L'Allemagne veut accélérer sa production d'énergie renouvelable et notamment dédier 2% de son territoire à l'installation d'éoliennes

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L'Allemagne doit radicalement accélérer sa production d'énergies renouvelables pour remplir ses objectifs climatiques et va notamment dédier 2% de son territoire à l'installation d'éoliennes, a annoncé mardi le ministre de l'Économie et du Climat Robert Habeck.

"Nous devons accélérer le rythme et être plus efficace dans les prochaines années", a déclaré le premier écologiste à occuper ce portefeuille ministériel, en présentant sa feuille de route pour la transition énergétique.

La nouvelle coalition allemande, dirigée par le social-démocrate Olaf Scholz, avec les Verts et les Libéraux, a fixé l'ambitieux objectif de 80% d'énergies renouvelables dès 2030 dans la consommation d'électricité. Pour l'atteindre, un effort "gigantesque" est nécessaire, car le pays va pour l'instant "dans la mauvaise direction", a martelé le ministre.

Si elle a considérablement progressé ces dernières années, doublant en une décennie, la part d'électricité d'origine renouvelable a diminué l'an dernier en Allemagne, une première depuis 1997. Elle a représenté 42% du mix énergétique, après 45,3% en 2020.

Et après une baisse des émissions en 2020, en raison de la pandémie de coronavirus, le gouvernement s'attend à une hausse de 4% en 2021. En cause, une hausse de la consommation due à la reprise économique, et une faible performance des éoliennes en raison du manque de vent. "Il est probable que nous rations nos objectifs climatiques en 2022 et 2023", a ajouté le ministre.

Pour corriger la tendance, le gouvernement, parallèlement engagé dans la sortie totale du nucléaire cette année, va présenter plusieurs grandes lois climat dans les prochains mois. Berlin prévoit notamment d'assouplir certaines règles d'installation des éoliennes, afin qu'elles occupent à terme "2% de la surface" du pays, contre moins de 1% disponible à cette fin actuellement.

Le gouvernement compte également accélérer l'installation de panneaux solaires. "L'énergie solaire sera obligatoire pour les nouvelles constructions commerciales et deviendra la règle pour les nouvelles constructions privées", a ainsi indiqué le ministre.

La coalition veut enfin produire 50% de son chauffage d'une manière neutre en carbone d'ici 2030 et accélérer l'isolation des bâtiments. "Il nous a fallu 30 ans pour parvenir (à 40% d'énergies renouvelables). Il nous reste huit ans pour faire passer cette proportion à 80%", a résumé Robert Habeck.

Il s'est dit également conscient des résistances locales que les nouvelles installations, notamment les éoliennes, pouvaient susciter, appelant à la "coopération du plus grand nombre". "Il ne faut pas se faire d'illusions; il ne s'agit pas seulement d'une question technique, mais aussi d'une question qui touche profondément à la réalité sociale et qui ne peut être gagnée que si elle est menée comme un débat de société".

Commentaires

goldorak
L'allemagne : Arrete 8GW de Nucléaire en 1 an Aussi l'allemagne : Il est probable que nous rations nos objectifs climatiques en 2022 et 2023. Mais quelle surprise !!! J'ai hate de voir des éoliennes dans les villes en Allemagne (Vu leur ambition, faudra au moins ça) Le plus drole étant qu'ils pensent faire 80% comme on ferait 2*40%
Vive l'Europe
Quand les Allemands s'engagent puis planifient un projet. Ils s'y tiennent ensuite. Rendez-vous dans quelques années. Vous verrez qu'ils seront proches de leur objectif.
Serge Rochain
Vous disiez certainement ça, comme beaucoup, il y a dix ans et voilà ce que ça à donné : https://www.cleanenergywire.org/factsheets/germanys-energy-consumption-and-power-mix-charts
Michel Deshaies
Un "détail" qui est souvent oublié par les apôtres des énergies renouvelables, c'est que l'essentiel des nouvelles capacités créées en Allemagne sont intermittentes. Dans le cas de l'Allemagne, on est passé de 115 GW installés de capacités de production électrique en 2002 à 216 GW en 2020, dont 54% correspondant à des capacités intermittentes (63 GW d'éolien et 54 GW de PV). Or si vous regardez l'évolution des capacités installées de centrales "pilotables" (nucléaire, gaz , charbon, lignite, biomasse, hydroélectricité), elle est restée la même, soit environ 100 GW (avec moins de nucléaire et plus de gaz). Pourquoi à votre avis? Parce qu'il est indispensable d'avoir des capacités de réserve pour faire aux pointes de consommation qui sont rarement en correspondance avec les périodes ventées et/ou ensoleillées. C'est toute la problématique de l'absence de capacités de stockage.
