- AFP
- parue le
Le Brésil, pays hôte de la COP30 en novembre, a annoncé mardi son entrée dans la Charte de coopération entre pays producteurs de pétrole (CoC), liée à l'OPEP, au grand dam des écologistes.
Un « forum de discussion »
En décembre 2023, le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva avait annoncé que le huitième producteur de pétrole au monde allait rejoindre l'Opep+, sans donner de détails sur les modalités, ni l'avancée du processus d'adhésion.
L'Opep+ regroupe les 12 membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et 10 pays alliés, également grands producteurs d'hydrocarbures, comme la Russie.
En tant que membre de la charte CoC, le Brésil "peut promouvoir des discussions sur l'utilisation de technologies propres et alternatives pour le financement de projets de décarbonisation", affirme le ministre brésilien des Mines et de l'Energie dans un communiqué.
Le Brésil aura un rôle consultatif, sans prendre part aux décisions stratégiques liées aux quotas de production des principaux exportateurs de pétrole. "Contrairement à l'Opep et à l'Opep+, la charte n'a pas pour vocation la réduction de la production ou la régulation des prix. Il s'agit d'un forum de discussion sur des sujets liés à la transition énergétique ou les avancées technologies", a souligné à l'AFP un porte-parole du ministère des Mines et de l'Énergie.
« Cercueil de la transition énergétique au Brésil »
Cet argument n'a pas convaincu le réseau d'ONG Observatoire du Climat, qui fustige "un nouveau clou planté pour fermer le cercueil de la transition énergétique au Brésil". Le gouvernement Lula fait déjà l'objet de critiques des mouvements écologistes pour avoir renforcé ces dernières semaines la pression en faveur d'un méga-projet d'exploration pétrolière près de l'embouchure de l'Amazone.
Le plus grand pays d'Amérique Latine va accueillir en novembre la conférence des Nations unies sur le climat COP30, dans la ville amazonienne de Belem. Le Brésil a été fortement touché par les événements climatiques extrêmes ces dernières années, notamment une sécheresse historique et des inondations dévastatrices.
Le pays est touché actuellement par une vague de chaleur, notamment à Rio de Janeiro, à quelques semaines de son célèbre carnaval. "Continuer à viser de nouvelles zones d'exploration d'énergies fossiles en pleine canicule montre le déni" du gouvernement brésilien, estime Suely Araujo, de l'Observatoire du Climat.