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L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a mis en ligne le 27 août l’édition 2020 de ses « Key World Energy Statistics »(1), publication annuelle de référence qui regroupe ses grandes données relatives à l’énergie dans le monde.
Un mix énergétique très fortement carboné
La consommation mondiale d’énergie primaire s’est élevée à 14 282 Mtep en 2018 selon les dernières données « définitives » de l’AIE (quelques données de l’étude portent sur 2019).
Les énergies fossiles ont compté pour 81,3% du mix énergétique mondial en 2018, soit le même niveau qu’en 2017 (contre 86,7% en 1973). Dans les pays de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques, dont les membres comptent pour 37,5% de la consommation énergétique mondiale), l’importance des énergies fossiles est à peine plus faible (78,8% du mix pour l’année 2019).
Les émissions mondiales de CO2 relatives à la combustion d’énergie ont quant à elles atteint 33,5 Gt en 2018, soit plus du double du niveau de 1973 (15,5 Gt CO2). Environ 44,0% de ces émissions proviennent de la combustion du charbon.
Le pétrole a compté pour 31,6% de la consommation mondiale d'énergie primaire en 2018. (©Connaissance des Énergies, d’après AIE)
Les différents scénarios de l’AIE n’envisagent pas de « transition radicale » du mix énergétique mondial d’ici à 2040. Dans son scénario « Sustainable Development » - censé présenter une trajectoire compatible avec les objectifs internationaux de lutte contre le réchauffement climatique - il est certes envisagé un très fort recul du charbon et un développement accéléré des énergies renouvelable dans les deux décennies à venir mais les énergies fossiles resteraient fortement majoritaires à l'horizon 2040.
L'AIE présente, dans ses « Key World Energy Statistics », différentes trajectoires d'évolution du mix énergétique mondial d'ici à 2040. (©Connaissance des Énergies, d’après AIE)
Consommation d'énergie par habitant
L’AIE présente à la fin de son rapport statistique un ensemble d’indicateurs énergétiques pour chaque pays en 2018 (production et consommation d’énergie, émissions de CO2, etc.). Ceux-ci témoignent entre autres des grandes disparités de consommation par habitant entre les pays développés et ceux en voie de développement.
En 2018, un Américain a par exemple consommé en moyenne 24 fois plus d’énergie qu’un Sénégalais (en rapportant la consommation nationale au nombre d'habitants). La moyenne mondiale en 2018 était de 1,88 tonne d'équivalent pétrole (tep) par habitant (comme en 2017).
En 2018, le Sénégal a consommé seulement 0,29 tep par habitant. C’est environ 60 fois moins que la consommation par habitant de l'Islande cette année-là. (©Connaissance des Énergies, d'après AIE)
Production d’électricité
L’électricité a compté pour 19,3% de la consommation finale d’énergie dans le monde en 2018 (contre 18,9% en 2017 et 9,4% en 1973)(2). Le mix de production électrique au niveau mondial restait encore largement dominé par le charbon en 2018 (38,2%), tandis que la part des filières dites « décarbonées » s’est élevée cette année-là à 35,8%.
En 2018, les centrales à charbon ont produit davantage d’électricité dans le monde que l’ensemble des installations renouvelables et nucléaire. (©Connaissance des Énergies)
Les « Key World Energy Statistics », rapport statistique de référence, peuvent certes paraître « dépassées » compte tenu des bouleversements en 2020 liés au Covid-19, mais elles rappellent ainsi l’importance des énergies fossiles et mettent en exergue la lenteur de la transition énergétique mondiale.