Rochain
Les seules énergies intermittentes d'Allemagne sont les 3creacteirs nucléaires qui leur restent. Les autre dont vous parlez avec cette erreur de langage sont des variables. Don't les rendements sont parfaitement prévisibles grâce à la météo, et qui peuvent être remplacées par des renouvelables pilotables dont la lus grande part est en cours de développement.... Mais bien sur ça vous embêté qu'ils aient arrêté de recourir au nucléaire.. Mais comme vous êtes plus compétent que les économistes energeticien d'Allemagne je vous suggère de les contacter pour les faire profiter de votre expérience reconnue dans le monde entier. J'espère qu'il vous reste un créneau dans votre emploi du temps pour leur enseigner vos précieux conseils. Le monde est fait de millions d'experts autoplroclamés.... Rassurez vous, vous n'êtes pas seul.
Michel Deshaies
Le propre des experts autoproclamés comme vous, c'est leur arrogance s'appuyant sur une ignorance abyssale. Je ne sais pas ce que vous appelez des renouvelables pilotables. Quand il n'y a pas de vent et cela arrive assez régulièrement dans une grande partie de l'Europe, vous n'avez pas de production éolienne. C'est précisément pour cela que les Allemands ont conservé les mêmes capacités de production en centrales à énergies fossiles, alors que beaucoup de ces centrales sont de moins en moins rentables, parce qu'elles ne fonctionnent pas assez souvent. Si cela ne dépasse pas votre capacité de réflexion, voici un article d'un économiste reconnu qui explique pourquoi on ne peut pas dépasser un certain seuil en énergies renouvelables intermittentes et, rassurez-vous, il y a pas mal d'autres experts (y compris allemands) dans les questions énergétiques qui s'inquiètent du délire actuel de la politique énergétique allemande. Il suffit de s'informer; mais cela n'est pas à la portée du premier expert autoproclamé! https://www.hanswernersinn.de/sites/default/files/2017%20Buffering%20Volatility%20EER%2099%202017_0.pdf
Serge Rochain
Monsieur Deshaies, ce qui caractérise les experts autoproclamés comme vous c’est que dans leur ignorance abyssale, pour reprendre vos propres termes, ils ignorent même qu’il existe des renouvelables à disposition permanentes et qui ont de ce fait la propriété d’être pilotable, contrairement aux réacteurs nucléaires qui ne le sont que si on ne leur demande pas car à cet exercice ils épuisent leur capacité à y répondre et sont après quelques démonstrations, devenus incapables de fonctionner autrement qu’en régime de base, tant que leurs package de combustible n’a pas été renouvelé, comme c’est le cas de Gravelines 1 et 6 en ce moment, par exemple. Mais pour en revenir aux renouvelables pilotables, afin d’améliorer votre inculture manifeste, bien que particulierement insolente, je vous rappelle que la bioénergie est carbone neutre et sans déchets millénaires, comme toutes les ressources renouvelables, d’ailleurs. Mais vous pouvez y ajouter la géothermie, et les énergies marine autre que l’éolien qui fait partie de la catégorie des variables. Vous avez donc les courants marins de surface et souvent associés aux mouvements des marées, ainsi que les marrées elles-mêmes. Vous pouvez également ajouter le solaire à concentration. Mais que ce soit pour l’éolien ou le solaire photovoltaïque le foisonnement lui-même est une grande partie de la solution, même réduit à la surface de la France, et je vous invite à collectionner les cartes de météo-France/vent comme je le fais moi-même maintenant depuis plus d’une année, et vous vous apercevrez qu’il ne s’agit pas d’une légende, le foisonnement existe bel et bien, notamment grâce à nos trois façades maritimes, faut-il encore y installer des éoliennes au lieu de faire procès sur procès comme le font vos amis qui n’arrivent qu’à retarder de quelques années ce qui finira par s’installer malgré tous les coup bas de vos complices. Donc avant de parler comme vous le faite sur la base de votre intuition de longues et fréquentes périodes sans vent sur l’Europe, je vous suggère de vous investir dans l’observation de faits qui n’ont rien d’une simple opinion et qui sont accessibles à tous. Malgré vos dénégations cela reste à la portée de tous et ce n’est