Gazpar : Compteur communicant de gaz en France

Le compteur communicant de gaz Gazpar, parfois également qualifié d'« intelligent », mesure la consommation en gaz des 11 millions de consommateurs particuliers et petits professionnels raccordés au gaz naturel par le gestionnaire national de gaz GRDF.

Les innovations par rapport au compteur classique

Le compteur Gazpar, à l'image de son pendant électrique Linky, peut transmettre automatiquement à GRDF les relevés de consommation des clients, à distance via un module radio, sans l'intervention d'un agent comme c'était le cas auparavant.

L'un des rôles de GRDF est de transmettre les données de consommation au fournisseur de gaz pour qu'il les facture au client, mais également de les mettre à disposition d'entreprises spécialisées en suivi des consommations si le client en fait la demande.

Il permet ainsi une facturation réelle de la consommation, et non plus par estimation rectifiée deux fois par an comme actuellement.

Certains fournisseurs et entreprises spécialisées proposent des sites internet et applications mobiles gratuites permettant de suivre ses consommations au jour le jour. Si le compteur Gazpar n'affiche pas plus d'information que l'ancien compteur, un relevé quotidien de la consommation est accessible sur l'espace client de ceux qui en font la demande. En permettant de mieux suivre sa consommation de gaz, il aide les consommateurs à mieux la maîtriser, et donc à réduire un peu leurs factures.

Du projet au déploiement total

Le compteur a été mis au point depuis 2007 par GRDF, une filiale de réseau de GDF Suez. Après diverses études(1), la Commission de régulation de l'énergie (CRE, a proposé au gouvernement d'approuver le déploiement dans tout le pays en juillet 2013, ce qui a été fait le mois suivant. Par la suite, les procédures d'appels d'offres ont été lancées pour la fabrication et l'installation à domicile.

Le calendrier du déploiement des compteurs à remplacer et installer s'est étalé de 2016 à 2022.

La phase pilote commencée à l'été 2015 avait concerné 150 000 abonnés des Hauts-de-Seine, de la région Lyonnaise, de celle du Havre et du pays de Saint-Brieuc. Le millionième compteur avait été posé en mars 2018.

Le directeur général de GRDF Edouard Sauvage indiquait « un taux de refus autour de 0,8%, donc un taux extrêmement faible, et un taux de satisfaction extrêmement positif de la pose de ces compteurs ».

Coût et gains

La CRE a calculé que l'investissement total pour GRDF s'élèverait à 1,05 milliard d'euros. Les gains opérationnels de Gazpar (fin de la relève à pied, optimisations...) ne suffiront pas à compenser entièrement les coûts de fabrication et d'installation, de 2 euros par an et par foyer, pour une durée de vie estimée à 20 ans.

Mais le bilan final pour le consommateur pourrait être positif si l'on tient compte des gains en termes de maîtrise de la demande d'énergie. A condition bien sûr qu'il prenne en main son compteur et suive de près ses consommations. La CRE évoque une réduction potentielle de consommation autour de 1,5%.

Maîtrise de la demande d'énergie

Pour susciter la bienveillance des ménages à l’égard des compteurs communicants, ceux-ci doivent être accompagnés à travers un ensemble d’apprentissages successifs. L’étude prévoit trois mots clés pour les guider : situer, motiver, permettre. Le consommateur doit d’abord situer sa consommation et ses usages, puis être amené à découvrir des gestes lui permettant de réduire sa consommation à travers des démarches ludiques. Il doit enfin être orienté vers les moyens pratiques de réduire sa consommation d’énergie avec des conseils personnalisés sans être submergé d’informations.

En ce sens, pour faire face à certaines appréhension, GRDF déclarait avoir « une pratique consistant à rappeler les clients faisant part de leur réticence pour bien leur expliquer ce qu'est le compteur communicant, notamment en indiquant bien ce qu'est la technologie, le fait qu'il n'y a pas de suivi instantané des consommations ».

Outre leur intérêt financier, les ménages peuvent être fortement incités à économiser de l’énergie au motif que les autres consommateurs s’y engagent déjà. C’est ce qu’on appelle le modelage ou « mimétisme » social. Pour favoriser la réduction des consommations d’énergie, des mesures faisant appel à des mécanismes psycho-sociaux comme la dissonance cognitive (montrer les contradictions entre les actions des consommateurs et leurs opinions) peuvent ainsi être mises en œuvre.

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