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Kiev a rejeté mercredi la proposition du géant russe Gazprom de maintenir une petite partie de son transit de gaz pour l'Europe via l'Ukraine, disant vouloir recevoir un volume bien plus élevé que celui proposé par Gazprom.
"Notre pays n'acceptera pas les volumes" de 10 à 15 milliards de mètres cubes de gaz évoqués la veille par le patron du groupe public russe Alexeï Miller, a déclaré le ministre ukrainien de l'Energie Igor Nassalyk, cité par Interfax-Ukraine. "Pour l'Ukraine, ce n'est pas avantageux", a-t-il poursuivi, estimant que le volume minimum pour assurer la rentabilité de ce transit est, pour l'Ukraine, de "40 milliards de mètres cubes" par an. Cela représente presque la moitié du volume actuel, a assuré Igor Nassalyk.
Mercredi, le ministre russe de l'Energie Alexandre Novak s'est entretenu au téléphone avec le commissaire européen chargé de l'Energie, le Slovaque Maros Sefcovic, évoquant notamment le conflit gazier entre l'Ukraine et la Russie. "Il a été décidé de la tenue d'une réunion bilatérale, dont la date sera convenue ultérieurement", a annoncé le ministère de l'Energie dans un communiqué.
Gazprom et l'opérateur gazier ukrainien Naftogaz sont en conflit régulier devant la Cour d'arbitrage de Stockholm : début mars, le géant russe a été condamné à payer 2,56 milliards de dollars à Naftogaz pour solder tous leurs litiges et à reprendre ses livraisons de gaz vers l'Ukraine.
Mardi, la chancelière allemande Angela Merkel a mis un inattendu coup de canif au projet de gazoduc sous-marin Nord Stream 2, stratégique pour Moscou et contournant l'Ukraine, en réclamant de pérenniser le rôle de Kiev dans le transit de gaz. En réponse, le patron de Gazprom s'est déclaré disposé à maintenir une partie du transit via l'Ukraine, mais à des volumes fortement réduits et à condition d'un contrat rentable.
Selon les statistiques ukrainiennes, Gazprom a fait transiter 93,5 milliards de mètres cubes de gaz vers l'Europe via l'Ukraine en 2017, une hausse de 13,7% par rapport à l'année précédente. Kiev et Moscou ont déjà connu plusieurs "guerres du gaz", dont certaines avaient perturbé la fourniture de gaz russe à plusieurs pays européens.