pas un article de pro-nucléaires, même paru dans cette noble maison Elsevier qui y changera quelque chose. D’ailleurs c’était les mêmes qui écrivaient il y a 10 ans que l’Allemagne courait au désastre lequel est traduit dans les différentes courbes statistique du document suivant : https://www.cleanenergywire.org/factsheets/germanys-energy-consumption-and-power-mix-charts Nous sommes bien d’accord, il ne faut pas prendre pour argent comptant ce qui se dit dans des articles tendancieux d’opinions, mais se nourrir des informations fiables fournies par les acteurs même du domaine, ce qui vous évite d’avoir à vous transformer en expert autoproclamé, d’autres l’étant pour vous-même. D’ailleurs, juste un mot sur les supposées gardées constantes capacités de productions fossiles des allemands, ils les utilisent donc bien mal car la chute de la part du charbon que l’on constate depuis la fermeture de la moitié du parc nucléaire en 2011 semble les avoir relégué au musée. Bonsoir Monsieur Deshaies
Michel Deshaies
Pour parler sérieusement des questions énergétiques il faut étudier les statistiques et regarder ce qui se passe réellement, notamment en ce qui concerne la production d'électricité. Un site très intéressant, qui permet de connaître l'évolution quotidienne des sources de production d'électricité dans tous les pays européens est celui-ci: https://energy-charts.info/?l=fr&c=DE . Il permet de voir les fluctuations considérables de la production des énergies renouvelables et de suivre concrètement comment le système énergétique s'adapte à ces fluctuations. Si l'on prend un exemple actuel, en l'occurence, l'évolution de la production d'électricité en Allemagne depuis début janvier ( https://www.energy-charts.info/charts/power/chart.htm?l=fr&c=DE&stacking=stacked_absolute_area&interval=month&legendItems=01111111111111100), on voit que du 1er au 9 janvier, l'éolien a couvert une part importante de la consommation avec une capacité toujours entre 15 et 35 GW. Mais, brutalement, du 10 au 12 janvier, l'absence de vent a fait tomber la capacité éolienne à moins de 5 GW, nécessitant de faire redémarrer les centrales à gaz et même de recourir à des importations d'électricité. Ce genre de situation est très fréquent et peut être observé par exemple en mars 2021 ( https://www.energy-charts.info/charts/power/chart.htm?l=fr&c=DE&stacking=stacked_absolute_area&year=2021&week=10 ). Là aussi on constate des fluctuations très brutales de l'éolien, passant de 3 GW le 10 mars à 3 h du matin à un maximum de 43 GW le 11 mars à 8 h 30 avec alors la nécessité de réduire la production de presque toutes les centrales à gaz, à charbon et à lignite. En fait, ces ajustements continuels sont très problématiques et peuvent déstabiliser le réseau. Quant à la théorie du foisonnement de l'éolien, permettant à l'échelle d'un pays ou même de l'Europe que la production dans une partie du continent puisse en quelque sorte compenser l'absence de production dans une autre partie, elle est aussi battue en brèche par les observations. Voir à ce sujet les graphes établis par Rolf Schuster qui montrent qu'à l'échelle de l'Europe l'éolien peut passer de presque rien à une énorme production en quelques heures, en fonction précisément des aléas de la météo. Je terminerai en disant que ce que vous appelez la bioénergie que je suppose être les centrales à biomasse plus développées en Allemagne qu'en France, leur capacité est de 8,5 GW, soit tout juste la capacité des réacteurs nucléaires encore en fonctionnement en 2021. Or, du fait des limites des ressources en biomasse, il ne sera pas possible de beaucoup les développer et d'ailleurs depuis 2015 leur capacité a peu augmenté. Voilà j'espère qui éclairera les lecteurs de ce site sur les difficultés assez considérables à surmonter pour passer d'un système reposant sur les énergies fossiles à un système qui n'utiliserait que des énergies renouvelables. Dans le monde actuel, seuls les pays disposant de grosses capacités hydroélectriques en partie stockables, comme la Norvège par exemple, peuvent effectivement produire toute leur électricité avec une énergie renouvelable. Avec les sources d'énergie intermittentes, c'est beaucoup plus compliqué.
