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Le programme d'EDF pour le réexamen de ses réacteurs nucléaires de plus de 40 ans devrait permettre de répondre aux exigences de sûreté attendues, moyennant cependant des compléments "significatifs", indique jeudi l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN).
Les experts et scientifiques de l'IRSN ont remis fin mars à l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) leur avis sur le 4e examen décennal de sûreté des réacteurs de 900 mégawatt (MW). Cette synthèse doit nourrir l'avis de l'ASN, le gendarme du nucléaire, attendu en 2021 sur la poursuite du fonctionnement de ces réacteurs au-delà de 40 ans. Quelque 32 réacteurs sont concernés.
"Le programme d'EDF pour ce réexamen devrait lui permettre de répondre aux objectifs fixés par l'ASN, moyennant des recommandations de compléments significatifs à la démonstration de sûreté et de modifications d'installation", souligne l'avis de l'IRSN, fruit de trois ans de travail et échanges avec les parties prenantes, dont la société civile.
Selon l'IRSN, "l'objectif de se rapprocher du niveau de sûreté visé pour les réacteurs de conception récente et la prise en compte du retour d'expérience de l'accident de Fukushima ont conduit EDF à proposer un programme ambitieux de modification des réacteurs de 900 MW".
Concernant la prévention des accidents de fusion du coeur, l'IRSN mentionne par exemple la mise en place de groupes électrogènes à moteur diesel d'ultime secours (DUS), et le renforcement prévu des protections contre les aléas (inondations, grands vents). Mais EDF doit encore "mieux anticiper la dégradation des matériels, et améliorer les analyses de risque et la qualité d'exécution des opérations de maintenance", dit-il aussi.
L'IRSN prône des contrôles complémentaires sur des composants importants (pompes, matériels de contrôle-commande...), et la démonstration de sûreté doit être consolidée, par exemple sur la tenue de certains équipements à des séismes d'intensité supérieure à ceux prévus à la construction.
Outre ces constats génériques, chaque réacteur devra être étudié au cas par cas (évaluations sismiques, particularités locales de conception etc). Tricastin 1 a été le premier réacteur à subir ce réexamen, en 2019.