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Le ministère de la Transition énergétique a annoncé vendredi des mesures pour accélérer le déploiement de la géothermie dans les territoires d'Outre-mer (Martinique, Guadeloupe, La Réunion, Guyane, Mayotte) et réduire leur dépendance aux ressources fossiles pour produire leur électricité.
Le gouvernement compte notamment déployer en 2024 un Centre d'excellence caribéen sur la géothermie basé en Guadeloupe et piloté par la région. Il jouera "un rôle d'interface avec les acteurs du développement de la géothermie sur l'arc volcanique caribéen et un rôle de centre de ressources", a indiqué vendredi le ministère de la Transition énergétique.
"Le but de ce centre d'excellence est de faire référence dans la région, dans une perspective aussi de partage de bonnes pratiques et de gains de marché à l'international dans la zone", a indiqué le ministère à l'AFP, en marge de l'inauguration d'une centrale géothermique à Saint-Denis, près de Paris, qui alimentera le futur village olympique cet été.
Après avoir dévoilé en février son plan d'action national pour l'accélération de la géothermie, la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a annoncé vendredi cinq nouvelles mesures "pour accélérer le déploiement de la géothermie en Outre-mer et favoriser l'exportation de cette technologie à l'étranger".
L'enjeu est important pour la zone caribéenne, dont le potentiel géothermique lié à l'activité volcanique pour produire de l'électricité - la géothermie électrogène - est attesté.
Aujourd'hui en Guadeloupe, 6 à 7% de l'électricité consommée est produite par l'usine de géothermie de Bouillante, qui vise un objectif de 20% en 2035. En service depuis les années 1980, cette centrale géothermique fonctionne grâce à la chaleur d'origine volcanique et à la captation d'eau chaude présente à faible profondeur. L'électricité locale en Guadeloupe reste cependant produite à plus de 75% par les moteurs de centrales thermiques diesel et fioul.
Outre ce centre d'excellence, le ministère a également officialisé "la création d'une instance stratégique de concertation et de développement de la géothermie dans tous les territoires ultramarins", les zones non-interconnectées au réseau électrique métropolitain.
Ce groupe associera l'Ademe (Agence de la transition écologique), la filière de la géothermie et le ministère, avec l'appui méthodologique du BRGM (service géologique national) et du Cerema (centre des études sur l'environnement).
"L'objectif est d'accélérer le développement de l'accès à la géothermie territoire par territoire" principalement dans le but de produire du courant, et que tous les départements d'outre-mer "qui ont un potentiel", surtout ceux situés en zone volcanique, "lancent un premier projet", a indiqué à l'AFP le ministère.