Michel Deshaies
J'ai oublié le lien vers les graphes de Rolf Schuster. Le voici:https://www.vernunftkraft-odenwald.de/grafiken-von-rolf-schuster-zur-energiewende/ Et voici aussi un autre lien faisant un bilan de la production des renouvelables mois par mois en Allemagne en 2021:https://www.vernunftkraft.de/daten-zur-stromerzeugung/
Marc Diedisheim
En effet, beaucoup d'experts auto-proclamés, vous en êtes un. Et vous savez très bien que pour 1 kW de capacité "variable" , il faut soit 1 kW de "pilotable" et/ou la combinaison d'un excès de puissance de "variable" et d'une capacité de stockage. Et vous savez que la capacité de stockage en Allemagne est quasi-inexistante, et que ce pays est loin de disposer d'un excès de puissance "variable" à aucun moment.. Il reste donc pour compenser la fermeture du nucléaire les "pilotables" à la mode allemande, c'est-à-dire charbon et gaz naturel. Nos amis allemands continuent d'augmenter leurs émissions de CO2 par milliers de tonnes annuelles, tout en clamant sans peur du ridicule leur "umweltfreundlichkeit". Cela dit ils devront avaler leur chapeau dans la nouvelle taxonomie européenne des énergies, pour laquelle, tout honte bue, ils demandent que le gaz naturel soit déclaré "vert". Ce serait comique si cela n'était pas tragique. Voila l'aberration climatique engendrée par la peur du nucléaire. Alors qu'il est hyper-urgent de réduire de manière draconienne et immédiate les émissions de CO2, l' Allemagne préfère les augmenter et repousser continuellement l'horizon de leur neutralité carbone. Cela dit, pris dans cette absurdité, ils ont au moins perdu récemment de leur superbe donneuse de leçons tant ils ont besoin de ce gaz "vert". Bien cordialement.
Serge Rochain
Ayant déjà répondu à Deshayes à propos des experts autoproclamés que vous êtes bien vous aussi, je n'ai pas de temps à perdre avec un perroquet qui n'a pas compris la différence entre le biogaz et le biouranium qu'il va sortir de son chapeau avant de le manger. Sans plus de cordialité pour un rat de cave qui croit tenir le chat dans ses griffes.
Marc Diedisheim
L'invective et l'insulte sont la marque de la défaite de l'intelligence. Bien cordialement.
RB
Et ils ont dit qu'ils sortiront peut etre du charbon en 2038. Ce qui leur importe c'est de tout faire pour que les Européens leurs achètent leurs eoliennes Siemens, le reste est secondaire (cf la sortie lointaine du charbon)
sirius
Avec les "Verts" au pouvoir on peut craindre le pire en matière de protection des sites et des personnes . Ils parlent de faire disparaître la distance de 10 fois la hauteur entre une machine et une résidence en Bavière .La religion de l'éolien conduit inexorablement au mépris de gens .
