Les premières éoliennes offshore de l'appel d'offres rentreront en service au plus tôt en 2015-2016. (©photo)
Les consortiums participant à l’appel d’offres français sur l’éolien offshore doivent remettre leurs dossiers à la CRE ce mercredi 11 janvier avant 14h. L’attribution des lots sera annoncée en avril prochain. Retour sur les différentes étapes visant à implanter à terme 6 GW d’éoliennes offshore sur les côtes françaises d’ici à 2020.
Eolien offshore en France : engagements et perspectives
Le coup de projecteur sur l’énergie éolienne en France s’inscrit dans la continuité des engagements européens (Paquet Energie-Climat) et français (Grenelle de l’Environnement) en termes de développement des énergies renouvelables. Issu du Grenelle, le plan national de développement des énergies renouvelables prévoit l’installation d’une puissance éolienne globale de 25 GW (1 GW = 1 000 MW) d’ici à 2020 (19 GW terrestres et 6 GW offshore). Au 30 juin 2011, la puissance installée du parc français atteignait 6 253 MW(1), avec 3 800 éoliennes terrestres en service. Aucun parc offshore n’est actuellement en activité, malgré la sélection du site de Veulettes-sur-mer (Seine-Maritime) par l'Etat en 2004(2) pour installer des éoliennes au large.
Les vents étant plus forts et plus réguliers en mer, la France entend tirer parti de sa façade maritime : 11 millions de km2, l’outre mer inclus, sont placés sous juridiction française. Selon l’Ademe, la puissance éolienne pouvant théoriquement être installée avoisine les 30 GW. Ce potentiel est néanmoins limité par les contraintes locales et réglementaires.
La France envisage de rattraper une partie de son retard, dans le domaine de l’éolien offshore, sur ses voisins britannique et allemand. Au 30 juin 2011, le Royaume-Uni, leader de l’éolien offshore en Europe, disposait déjà d’une puissance installée de près de 1,6 GW grâce à ces éoliennes en mer. En France, le déploiement de 6 GW d’ici à 2020 doit se dérouler en deux temps, à travers deux appels d'offre de 3 GW chacun. Le premier d'entre eux a été lancé en juillet 2011. Il porte sur l’installation de près de 500 à 600 éoliennes réparties entre cinq parcs en France métropolitaine (capacité installée globale de 3 GW) : Saint-Nazaire, Saint-Brieuc, Courseulles-sur-mer, Fécamp, Le Tréport. Un second appel d’offres devrait suivre à partir d’avril 2012.
Quels sont les consortiums candidats ?
L’Etat prévoit un investissement de 10 milliards d’euros sur ce premier appel d’offres. Trois grands consortiums sont positionnés sur les différents sites :
- EDF EN assure la coordination d’un consortium formé avec le danois Dong Energy et les développeurs français de parcs WPD Offshore et Nass & Wind Offshore. Alstom assure la fourniture d’éoliennes du consortium ;
- GDF Suez, leader de l’éolien en France (avec un peu plus de 1 000 MW d’éoliennes terrestres en exploitation), est associé à l’allemand E.ON et à Vinci. Areva fournirait ses éoliennes pour les parcs normands et Siemens pour le site de Saint-Brieuc ;
- l’espagnol Iberdrola est associé à l’entreprise française Eole-RES, Neoen Marine et Technip. Leur fournisseur d’éoliennes est Areva.
Ces consortiums doivent déposer plusieurs offres pour chaque parc auquel ils sont candidats. Ce système d’ « offres liées » vise à adapter les projets en fonction du nombre de dossiers remportés par chaque consortium. A l’exception du site du Tréport, les consortiums devront être départagés sur les différents projets de parcs (du nord au sud) :
- Le Tréport (Somme, projet de 600 à 750 MW) : seul le consortium GDF Suez est candidat ;
- Fécamp (Seine Maritime, projet de 480 à 500 MW) : GDF Suez et EDF EN ;
- Courseulles-sur-Mer (Calvados, projet de 420 à 500 MW) : GDF Suez et EDF EN ;
- Saint-Brieuc (Côtes d’Armor, projet de 480 à 500 MW) : GDF Suez et Iberdrola ;
- Saint-Nazaire (Loire-Atlantique, projet de 420 à 750 MW installés) : les consortiums EDF EN et Iberdrola sont candidats ;
Le choix des projets, annoncé en avril, sera effectué en fonction de trois critères : le prix pour 40%, le volet industriel pour 40% également et l’environnement du site pour 20%. La construction des parcs offshore doit débuter à partir de 2015.
Calendrier du présent appel d'offres sur l'éolien offshore (©CRE)