Un prototype Oyster est notamment testé dans les Orcades. (©photo)
L’Écosse entend jouer un rôle moteur dans le développement des énergies marines. Initié fin 2008, le prix Saltire lancé par le gouvernement entend récompenser la meilleure innovation technologique parmi différents prototypes utilisant l’énergie des vagues et des courants. Quatre projets sont en compétition depuis fin août.
Le prix Saltire : une dotation de 10 millions de livres
Le prix Saltire vise à encourager le développement des technologies marines en mettant en compétition différents projets dans les eaux écossaises. Délivrant une bourse de 10 millions de livres (près de 12 millions d’euros), il sera remis à l’installation produisant le plus important volume d’électricité. Un seuil minimal de production est fixé à 100 GWh sur une période de 2 ans, l’équivalent de la consommation domestique de près de 20 000 ménages français (hors chauffage et eau chaude).
Cette compétition se déroule dans un environnement propice : les eaux écossaises recèleraient près d’un quart du potentiel électrique européen issu de l’énergie des marées et approximativement 10% du potentiel de production lié à l’énergie des vagues. En outre, l’Écosse s’est dotée d’un centre de recherche dédié aux énergies marines unique au monde : l’EMEC (European Marine Energy Centre) situé dans les Orcades (Orkney en anglais), archipel au nord de l’Écosse. Une dizaine d’installations sont actuellement testées dans ces eaux. D’ici à 2020, rappelons que l’Écosse a pour objectif de produire l’intégralité de son électricité à partir d’énergies renouvelables, notamment marines.
Les concurrents : des pompes houlomotrices aux hydroliennes
Le prix Saltire met en concurrence quatre projets. Deux d’entre eux concernent des prototypes houlomoteurs utilisant l’énergie des vagues. Aquamarine Power a développé un système dit « Oyster ». Celui-ci utilise une pompe activée par le mouvement orbital des vagues, qui pousse de l’eau sous pression vers une turbine hydroélectrique émergée. Il est testé près de l’île de Lewis, au nord-est de l’Écosse.
De son côté, Pelamis Wave Power a opté pour un système éponyme de chaîne flottante articulée. Celui-ci met à profit l’oscillation des vagues pour comprimer un fluide hydraulique qui entraîne à son tour une turbine. Il est notamment testé sur le site de Farr Point, au nord de l’Écosse.
Les deux autres projets concernent des sites hydroliens qui vont être testés sur les côtes des Orcades. Ils sont respectivement développés par Scottish Power Renewables, filiale d’Iberdrola, et un consortium piloté par le groupe américain Lockheed Martin et Atlantis Resources Corporation. Ce consortium est le dernier concurrent ayant rejoint le prix Saltire. Son projet baptisé « MeyGen » (contraction du nom d’un village et de « génération ») prévoit l’installation de six hydroliennes à l’horizon 2014. Celles-ci pourraient avoir une puissance cumulée de 86 MW, soit approximativement la puissance moyenne d’un parc actuel de 50 éoliennes terrestres.
Les différents concurrents vont pouvoir construire et perfectionner leurs prototypes durant les cinq prochaines années en bénéficiant d’une visibilité accrue. Le projet vainqueur du prix Saltire sera désigné en juillet 2017.