Serge Rochain
@ M.Deshayes, Monsieur Deshayes, Vous me faite injure en croyant qu’energy-charts m’était inconnu, comme bien d’autre que je consulte tous les jours. Les fluctuations que vous présentez comme brutales, étaient systématiquement connu plusieurs jours à l’avance et compensées au bon moment sans surprises. Quant aux fluctuations considérables dont vous parlez on a les mêmes tous les jours de semaine comme ce matin avec un appel de 10 GW supplémentaire au moment de l’appel du démarrage de l’activité économique et dans l’indifférence la plus absolue du nucléaire qui est resté toute la journée à 47 GW….. comme d’habitude. Les variations de besoin semblent ne pas être son souci. Pour en revenir à votre message mettant en exergue les très grosses variations non pas des renouvelables comme vous l’écrivez mais de l’éolien exclusivement, vous dites, de façon surprenante, que les adaptations occasionnées peuvent déstabiliser le réseau et qu’ils sont très problématiques, ce qui est totalement anachronique car ce serait plutôt l’inverse, les adaptations ont précisément pour rôle de maintenir le réseau stable et n’ont rien de problématique contrairement à une adaptation par le nucléaire dont la lourdeur (pour les réacteurs qui en sont encore capable) ne permet pas ces adaptations. D’ailleurs les ingénieurs allemands l’ont bien compris et depuis longtemps car leur réacteurs ne fonctionnaient déjà plus qu’en mode de base depuis longtemps, la seule façon d’utiliser un réacteur nucléaire, comme on le fait dans le reste du monde. A ce sujet, nous avons en France le résultat catastrophique de la partie de yoyo imposée à nos réacteurs dispatchables qui les met rapidement sur la touche comme on en a eu encore récemment presque une dizaine simultanément. On ne peut pas passer son temps à manœuvrer les barres de contrôles neutrophages dont la fonction première est de maintenir le coefficient K de contrôle de la réaction en chaine, à jouer les adaptateurs de puissance au suivi de charge, sans risquer de les saturer avant l’heure et devenir incapable de fonctionner autrement que mode de base. D’ailleurs nous sommes dans cette situations depuis plusieurs mois mais semble s’arranger notamment grâce aux baisses de température qui ont permis de faire repartir certains réacteur dans cette phase critique ou il ne sont plus dispatchables sans risquer de devoir diminuer leur puissance, et il ,ne reste plus que deux réacteurs dans cette situation à Gravelines. Les variations ne sont ni problématiques ni de nature à déstabiliser le réseau en Allemagne. Quant à dire que cela les conduit même à importer de l’électricité, je tiens à vous faire remarquer que depuis toujours nous importons plus d’électricité en Allemagne que nous ne lui en vendons et que ces derniers temps il est heureux que l’Allemagne ait pu nous sortir de situations critiques en nous fournissant plus de 10 GW de façon continue plusieurs jours d’affilé. Et encore à l’heure où j’écris, plus 5 GW, bien que nous brulions encore près de 9 GW de gaz et l’hydraulique 8 GW avec jusqu’à 15 GW à 19 h et toujours dans l’indifférence de ce si merveilleux nucléaire, mais je ne vous ferai pas l’affront de croire que vous ignorez eco2mix et nuclear monitor., entre autre moyen de surveillance utile. Pour ce qui est de ce que vous appelez la théorie du foisonnement, elle a dépassé depuis longtemps de stade de l’hypothèse même à l’échelle de la France comme en atteste ma collection d’un an de cartes vents de météo-France et il suffit de mettre des éoliennes partout et surtout là où il y a du vente et pas comme aujourd’hui 61% du parc dans deux régions contiguës qui ne représentent que 16 % de la surface de la France. Mais pas seulement ma collection mais l’étude réalisée par ENGIE-green que juste la partie du littoral concerné par les parcs déjà engagés et dont les résultats sont édifiants : https://participons.debatpublic.fr/uploads/decidim/attachment/file/438/Contribution_8-EngieGreen.pdf Maintenant pour terminer je vais faire court. Vous avez passé beaucoup de temps à vouloir m’expliquer que les renouvelables (en vous cantonnant à l’éolien) ne pouvaient pas marcher montant en épingle des cas particuliers qui par ailleurs ne présentent aucune difficulté insurmontable, loin de là mais moi je vais vous expliquer en quelques lignes pourquoi le nucléaire ne peut pas marcher et ne marchera pas : Si, pour notre malheur, nous décidons en France de repartir sur la voie du nucléaire, en supposant de façon optimiste que les ingénieurs d’EDF sachent déjà ce qu’ils vont devoir faire, les travaux ne pourront pas raisonnablement démarrer avant 3 ans quand on connait les préalables à ce genre d’opération et pour autant qu’il ne soit pas soumis à un référendum ce qui aggraverait considérablement le problème. La construction durera au moins 15 ans et ne me dites pas que ce sera moins en cherchant tous les prétextes (perte d’expertise, covid…pour les EPR.) car les pallier N4 qui d’ailleurs semblent avoir quelque soucis aujourd’hui, ont déjà mis 15 ans quand tout allait bien il y a 20 ans. C’est donc 15 ans au moins pour faire un réacteur du XXIe siècle, et avec un coût à amortir sur 60 ans alors qu’au mieux ils seront opérationnels en 2040 vous êtes rendu au XXIIe siècle. Mais les géophysiciens nous alertaient déjà en 2020 que les réserves de minerai uranifères seraient épuisées dans les 50 ans à la vitesse de la consommation du jour ! Que mettrez-vous dans vos réacteurs les 30 dernières années ? Même si les géophysiciens se trompent dans un rapport de 1 à 2 vous devrez finalement cesser de piller la planète pour transformer sa matière en chaleur. Je crois que les petits détails qui restent à régler dans l’emploi des renouvelables ne sont rien, et moins que rien, comparés aux problèmes qu’il nous faudra résoudre (et que nous ne résoudrons pas) avec une solution nucléaire.
