Terrils à Loos-en-Gohelle dans le Pas-de-Calais (©flickR-Daniel Jolivet CC)
Définition
Un terril est un entassement de déchets miniers à ciel ouvert, la plupart du temps issu de l’extraction du charbon. Les remblais issus d’autres mines ou carrières, par exemple de fer ou de phosphate, sont parfois également qualifiés de terrils.
Ce terme proviendrait du mot wallon « terri » qui qualifie un amas de terre et de pierre. Ce terme pourrait également descendre par altération du mot « stériles », qualificatif associé (à tort) aux déchets prélevés.
Les termes synonymes de « crassier » ou « halde » sont parfois également employés pour désigner un terril.
Composition et types
Concrètement, un terril est principalement composé de sous-produits de l’exploitation minière, à savoir des schistes, des grès carbonifères et d’autres résidus mais il contient également des restes de houille.
Outre leur forme, les terrils sont parfois classifiés dans les catégories suivantes : terril « monumental » (au regard de leur surface et de leur volume), terril « signal » (visible à plus de 15 km), terril « mémoire » (lié à un événement historique), terril « nature » (recouvert d’éléments végétaux) ou encore terril « loisirs » (support à des activités comme du ski sur le terril 42 de Nœux-les-Mines)(1).
Histoire et évolutions
Les terrils n’ont pas toujours eu la forme conique à laquelle on les associe fréquemment. Les premiers d’entre eux, apparus dans les années 1850, étaient plats : les résidus miniers étaient alors transportés hors des galeries au moyen de paniers, puis plus tard par un système de wagonnets et déposés à proximité de la mine. C’est à partir de la fin du XIXe siècle que sont apparues, grâce à la mécanisation, les premières collines artificielles de résidus miniers : les terrils étaient alors édifiés par rampes ou par déversement de déchets à leur sommet depuis des bennes reliées à des grues.
Les grands terrils modernes (de formes coniques ou à plateaux) ont vu le jour après la Seconde Guerre mondiale, à l’image du massif de 3 terrils de Loos-en-Gohelle dans l’ancien bassin minier du Pas-de-Calais. Ce dernier culmine à une hauteur de 188 m, ce qui en fait le plus haut terril houiller d’Europe. Il y avait 5 terrils à l'origine mais il n’en reste plus que trois : les jumeaux et la plateforme entre les deux ; les deux autres ayant été exploités.
Longtemps considérés comme dépourvus de valeur marchande, les résidus miniers des terrils sont parfois réutilisés aujourd’hui, par exemple pour constituer le soubassement de routes. Certains terrils font par ailleurs l’objet d’une préservation(2) au titre de leur qualité biologique (diversité de biotopes). En juin 2012, le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais (incluant 51 des 339 terrils y étant recensés(3) ainsi que de nombreux équipements : fosses, chevalets, édifices, etc.) a été inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco.