqu’à 250 MW toutes énergies cumulées.
Par ailleurs l’électricité générée permettrait également de dessaler l’eau de mer pour la rendre potable. 300 000 litres d'eau potable pourraient ainsi être traités chaque jour.
Une plateforme d’énergies renouvelables
Afin de combiner toutes les sources d’énergies favorables au site, d’autres énergies renouvelables telles que les énergies solaire, éolienne et marine seraient également exploitées. Pour ce faire, des éoliennes et une tour solaire seraient installées à la surface. Des turbines marines placées en dessous de l’île utiliseraient l’énergie des courants. Enfin, des flotteurs installés au niveau de l’eau récupèrerait l’énergie des vagues. Ces différents systèmes énergétiques seraient gérés par 25 personnes sur une grande plateforme flottante. L’énergie produite serait transportée par câble sous forme d’électricité ou serait transformée en oxygène ou en hydrogène par le procédé de l’hydrolyse.
Mirage ou eldorado, l’architecte Dominic Michaelis ne manque pas de valoriser le potentiel de son projet au regard des chiffres qu’il annonce. Il estime que 28 000 îles pourraient fournir la totalité des besoins en énergie de la planète sur la base de la consommation en 2009. Selon cette hypothèse, la surface cumulée des îles d’1 km² occuperait au total 1/11 000e de la surface des océans.