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Le gouvernement tchèque a annoncé mercredi son peu vert au choix par le groupe énergétique public CEZ de la société britannique Rolls-Royce comme partenaire pour développer de petits réacteurs nucléaires modulaires (SMR).
Une coopération avec Rolls-Royce
"Le gouvernement a reconnu et approuvé le partenariat avec Rolls-Royce SMR", a déclaré à la presse le Premier ministre Petr Fiala. CEZ avait indiqué le 10 septembre que son choix serait connu avant la fin 2024.
Son porte-parole Ladislav Kriz avait alors précisé à l'AFP qu'il se ferait entre le géant américain Westinghouse, l'américano-japonais GE Hitachi et le britannique Rolls-Royce, le français EDF "également en lice", s'étant "retiré en janvier" car il a "décidé de changer de technologie".
CEZ avait mentionné prévoir d'installer jusqu'à 10 petits réacteurs modulaires d'ici 2050.
Prague ne veut pas acheter des SMR mais permettre aux entreprises tchèques de les développer et de les produire, a-t-il ajouté. "C'est ce que permet la coopération stratégique avec Rolls-Royce", a déclaré M. Fiala, ajoutant que le premier SMR tchèque pourrait être construit dans la première moitié des années 2030.
Un appel d'offres perdu par EDF contesté
Le groupe tchèque, qui exploite les centrales nucléaires de Temelin et de Dukovany dans le sud du pays, avait annoncé l'an dernier qu'il prévoyait de lancer son premier SMR à Temelin en 2032.
Par rapport aux réacteurs nucléaires conventionnels, les SMR sont relativement simples à construire, car leurs systèmes et leurs composants peuvent être assemblés en usine et transportés en tant qu'unité complète sur un site pour y être installés. Ils sont également plus abordables que les réacteurs de grande puissance et présentent un faible risque d'accident grave.
En juillet, CEZ a annoncé qu'elle avait choisi le géant sud-coréen de l'énergie KHNP pour construire deux unités nucléaires conventionnelles à un coût de près de neuf milliards de dollars à Dukovany.
La République tchèque dépend pour 30% de sa production d'électricité des deux centrales nucléaires de Temelin et de Dukovany. Cette part devrait passer à 50% avec la fermeture progressive des centrales au charbon, dans le cadre d'une transformation énergétique vers des ressources plus vertes.
À l'issue d'un appel d'offres, KHNP a battu EDF, alors que Westinghouse avait été écarté plus tôt en raison de lacunes dans son offre. Westinghouse et EDF ont récemment fait appel du résultat auprès de l'Office tchèque pour la concurrence.
Le gouvernement tchèque prévoit que le premier nouveau réacteur KHNP sera mis à l'essai en 2036.