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Doubler le rythme de déploiement de l'énergie solaire, déployer très largement l'éolien en mer, relancer le nucléaire : le gouvernement a rendu public mardi soir sa stratégie énergétique, destinée à "sortir la France de sa dépendance aux énergies fossiles".
Cette "Stratégie française pour l'énergie et le climat" (SFEC), un document de 102 pages, sera soumise à partir de mercredi à la consultation publique, jusqu'au 15 décembre. Ses grands traits en étaient connus depuis le discours sur l'énergie prononcé en février 2022 à Belfort par Emmanuel Macron. Cette stratégie sera intégrée à une "loi sur la production d'énergie" attendue l'an prochain.
Son objectif : "Sortir la France de sa dépendance aux énergies fossiles", la consommation d'énergie finale du pays étant aujourd'hui composée à 37% de pétrole et 21% de gaz, et viser "une économie plus sobre, plus efficace et approvisionnée de manière quasi-intégrale en énergies bas-carbone produites et maîtrisées sur notre sol". Cela supposera de réduire de 40 à 50% notre consommation d'énergie en 2050 par rapport à 2021 (-30% en 2030 par rapport à 2012), via la sobriété et l'efficacité énergétiques.
Sur le front nucléaire, "tous les réacteurs seront maintenus en exploitation tant que les exigences de sûreté seront strictement respectées et en recherchant des gains de puissance là où cela est possible", avec en parallèle le lancement d'un nouveau programme de réacteurs nucléaires (six puis huit EPR2). Il faudra aussi "massifier la production de toutes les énergies renouvelables".
A commencer par l'éolien en mer, à hauteur de 18 GW en 2035 (soit une trentaine de parcs comme celui au large de Saint-Nazaire, le seul actuellement en service en France). L'énergie solaire photovoltaïque devra doubler son rythme annuel de nouvelles capacités, pour atteindre plus de 75 GW en 2035 dans le scénario central (avec possibilité d'ambitions renforcées).
L'éolien terrestre, que le président souhaitait ralentir, garderait finalement son rythme actuel, et verrait ses capacités doubler, à 40 GW en 2035. Le gouvernement appelle cependant à "une répartition équilibrée" et à investir dans le "repowering", c'est-à-dire le remplacement d'anciennes éoliennes par de nouvelles plus puissantes.
Les capacités en biogaz seraient en outre multipliées par 5 d'ici 2030, à 50 TWh.
"La transformation à engager dans les trois prochaines décennies est d'une ampleur comparable à celle de la première révolution industrielle (...) pour atteindre nos objectifs climatiques et assurer notre souveraineté énergétique", commente dans ce document la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher.
La loi sur la Production d'énergie devrait arriver en Conseil des ministres fin janvier-début février 2024. La "programmation pluriannuelle de l'énergie", décrivant ces grandes orientations par périodes quinquennales, fera aussi l'objet d'un décret prochain.