Les cours du pétrole portés par les fondamentaux et la prime de risque géopolitique

  • AFP
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Les prix du pétrole restaient dans le vert vendredi, poussés par la baisse des stocks aux Etats-Unis et les données économiques qui plaident en faveur d'une baisse des taux de la Fed, mais aussi par la prime de risque géopolitique toujours présente.

Baisse des réserves commerciales aux États-Unis

Vers 09h25 GMT (11h25 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet prenait 0,35% à 84,17 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en juin, gagnait 0,42% à 79,59 dollars.

Les deux références mondiales du brut se sont renforcées sur la semaine avec la baisse des réserves commerciales de pétrole aux Etats-Unis et les espoirs de baisses des taux à venir.

"La réduction substantielle des stocks commerciaux de brut, en particulier par rapport à l'augmentation saisonnière habituelle, est apparue comme un facteur clé du prix", commente Ole Hvalbye, analyste chez Seb.

D'ordinaire, les stocks ont tendance à augmenter avant la saison de la conduite aux États-Unis, surnom donné à la période estivale marquée par de nombreux déplacements en voiture et qui débute fin mai.

Or, durant la semaine achevée le 3 mai, les réserves commerciales américaines de pétrole ont diminué de 1,4 million de barils après avoir grimpé de 7,3 millions de barils la semaine précédente, selon le communiqué de l'EIA publié mercredi.

Regain d'optimisme

Ole Hvalbye attribue aussi la hausse des prix du brut "à un regain d'optimisme concernant les baisses de taux aux États-Unis" en raison d'une hausse plus forte qu'attendu du nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage. De quoi laisser attendre "des baisses de taux potentielles de la part de la Réserve fédérale (Fed) cette année".

Des taux d'intérêt plus bas sont favorables aux achats de pétrole alors qu'un environnement de taux élevés a tendance à freiner la croissance économique, et donc la demande de brut.

Des baisses de taux ont aussi tendance à peser sur le billet vert. Et les cours de l'or noir étant libellés en dollars, une dépréciation de la devise américaine pousse également la demande de pétrole sur les marchés en augmentant le pouvoir d'achat des investisseurs utilisant des devises étrangères.

Ukraine et Moyen-Orient

Les analystes de DNB notent aussi un certain retour de la prime de risque géopolitique dans les prix du brut avec "une nouvelle attaque ukrainienne sur une raffinerie russe" et "Israël qui rejette le cessez-le-feu et poursuit ses opérations à Rafah".

L'Ukraine a revendiqué jeudi une frappe contre une raffinerie russe dans la région du Bachkortostan, à une distance record de 1 200 kilomètres de sa frontière, une attaque qui, selon les autorités locales, n'a pas fait de victimes.

Au Moyen-Orient, Israël multiplie vendredi les frappes dans la bande de Gaza après le départ, sans accord, des deux camps de la table des négociations visant à arracher une trêve et empêcher une offensive israélienne sur Rafah.

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