Le dirigeable survole notamment le château de Versailles et les jardins de Le Nôtre. (©Airship Paris)
Depuis début août, il est possible de survoler l’Île-de-France en dirigeable. Cet imposant moyen de transport peut sembler désuet, du moins plus insolite que les montgolfières. Au-dessus de Versailles et d’autres sites historiques franciliens renaît ainsi un ballon appartenant au patrimoine aéronautique.
Aussi long qu’un Airbus 380
C’est le 3 août 2013 que la société Airship Paris a lancé ses vols touristiques en dirigeable. Ceux-ci sont effectués à 300 mètres d’altitude à partir de l’aérodrome de Paris/Pontoise. Ils survolent l’ouest de la région francilienne en passant au-dessus de nombreux châteaux comme ceux de Versailles et de Chantilly. L’escapade aérienne dure près d’une heure. Des baptêmes de 30 minutes sont également organisés au-dessus du parc national du Vexin.
Ces nouvelles balades sont rendues possibles grâce à un ballon géant. Le dirigeable mesure 75,1 m de longueur et est aussi haut qu’un immeuble de 5 étages. Il ne compte toutefois que 12 places assises. En effet, la cabine passagers du ballon, équipée de grandes fenêtres, mesure seulement près de 20 m2. Si le dirigeable accepte ses passagers au compte-gouttes, c’est que l’essentiel de son volume est consacré au ballon rempli d’hélium.
Comme tous les ballons, le géant prend de la hauteur grâce à la poussée d’Archimède : la somme des éléments qui le composent (une enveloppe de 8 425 m3, l’hélium et sa charge) doit être plus légère qu’un volume d’air équivalent. Contrairement à une montgolfière subissant les vents, ce dirigeable se déplace grâce à trois moteurs pivotants et une hélice latérale.
Un acteur du « slow » transport
L’histoire du dirigeable remonte à 1852 avec l’invention du premier aéronef par un aéronaute français, Henri Giffard. A la fin du XIXe siècle, le compte allemand Ferdinand von Zeppelin dépose un brevet de nouveau modèle, donnant son nom à ce type de ballon. Dans les années 1920 à 1930, des vols commerciaux luxueux sont organisés, un tour du monde étant réalisé en 1929 avec 20 passagers à bord. En 1937, l’incendie de l’aéronef Hindenburg, dont le ballon est rempli d’hydrogène, interrompt l’ascension de ce mode de transport insolite. L’hélium, gaz ininflammable, est aujourd’hui préféré à l’hydrogène pour remplir les ballons des nouveaux dirigeables.
L’Allemagne propose à nouveau des vols touristiques en dirigeable depuis 2001. C’est également en Allemagne que le dirigeable d’Airship Paris a été construit par la société Zeppelin. Si ce mode de transport est aujourd’hui plus couramment connu pour ses missions à caractère scientifique, il a transporté plus de 118 000 passagers en Allemagne en près d’une décennie.
Les partisans du dirigeable mettent en avant sa légèreté et son calme grâce à une bonne isolation phonique. Bien qu’il puisse atteindre une vitesse maximum de 125 km/h, l’aéronef participe à la tendance « slow » appelant à davantage de lenteur dans nos modes de vie. Pour ralentir le rythme, une croisière d’une heure avec Airship Paris coûte 450 euros par personne. Les vols se poursuivront cet automne jusqu’au 30 octobre puis feront une pause jusqu’en mars 2014.
Intérieur de la cabine passagers du dirigeable d'Airship Paris (©ZLT Zeppelin)