
La consommation des smartphones n’est pas négligeable à l’échelle nationale étant donné leur nombre : la quasi-totalité de la population en est désormais équipée.
Parmi les reproches faits aux smartphones figure souvent leur manque d’autonomie qui impose souvent des recharges quotidiennes, le plus souvent la nuit. Contrairement à ce que pensent certains utilisateurs, ces dernières ont toutefois un impact très modéré sur leurs factures d’électricité.
Une consommation très faible de la recharge
Prenons pour hypothèse que la batterie de son smartphone a une capacité de 10 Wh(1).
Si une recharge quotidienne est nécessaire pour activer les multiples applications, la consommation d’électricité annuelle d’un smartphone atteint près de 3,65 kWh (365 x 10 Wh). Avec un prix moyen de l’électricité en France, de l’ordre de 0,2016€ par kWh sur la base du tarif réglementé bleu d’EDF en option Base, cette consommation coûte en définitive 0,74€ par an.
Dans son foyer, un ménage français s’expose à d’autres dépenses électriques bien plus onéreuses que celles liées à son smartphone. Par exemple, il paie, selon les estimations de l'Ademe, en moyenne 4 euros par an pour recharger un ordinateur portable (pour une durée d'utilisation de 3h13 par jour), 17 euros pour laver son linge (avec une machine de 7 kg et 198 cycles par an), 59 euros pour alimenter un réfrigérateur/congélateur et a minima plusieurs centaines d'euros pour chauffer son logement(2).
Mais un impact global
La somme des recharges de smartphones au niveau national n'est toutefois pas anecdotique. En 2024, les ménages français (2,2 personnes par foyer) possèdent en moyenne 9,6 appareils numériques avec écran, dont 7,8 sont utilisés et 1,8 inutilisés, selon le Crédoc (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie)(3). Et le smartphone est « l’équipement numérique le plus répandu » : près de 91% de la population française (de 12 ans et plus) en possède un, contre 89% pour un ordinateur et 54% pour une tablette.
En considérant par exemple 70 millions de smartphones en France dans l'hypothèse retenue plus haut, la consommation électrique associée de 255 500 000 kWh par an (ou 255,5 GWh, soit approximativement l'équivalent de la production annuelle de plusieurs dizaines d'éoliennes).
Coûts et consommations cachés
En dehors des recharges, notons surtout que de nombreuses consommations liées à l’usage d’un smartphone sont cachées : sa construction et les data centers qu’il sollicite lors de téléchargements engendrent notamment une consommation d’électricité importante.
En intégrant ces critères, le cabinet Digital Power Group estimait fin 2013 que la consommation réelle d’un smartphone dépasse souvent celle d’un réfrigérateur en tenant compte de l’ensemble de leur cycle de vie.
En prenant en considération son impact global, le numérique représentait, en 2022, « 4,4 % de l’empreinte carbone française et 11 % de la consommation électrique nationale », selon le Crédoc. Et une étude conjointe réalisée par l’Ademe et l’Arcep estime que, sans action, cette empreinte carbone du numérique pourrait tripler et la consommation électrique du numérique doubler d’ici à 2050.
Conseils pour qu'une batterie se décharge moins vite
Pour que la batterie de son smartphone se décharge moins vite et reste efficace plus longtemps, l'Ademe émet plusieurs recommandations(4) :
- adapter ses paramètres, en privilégiant notamment le mode « économie d'énergie » (diminution de la luminosité, mise en veille automatique, etc.) et une connexion au Wifi plutôt qu'à la 4G lorsque c'est possible (la 4G est « 3 fois plus énergivore ») ;
- effectuer une charge « alternée », en maintenant la batterie entre 20% et 80% sans « attendre que le téléphone soit à plat ni le mettre en charge toute la nuit » (ce qui représente en outre un danger) et en utilisant le chargeur d’origine de son smartphone ;
- désactiver les fonctionnalités inutiles (comme la géolocalisation, les notifications ou les mises à jour et téléchargements automatiques).