Michel Deshaies
Pour sortir de ce dialogue de sourds, je précise que j’interviens essentiellement pour offrir aux lecteurs de ce site une information sourcée et vérifiable, qui permet à chacun de se faire sa propre opinion. Ce sera d’ailleurs ma dernière intervention sur ce sujet, car je crois qu’après les précisions que je vais donner, il n’y aura plus grand chose à rajouter afin que le lecteur puisse précisément comprendre les enjeux et les problèmes de la transition énergétique « à l’allemande ». Il me semble qu’il faut distinguer la croyance de l’analyse scientifique reposant sur des faits précis et pour le sujet qui nous intéresse, sur des observations à partir des statistiques comme celles du site https://energy-charts.info/?l=fr&c=DE . Parler en général des possibilités qu’offrirait telle ou telle source d’énergie, sans jamais fournir la moindre donnée statistique précise n’a aucune valeur scientifique. Pour ma part, j’ai fourni un certain nombre d’exemples qui montrent à quel point la variabilité de la production des renouvelables et notamment de l’éolien, rend nécessaire le maintien en fonctionnement des centrales de réserve. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les Allemands ont conservé les mêmes capacités de centrales pilotables, malgré l’énorme essor de la production des renouvelables. Tout cela résulte des faibles capacités existantes de stockage de l’énergie qui, aujourd’hui, sont constituées essentiellement par les centrales hydroélectriques à réservoirs et par les ouvrages de pompage-turbinage. L’Union européenne en est d’ailleurs bien consciente, puisque dans le cadre du Green Deal adopté en 2020, il est prévu de développer énormément la production d’hydrogène, considéré comme un moyen de stocker l’énergie. Cette politique largement inspirée par l’Allemagne, prévoit de produire de l’hydrogène « vert » à partir de l’électrolyse de l’eau par les énergies renouvelables. Beaucoup d’experts doutent cependant de la faisabilité de cette politique, dans la mesure où aujourd’hui dans le monde, l’essentiel de l’hydrogène est fabriqué par le procédé de vaporeformage du gaz naturel qui est de loin le moins coûteux. On peut d’ailleurs se demander si l’une des raisons pour lesquelles l’Allemagne a osé braver les sanctions américaines au sujet du gazoduc Nordstream 2, qui permet de doubler les exportations de gaz russe vers le pays, ne découle pas de cette idée de faire jouer au gaz naturel un rôle clef dans la transition énergétique allemande. Pour ceux que cela intéresse, je me permets de signaler une de mes dernières publications où j’analyse justement l’étrange ambiguïté de la politique énergétique allemande dans le cadre du Pacte vert. https://www.cairn.info/revue-allemagne-d-aujourd-hui-2021-2-page-43.htm En ce qui concerne la problématique plus générale de la transition énergétique et des difficultés à surmonter, je conseille aussi fortement les publications d’un des experts mondiaux les plus reconnus en ce qui concerne l’énergie. Il s’agit de Vaclav Smil, professeur émérite à l’université du Manitoba, dont voici le site internet (https://vaclavsmil.com/ ) sur lequel figurent toutes ses publications, notamment son livre « Energy Transitions » qui fait le tour de la question et où il explique notamment pourquoi les transitions énergétiques ne peuvent être que « des affaires de longue durée ».
