Le pétrole recule fortement, pénalisé par un déblocage en Libye

  • AFP
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Les cours du pétrole ont battu en retraite mercredi, incités par un accord entre gouvernements rivaux en Libye qui pourrait permettre le retour à la normale de la production et des exportations de brut.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a été amputé de 2,27%, pour clôturer à 73,46 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain de même échéance a lui lâché 2,61%, à 69,69 dollars.

"Les rumeurs venant de Libye ont mis un coup au marché", a commenté John Kilduff, d'Again Capital.

La Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul) a indiqué qu'un accord avait été trouvé entre le parlement de Tripoli et les autorités de Benghazi, non reconnues par la communauté internationale, après plusieurs semaines de crise politique.

Les deux parties se sont entendues sur les modalités de désignation de nouveaux dirigeants pour la Banque centrale libyenne (BCL). La Manul a indiqué qu'un document serait officiellement signé jeudi, sous son égide.

Fin août, le Premier ministre du gouvernement d'union nationale (GNU), Adbelhamid Dbeibah, basé à Tripoli, avait désigné des proches à la tête de la BCL, qui contrôle la presque totalité des flux financiers tirés du pétrole.

Le gouvernement de l'Est, soutenu par le clan du puissant maréchal Khalifa Haftar, avait critiqué cette reprise en main et ordonné la fermeture de tous les gisements et terminaux pétroliers sous contrôle, soit la majorité des infrastructures pétrolières libyennes.

Un accord sur la direction de la banque centrale pourrait permettre la reprise des activités. Si elles n'avaient pas été totalement interrompues, les exportations avaient chuté de plus de moitié durant la crise.

En juillet, avant la crise, la Libye avait produit 1,16 million de barils par jour, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

Avant même cette annonce, l'or noir évoluait dans le rouge, l'effet positif de mesures de relance dévoilées mardi par la Chine s'étant déjà estompé.

Pour John Kilduff, plutôt que de se concentrer sur les décisions de la banque centrale de Chine (PBoC), les opérateurs se sont inquiétés de ce qu'elles disaient de la situation économique de la Chine.

"Leur économie a de gros problèmes et c'est un élément clef de la demande de pétrole", a insisté l'analyste, la Chine étant le premier importateur mondial de brut.

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