En 2022, la Thaïlande a instauré un prix plafond sur le diesel pour préserver les consommateurs de trop fortes hausses de prix. (©Pixabay)
En 2022, les subventions mondiales soutenant la consommation d'énergies fossiles « ont grimpé en flèche à plus de 1 000 milliards de dollars », selon les dernières estimations de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) présentées ce 16 février(1).
Une envolée des subventions à la consommation en 2022
L'AIE distingue les subventions aux énergies fossiles « à la consommation » et « à la production ». Celles dites « à la consommation » se matérialisent notamment par des contrôles de prix et des exonérations fiscales induisant pour les consommateurs des prix inférieurs à ceux du marché.
En 2022, les subventions dans le monde à la consommation de gaz naturel ou d'électricité (à partir de combustibles fossiles) ont plus que doublé tandis que celles concernant le pétrole ont augmenté de 85%, précise l'AIE.
Outre les plus de 1 000 milliards de dollars de subventions à la consommation d'énergies fossiles (principalement constatées dans les pays en voie de développement), l'AIE indique avoir « recensé plus de 500 milliards de dollars de dépenses supplémentaires pour réduire les factures énergétiques en 2022, principalement dans les économies avancées, dont environ 350 milliards de dollars en Europe [...] des dépenses pas nécessairement prises en compte dans sa méthodologie comme subvention à la consommation dès lors que les prix moyens pour l'utilisateur final restent suffisamment élevés pour couvrir le prix de marché du combustible considéré ».
Loin de l'ambition du « Pacte de Glasgow »
L'AIE rappelle les nombreuses mesures prises dans le monde en 2022 face à l'envolée des prix de l'énergie pour préserver les consommateurs, à l'image du bouclier tarifaire en France, de la réduction de TVA sur les factures d'électricité en Belgique (de 21% à 6%) ou encore de l'introduction d'un prix plafond pour le diesel en Thaïlande (à 85 centimes de dollar par litre).
L'Agence reconnait que ces subventions pour réduire le coût final des énergies fossiles pour les consommateurs peuvent être considérées comme « des nécessités sociales ou politiques ». Mais elle appelle à « mieux investir dans des changements structurels plutôt que dans des aides d'urgence », en concentrant les subventions - souvent mal ciblées - sur les ménages les plus précaires.