- Source : Académie des technologies
Dans le cadre du Paquet Énergie-Climat, l’Union européenne s’est entre autres engagée à porter à 20% la part des énergies renouvelables dans sa consommation d’énergie finale à l’horizon 2020. Cette ambition a été transposée en objectifs nationaux au sein des différents États membres. La France dispose par exemple d’une cible de 23% qui ne pourra être atteinte sans une forte contribution du biogaz.
Dans cette étude publiée fin mars 2016, l’Académie des technologies dresse un état des lieux de la filière du biogaz et de ses perspectives de développement. Elle constate que cette dernière connaît un retour en grâce depuis une quinzaine d’années (le début de l’exploitation de cette source d’énergie remonte au milieu du XIXe siècle), son exploitation permettant « le bouclage d’un cycle d’économie circulaire des ordures ménagères et des déchets organiques industriels ou agricoles ».
Toutefois, des contraintes freinent encore le développement de cette filière à court terme, notamment le long retour sur investissement pour les agriculteurs s’y consacrant (15 à 20 ans). Si les techniques de production sont matures, elles nécessitent un engagement des pouvoirs publics (sous la forme d’incitations réglementaires et de subventions) qui fait parfois défaut (le « bio-méthane » était par exemple absent du Grenelle Environnement en France). A l’heure actuelle, la France ne figure qu’au 4e rang des producteurs européens de biogaz derrière l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Italie mais dispose d’un fort potentiel de développement.
Selon une étude de l’Institut pour l’énergie et l’environnement de Leipzig, la production potentielle de biogaz en Europe pourrait en théorie atteindre 500 milliards de m3 par an, soit l’équivalent de 166 Mtep (contre 5,9 Mtep par an aujourd’hui). Le biogaz est à ce titre parfois présenté comme une alternative, à terme (dans plusieurs dizaines d’années), aux importations gazières, notamment russes, dont dépendent les pays européens.
Pour rappel, le biogaz est produit par la dégradation de matière organique par des microorganismes dans des conditions « anaérobies » (en l’absence d’oxygène). Sa production s’accompagne de celle de digestat (utilisé comme fertilisant) dont le statut réglementaire reste encore flou en France. Le biogaz peut être valorisé, après traitement, sous forme de chaleur, d’électricité ou de carburant (GNV(1)).
Pour accéder à l'étude, cliquez sur l'image ci-dessous. (Le biogaz. Rapport de l'Académie des technologies. EDP Sciences, 2016, 58 p.)
Sources / Notes
- Sous réserve que la part de méthane composant le biogaz soit augmentée à hauteur de 96%. Cette part est comprise entre 35% et 65% dans le biogaz extrait des décharges d’ordures et peut atteindre 45% à 75%dans des digesteurs anaérobies industriels.