- Source : Ifri
L'Indonésie, « géant minier » et 4e pays le plus peuplé du monde(1), dispose à elle seule de 42% des réserves mondiales de nickel et a compté en 2023 pour environ la moitié de l'extraction mondiale de ce métal stratégique dans le contexte des transitions énergétiques (contre 5% en 2015).
L'importante activité minière du pays (qui possède également d'importantes réserves de charbon, de cuivre, d'or ou encore d'étain) s'accompagne de nombreux défis, notamment d'ordre environnemental, que décrit Thibault Michel(2) dans la note en anglais ci-après publiée le 2 mai par le Centre Énergie & Climat de l'Ifri.
Les réglementations environnementales européennes compliquent entre autres les négociations commerciales de l'Indonésie avec l'Union européenne et Jakarta (capitale du pays qui s'affaisse au fur et à mesure de la montée du niveau de la mer) rencontre également des protestations de sa population : manque de sécurité dans ses mines et ses fonderies, expropriation de certains habitants, présence de tribus indigènes sur les sites miniers et là encore « surtout les dommages causés à l'environnement ».
L'Indonésie « dépend de plus en plus des exportations de nickel et de l'augmentation des cours de cette ressource pour sa stabilité économique, ainsi que du charbon. Le nationalisme de l’Indonésie en matière de ressources et sa stratégie industrielle, qui consistent notamment à attirer les investissements étrangers, en particulier par le biais de son engagement d'adhésion à l'OCDE, nécessitent une stratégie crédible pour réduire l'empreinte carbone de sa production d'électricité », avertit Thibault Michel.
L'auteur liste quelques étapes dans cette voie, dont le soutien aux énergies renouvelables vers qui les les subventions actuelles du pays en faveur du charbon (67% du mix électrique national en 2022(3)) pourraient être progressivement transférées.
Sources / Notes
- Avec plus de 275 millions d'habitants. Derrière l'Inde, la Chine et les États-Unis.
- Thibault Michel est chercheur associé au Centre Énergie & Climat de l'Ifri depuis janvier 2024.
- Contre 13% pour les énergies renouvelables (7,3% pour l'hydroélectricité, 5,4% pour la géothermie).