Nettoyage des miroirs cylindro-paraboliques de la centrale d’Aïn Beni Mathar au Maroc (©flickr/Dana Smillie-World Bank)
La fin d’année constitue une occasion privilégiée pour mettre en valeur des installations exceptionnelles ou des projets ambitieux à l’étude. En Afrique, une centrale thermo-solaire au Maroc a ainsi reçu un prix d’excellence de la Banque africaine de développement (BAD) tandis qu’un immense projet éolien au Kenya a été désigné meilleur projet d’énergie renouvelable de 2014 par Project Finance International. Présentation.
Une centrale thermo-solaire au Maroc : Aïn Beni Mathar
La Banque africaine de développement a remis mi-décembre ses Prix d’excellence 2014 dans les secteurs de l’énergie et de l’environnement. Les deux premiers récompensent des projets de réhabilitation routière au Kenya et en République Démocratique du Congo. La centrale d’Aïn Beni Mathar, exploitée par le groupe espagnol Abengoa, s’est vue décernée le 3e prix.
Située au nord-est du Maroc, à une trentaine de kilomètres de la frontière algérienne, cette installation présente la particularité de combiner deux technologies : une centrale conventionnelle fonctionnant au gaz naturel (à cycle combiné) et une centrale solaire thermodynamique. La centrale d’Aïn Beni Mathar dispose aujourd’hui d’une capacité installée de 472 MW, dont 20 MW d’origine solaire. Elle produit près de 3 540 GWh/an (dont 40 GWh d’origine solaire), soit l’équivalent de 10% des besoins électriques du Maroc.
La partie solaire de la centrale est constituée de 416 miroirs cylindro-paraboliques (technologie thermodynamique la plus répandue aujourd’hui) qui captent l’énergie solaire et la transmettent via un fluide caloporteur jusqu’au bloc de génération électrique. Le champ de collecteurs solaires s’étend sur une surface totale de 80 hectares, soit l’équivalent de la superficie de 110 terrains de football.
Un parc éolien au Kenya : Lake Turkana
Dans le cas du parc éolien de Lake Turkana en projet au Kenya, c’est le montage financier du projet qui vient d’être finalisé au bout de 8 années d’étude. Avec un budget de 623 millions d’euros, il s’agit du plus important investissement privé(1) jamais envisagé au Kenya. Thomson Reuters l’a nommé « African Renewable Deal of the Year 2014 » dans sa publication Project Finance International.
Situé au nord-est du Kenya, le parc de Lake Turkana devrait disposer d’une puissance totale de 300 MW, soit l’équivalent de 20% des capacités électriques actuelles du pays. Cela équivaut à la capacité installée du plus puissant parc éolien d’Afrique à l’heure actuelle (Tarfaya au Maroc, dont l’exploitation a débuté en décembre 2014) et deux fois et demie celle du grand parc éolien d’Ashegoda en Éhiopie.
La ferme éolienne, gérée par la société Lake Turkana Wind Power, sera composée de 365 éoliennes (de 850 kW de puissance unitaire). Elle s’étendra sur une surface de 162 km2, soit l’équivalent d’une fois et demie la superficie de Paris. Le parc commencera à être construit en 2015 et pourrait disposer d’une puissance de 50 à 90 MW au cours de cette année avant d’atteindre sa capacité maximale en 2016.