Nucléaire : le chef de l'AIEA attendu en Iran la semaine prochaine

  • AFP
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L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a annoncé mardi la visite de son directeur général en Iran la semaine prochaine, le regain des tensions entre la République islamique et Israël faisant craindre une attaque contre une installation nucléaire.

"Nous pouvons confirmer que Rafael Grossi sera en Iran les 6 et 7 mai pour des rencontres avec de hauts responsables", a indiqué mardi à l'AFP un porte-parole de l'instance onusienne, soit plus d'un an après son dernier déplacement.

Le porte-parole de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique, Behrouz Kamalvandi, a également fait état de ce voyage.

M. Grossi participera "à la première conférence internationale sur l'énergie nucléaire" prévue dans la province d'Ispahan, selon l'agence de presse Tasnim.

Le chef de l'AIEA avait dit son inquiétude et appelé "chacun à une extrême retenue" après une attaque de représailles contre l'Iran attribuée à Israël, le 19 avril, dans un contexte d'escalade croissante au Moyen-Orient depuis le début de la guerre dévastatrice à Gaza il y a plus de six mois.

"Aucun dégât" n'avait alors été constaté sur les sites nucléaires après les explosions rapportées dans le centre du pays, selon l'Agence basée à Vienne.

Depuis la dernière visite de Rafael Grossi en mars 2023, les relations entre les deux parties se sont fortement détériorées, Téhéran restreignant sa coopération tout en poursuivant son escalade nucléaire.

L'AIEA est chargée de vérifier le caractère pacifique du programme nucléaire iranien. Or depuis 2021, les inspections ont été fortement réduites, les caméras de surveillance débranchées et l'accréditation d'un groupe d'experts retirée.

La situation actuelle renforce les craintes alors que Téhéran dispose de suffisamment de matière pour fabriquer plusieurs bombes atomiques.

L'Iran, qui nie avoir de telles intentions, est "le seul pays non doté de l'arme atomique à enrichir l'uranium au niveau de 60% et à accumuler" d'importants stocks, avait rappelé en mars le directeur général de l'agence onusienne.

Ce seuil est proche des 90% nécessaires pour élaborer une bombe et se situe bien au-delà du plafond autorisé de 3,67% - équivalant à ce qui est utilisé pour la production d'électricité.

L'Iran s'est affranchi progressivement des engagements pris dans le cadre de l'accord international de 2015 encadrant ses activités atomiques en échange d'une levée des sanctions internationales.

Ce pacte connu sous l'acronyme JCPOA a volé en éclats après le retrait des Etats-Unis décidé en 2018 par le président d'alors, Donald Trump.

Des discussions menées à Vienne pour le ranimer ont échoué à l'été 2022 et aucun espoir de relance ne se profile à court terme.

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