- AFP
- parue le
L'ancien président socialiste François Hollande a défendu jeudi point par point sa politique nucléaire, vivement critiquée notamment par la droite, alors que la guerre en Ukraine a provoqué une crise énergétique et une envolée des prix sans précédent.
Fermeture de la centrale de Fessenheim, réacteurs à l'arrêt, projet de baisser la part de nucléaire dans le mix énergétique, la question de l'"indépendance énergétique" de la France a été soulevée par Les Républicains (LR) ces derniers jours.
La fermeture de Fessenheim décidée sous le mandat de M. Hollande (2012-2017) mais effective sous celui d'Emmanuel Macron, en 2020, "devait normalement être compensée par la production de Flamanville" mais, a expliqué l'ancien président à l'antenne de France inter, l'EPR de Flamanville lancé en 2007 "devait être réalisé en cinq ans, 15 ans après, il n'est toujours pas ouvert". "Donc là-dessus, s'il y a eu un manque, c'est parce que l'EPR, c'est un fait, n'a pas été livré à temps", a-t-il ajouté.
"Pourquoi il y a 30 réacteurs qui sont à l'arrêt ?", a-t-il interrogé. "Parce qu'une loi de 2006, à juste raison, sous un gouvernement de droite, a prévu qu'il fallait faire de la maintenance chaque année et tous les 10 ans" or la période du Covid-19 a retardé beaucoup d'opérations de maintenance. "Il a fallu donc faire beaucoup plus de vérifications des centrales là, dans la dernière période", a-t-il détaillé.
M. Hollande a ajouté que des fissures avaient été découvertes sur des réacteurs récents, "l'autorité de sûreté nucléaire a donc demandé, et elle a eu parfaitement raison, qu'on arrête les centrales (...) tant que ces questions de fissure n'avaient pas été réglées". Selon lui, les difficultés actuelles d'approvisionnement liées à ces "décisions de sûreté" seront résorbées "au début de l'année 2023".
Plus généralement, l'ancien locataire de l'Élysée a rappelé que dans le cadre de la transition énergétique, "la part du nucléaire va baisser à mesure que les renouvelables vont monter".
Les députés LR ont demandé mardi le lancement d'une commission d'enquête pour établir les "responsabilités politiques" dans la "perte d'indépendance" énergétique de la France, critiquant ouvertement la politique de François Hollande puis d'Emmanuel Macron lors de son premier quinquennat.
"Ce sont dix ans de politique conduite, notamment en France sous François Hollande et Emmanuel Macron, qui nous ont conduit à perdre notre indépendance énergétique qui avait été construite depuis le général de Gaulle", a affirmé de son côté mercredi le président du Sénat Gérard Larcher (LR).