Site de production pétrolière dans le Dakota du Nord. (©ConocoPhillips)
Du 31 août au 4 septembre 2020, le prix du baril de Brent est retombé à 44,4 $ en moyenne, contre 60 $ à la même période en 2019. État des lieux.
Cours du pétrole : une tendance « fortement baissière »
En atteignant près de 42,3 $ par baril à la clôture le 4 septembre, « le Brent a terminé la semaine à son plus bas niveau en deux mois » tandis que le cours du WTI retombait sous les 40 $/b, constate IFP Énergies nouvelles dans son tableau de bord sur les marchés pétroliers du 7 septembre(1).
La tendance « fortement baissière » des cours du pétrole est liée, selon IFP Énergies nouvelles, à « la chute des marchés actions, un léger raffermissement du dollar, mais surtout l’incertitude quant à l’évolution inquiétante de la situation sanitaire dans le monde et l’anémie de la demande de pétrole ».
Pour rappel, la demande mondiale de pétrole a chuté à un niveau de 83,2 millions de barils par jour (Mb/j) au 2e trimestre 2020 selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), contre près de 100 Mb/j en moyenne en 2019. Dans le contexte de l’épidémie de Covid-19, l’offre de pétrole excédentaire sur les marchés avait provoqué un effondrement des prix. Aux États-Unis, le cours du baril de WTI (brut de référence américain) avait chuté de moitié entre janvier 2020 (58 $/baril) et mars 2020 (29 $/baril) et même atteint des niveaux négatifs fin avril (-37,63 $/b à la clôture le 20 avril), notamment en raison des contraintes de stockage.
L’AIE prévoit une remontée progressive de la demande mondiale de pétrole, à 93,8 Mb/j au 3e trimestre 2020 et à 96,7 Mb/j au dernier trimestre de l’année.
Le cours du baril de Brent au cours de la 1re semaine de septembre 2020 était inférieur de plus d'un quart à celui de début septembre 2019. (©Connaissance des Énergies, d'après IFP Énergies nouvelles)
La production américaine de pétrole brut sous 10 Mb/j
Parallèlement aux accords de plafonnement de la production de l’OPEP+, la situation américaine est suivie avec attention par les analystes. Or, la production de pétrole brut des États-Unis est passée sous les 10 millions de barils par jour pour la première fois depuis janvier 2018, indique IFP Énergies nouvelles(2).
Le nombre d’appareils de forage (« rigs ») en activité dans le pays est quasiment stable depuis deux semaines, à un niveau très faible (181 rigs, contre quasiment 700 début 2020).
IFP Énergies nouvelles évoque une possible reprise de l’activité dans les bassins américains de production de pétrole de schiste(3), au vu de la « constante augmentation depuis trois semaines » de l’indice Frac Spread Count qui désigne « le nombre d'équipements utilisés par les sociétés de services pour la fracturation hydraulique ». L'organisme appelle toutefois à la prudence en rappelant les « perspectives incertaines » de la filière du schiste (Schlumberger vient entre autres d'annoncer la vente de ses actifs de fracturation nord-américains à Liberty Oilfield Services)(4).