L'exploitant du tunnel sous la Manche a vu son bénéfice baisser en 2024, pénalisé par l'activité du câble ElecLink

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Getlink, l'exploitant du tunnel sous la Manche, a dégagé en 2024 un bénéfice net de 317 millions d'euros, en baisse de 5% sur 2023, pénalisé par la suspension de l'activité de son câble transmanche ElecLink et la concurrence des ferries.

« Fondamentaux hyper solides »

Le chiffre d'affaires a reculé de 12% à 1,61 milliard d'euros, a précisé le groupe dans un communiqué publié jeudi. En revanche, Getlink a obtenu un excédent brut d'exploitation (EBITDA) de 833 millions d'euros, "dans le haut de la fourchette des prévisions annoncées en février 2024".

"C'est une très bonne année 2024 et les fondamentaux sont hyper solides", a commenté Jacques Gounon, président de Getlink, lors d'une conférence téléphonique.

EuroTunnel, filiale qui regroupe les activités de transport de véhicules et de passagers dans le tunnel, a dégagé un excédent brut d'exploitation (EBITDA) en hausse de 8% à 642 millions d'euros pour un chiffre d'affaires en augmentation de 3% à 1,17 milliard d'euros.

Le groupe, qui affiche 55,2% de parts de marché sur le transport des voitures transmanche, a subi une baisse de 2% du trafic passagers avec 2,2 millions de véhicules de tourisme transportés, en raison de "l'intensification de la concurrence des compagnies de ferries, dont certaines s'écartent des modèles sociaux applicables aux pavillons britanniques et français", fait valoir Getlink.

Une interconnexion suspendue de septembre 2024 à début février

Sa filiale ElecLink a vu son résultat opérationnel chuter de 57% à 159 millions, l'activité du câble ayant été suspendue de septembre à début février. L'impact commercial de la suspension de l'activité est estimé à 78 millions d'euros pour 2024.

Le trafic des camions a légèrement baissé (-1%), avec toujours une vive concurrence des opérateurs de ferries, alors que le trafic de l'Eurostar a augmenté de 5%, à 11,2 millions de passagers, au-dessus du record historique de 2019.

Pour 2025, Getlink prévoit un excédent brut d'exploitation (EBITDA) de 780 à 830 millions d'euros, qui serait donc en légère baisse sur celui de 2024, même si cette prévision est similaire à celle annoncée début 2024.

Une prudence qui s'explique notamment par l'impact attendu de la mise en place de nouveaux contrôles aux frontières de l'UE, qui pourrait inquiéter les voyageurs même si le groupe s'estime prêt à gérer ces contraintes supplémentaires. Il table sur leur mise en place vers octobre 2025, l'UE n'ayant pas encore fixé de date officielle.

En outre, Eurostar pourrait voir arriver des concurrents dans le tunnel sous la Manche: "d'autres opérateurs se sont déclarés ou ont dit qu'ils étaient intéressés: il y a une entreprise espagnole, une entreprise néerlandaise. Plus récemment, Virgin, en Grande-Bretagne, a dit qu'il voulait lancer de nouveaux services", a indiqué Yann Leriche, directeur général de Getlink, jeudi sur BFM Business.

"Et Eurostar aussi a annoncé récemment qu'il voulait acheter 50 nouveaux trains et ouvrir de nouvelles destinations", a-t-il ajouté. "La demande est énorme. Entre Londres et Paris, on pourrait faire circuler beaucoup plus de trains. On a la possibilité de faire passer 400 trains supplémentaires par jour par rapport à ce qu'on fait aujourd'hui" - soit 600 trains quotidiens, NDLR - "Et on pourrait ouvrir de nouvelles destinations directes entre Londres et d'autres capitales européennes en Allemagne, Cologne, Francfort par exemple, ou en Suisse, Zurich, Genève [...] dans une échéance de quelques années", a avancé M. Leriche.

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