Vue de la capitale tchèque Prague. (©Pixabay-Julius Silver)
La République tchèque doit « préparer une sortie anticipée du charbon par rapport à ce que le pays envisage », plaide l'Agence internationale de l'énergie (AIE) dans un rapport publié le 13 septembre(1).
Le charbon au cœur du mix énergétique tchèque
La République tchèque est le 3e pays consommant le plus de charbon en Europe après l'Allemagne et la Pologne(2). Ce combustible se trouve au cœur du système énergétique tchèque : il a compté pour 30,1% de la consommation nationale d'énergie primaire en 2020, ce qui en fait de loin la principale source d'énergie de ce pays de près de 10,7 millions d'habitants, devant le pétrole (21,1%), le nucléaire (19,5%) et le gaz naturel (18,5%).
Dotée d'importantes réserves, la République tchèque satisfait actuellement près de 91% de ses besoins en charbon grâce à sa propre production (le charbon a compté pour 43% de la production d'énergie et pour 41% de la production d'électricité du pays en 2020) alors qu'elle ne produit par ailleurs sur son territoire que 3% du pétrole brut et 1% du gaz naturel qu'elle consomme.
Une « sortie » du charbon d'ici à 2038 ?
La production de charbon recule certes en République tchèque (- 27% entre 2009 et 2019), dans le cadre d'une lente transition énergétique devant permettre de réduire les émissions nationales de gaz à effet de serre, mais il est encore omniprésent dans le paysage énergétique du pays.
Le gouvernement a mis en place en 2019 une « Commission Charbon » qui a recommandé de se passer de ce combustible « d'ici à 2038 au plus tard ». Le recul progressif du charbon serait compensé par une contribution croissante des filières renouvelables, du nucléaire (le pays dispose actuellement de 6 réacteurs en service(3)) et du gaz naturel.
Le gouvernement tchèque n'a pas encore fixé de date à laquelle le pays pourrait se passer du charbon mais il a demandé en mai 2021 à la Commission dédiée d'étudier des scénarios complémentaires de « sortie anticipée » (par rapport à l'échéance de 2038) et leurs implications. L'AIE encourage l'adoption de tels scénarios et appelle à accélérer les déploiements d'installations renouvelables et nucléaires en République tchèque, tout en veillant aux conséquences économiques et sociales du recul du charbon dans les régions les plus dépendantes de cette filière.