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La République tchèque prévoit de construire une nouvelle unité nucléaire dans sa centrale de Dukovany (sud) vers 2036, un projet de plusieurs milliards d'euros, a déclaré mercredi le Premier ministre, Andrej Babis.
Le fournisseur devrait être choisi vers la fin 2022 et la construction commencera en 2029, a précisé M. Babis aux journalistes. "La sécurité énergétique est une priorité pour nous. Tout cela est lié à ce qui se passe en Europe, le changement climatique et les émissions", a-t-il ajouté, évoquant les efforts de l'UE pour réduire les émissions des gaz à effet de serre.
Il a cité en exemple la France, où l'énergie nucléaire compte pour plus de 71% du mix électrique, contre 30% en République tchèque. "La France est le leader (...) de l'initiative de réduire les émissions de CO2 à zéro vers 2050 et je comprends pourquoi", a dit le Premier ministre tchèque.
"L'énergie nucléaire est propre, elle ne produit pas d'émissions", a-t-il souligné, ajoutant que la République tchèque chercherait à faire en sorte que le nucléaire fournisse 40% de son électricité en 2040.
Le groupe énergétique CEZ, qui appartient à l'État, gère deux centrales nucléaires dans le sud du pays, à Dukovany et Temelin. L'an dernier, elles ont produit près de 30 térawattheures (TWh) d'électricité, contre 28,3 TWh en 2017, soit la moitié de la production totale de CEZ.
Le ministre de l'Industrie et du Commerce Karel Havlicek a dit de son côté que de nouveaux réacteurs étaient nécessaires en raison de la politique de décarbonation qui fera passer la République tchèque du statut d'exportateur net d'énergie, à celui de pays consommant toute l'énergie qu'il produit, avec la fermeture de ses centrales à charbon.
"L'horloge de l'énergie tourne. Il n'y a pas de temps à perdre, nous devons créer de nouvelles ressources", a-t-il poursuivi. "Nous nous sommes engagés au niveau de 22% d'énergies renouvelables en 2030. Actuellement, nous en avons 14,5%", a précisé M. Havlicek. "Notre ambition est d'avoir un secteur énergétique sans émissions. Nous devrions atteindre 80% de cet objectif vers 2050", a dit le ministre.
Daniel Benes, PDG de CEZ, a indiqué qu'il comptait recevoir six offres pour construire la nouvelle unité qui devrait coûter l'équivalent d'entre 5,5 et 6,2 milliards d'euros.
Les médias tchèques ont cité parmi les soumissionnaires potentiels Rosatom (Russie), EDF (France), KHNP (Corée du Sud), China General Nuclear Power (Chine), Westinghouse (basé aux États-Unis) et un tandem franco-japonais d'Areva et Mitsubishi Atmea.