Le projet Luna Ring vise à produire de l'électricité sur la Lune 24 heures sur 24. (©Shimizu)
A l'heure d'Halloween, certains creusent des citrouilles à l'effigie des énergies suivant les modèles du Department of Energy américain(1) tandis que d'autres poursuivent des projets « extra-terrestres ». Parmi eux, le groupe japonais Shimizu Corporation rêve de satisfaire la consommation énergétique mondiale grâce à l’énergie solaire issue d’un concept de production futuriste. Celui-ci consisterait à produire de l’électricité sur la Lune et à la transmettre à la Terre, à plus de 350 000 km de distance.
Luna Ring : de l’énergie transmise depuis la Lune
Shimizu Corporation, groupe spécialisé dans la construction, imagine la création d’une « ceinture solaire » géante tout autour de la Lune, au niveau de l’équateur lunaire. Celle-ci mesurerait 11 000 km de long et jusqu’à 400 km de large par endroits. Elle serait composée d’un assemblage de cellules photovoltaïques reliées à des câbles enterrés. Ces derniers permettraient de transférer l’électricité générée vers la face de la Lune toujours visible(2) depuis la Terre.
L’énergie serait alors transmise à la Terre sous 2 formes : des ondes électromagnétiques (micro-ondes comprises entre 1 et 300 GHz de fréquence et lasers). Cette énergie serait émise depuis la Lune par des antennes géantes, d’un diamètre de 20 km. La faisabilité de cette technologie est peu précisée. Toutefois, les dirigeants de Shimizu prennent ce concept au sérieux. Ils annoncent que l’énergie générée par Luna Ring pourrait atteindre 17 Gtep, soit l’équivalent de la consommation mondiale d’énergie à l’horizon 2030 selon des estimations (contre près de 12 Gtep aujourd’hui).
Dans ce projet qui semble relever de la science-fiction, Shimizu envisagerait la construction des matériaux et des différentes installations sur la Lune par des robots utilisant les ressources du sous-sol lunaire.
D’autres concepts : vers un monde plus sobre en énergie
Luna Ring s’intègre dans un ensemble plus large de projets incarnant « le rêve de Shimizu ». Parmi ces projets se trouvent Green Float(3), un concept de cité botanique flottante absorbant davantage de CO2 qu’elle n’en émettrait. Ce type de cité serait situé sur l’eau et se composerait d’une tour de 700 mètres de haut au sommet de laquelle pourraient vivre près de 30 000 habitants.
La base de la tour serait réservé à un autre espace résidentiel pour 10 000 personnes et une centrale de production d’énergie. La compacité de cette cité et sa localisation (au niveau de l’équateur dans des zones préservées des ouragans) permettraient de réduire fortement sa consommation d’énergie ainsi que son empreinte carbone. Là encore, tous les détails techniques de cette cité futuriste restent à préciser. Il en va de même pour les autres concepts rêvés par Shimizu, qu’il s’agisse de canaux dans les déserts ou d’hôtels dans l’espace.