Serge Rochain
Non Monsieur Deshaies, vous n’êtes pas venu offrir la lumière aux lecteurs de ce forum, vous êtes venu attaquer bien maladroitement la solution renouvelable en choisissant avec soin des arguments que vous croyez imparables en vous appuyant sur des exemples extrêmes choisis tout aussi soigneusement bien qu’ils n’aient pas pour autant entrainé les catastrophes qu’ils étaient supposés produire car aucun blackout n’a eu lieu en Allemagne ces fameuses semaines où le réseau allemand aurait dû être déstabilisé. En effet, ces situations d’exception sont en fait assez courantes et parfaitement maitrisées comme on pouvait le voir sur les courbes dont j’ai fourni l’URL d’accès, sur lesquels on peut voir que depuis l’arrêt de la moitié du parc nucléaire allemand l’usage des fossiles n’a fait que diminuer comme les émissions de CO2, remplacés par du renouvelable. Mais pourquoi une telle attaque contre l’Allemagne qui nous approvisionne régulièrement en raison des carences de notre nucléaire, ce matin encore dès 6 heures c’était déjà 9724 MW qu’ils nous fournissaient, l’équivalent de la puissance de 10 réacteurs nucléaires, précisément ce que l’on a à l’arrêt aujourd’hui encore ! Pourquoi cette attaque contre l’Allemagne qui s’en sort bien mieux que nous par ces temps froids et pas contre le Danemark par exemple ? En effet, le Danemark a fait un retournement complet de situation en 20 ans avec la presque totalité de son électricité issue du charbon au début des années 2000 celui-ci est devenu marginal avec la presque totalité issue du renouvelable aujourd’hui ? Le Danemark se distingue par le fait qu’il n’a jamais eu recours au nucléaire pour produire son électricité. Le seul réacteur du pays est expérimental à l’institut de recherche sur l’atome Niels Bohr. En fait, ce que vous reprochez à l’Allemagne, ce n’est pas d’utiliser de plus en plus de renouvelable, c’est d’avoir abandonné le nucléaire. Ce nucléaire qu’il vous faudra de toutes les façons abandonner avant même 2050 avec un uranium devenu hors de prix qui aura multiplié son prix plus que par 3 d’ici à cette échéance tant il sera devenu couteux de l’extraire, les ressources faciles d’accès étant déjà en passe d’être épuisées. Entre 2050 et 2070 les experts géophysiciens estiment que l’on se trouvera devant un mur économique où il faudra fournir plus d’énergie pour extraire l’uranium des océans où il sera encore disponible, que n’en produirait l’uranium extrait : https://www.energywatchgroup.org/wp-content/uploads/EWG_Report_Uranium_3-12-2006ms1.pdf Je vous laisse aussi méditer sur le sens des courbes caractérisant l’évolution énergétique en Allemagne relativement à sa production électrique, et dont les Deshaies de 2011 annonçaient avec certitude et la foi du charbonnier nucléophile que c’était la plus grande erreur que pouvait faire l’Allemagne qui se retrouvera moins de deux ans plus tard à la remorque de la France pour s’éclairer : https://www.cleanenergywire.org/factsheets/germanys-energy-consumption-and-power-mix-charts Monsieur Deshaies, les autres, notamment ceux qui étudient depuis plusieurs années l’évolution des moyens de production électrique ne sont pas forcément des benêts ignorants influencés par les politiciens véreux qui craignent que la France devienne Fukushima, même si ce n’est pas totalement à exclure, et que l’on peut toiser drapé dans sa toge en lui apportant un éclairage condescendant. Je ne m’attends pas à devoir vous répondre puisque vous avez décidé de vous retirer face à un auditoire de trop bas niveau pour vous comprendre.
Michel Deshaies
Je me permets de descendre une dernière fois dans l’arène pour corriger une fois de plus des affirmations non pas inexactes, mais qui nécessitent quelques précisions. Le fait que vous preniez en exemple le Danemark m’a amusé et illustre parfaitement votre ignorance du fonctionnement du système énergétique. Si le Danemark a pu faire le retournement que vous signalez (en 2021, production d’électricité : 32 TWh, dont 68% de renouvelables 18% de charbon 8% de gaz 1% de fuel et 5% de déchets https://www.energy-charts.info/charts/energy_pie/chart.htm?l=fr&c=DK&year=2021&interval=year ), c’est justement parce que c’est le Danemark, un petit pays de 5 millions d’habitants situé entre l’Allemagne et ses voisins scandinaves, la Suède et la Norvège. La place très importante de l’éolien dans la production électrique danoise (50% en 2021) provoque des fluctuations considérables suivant les variations de la météo, comme on peut le constater par exemple en janvier 2021 ( https://www.energy-charts.info/charts/power/chart.htm?l=fr&c=DK&stacking=stacked_absolute_area&legendItems=111111111100&year=2021&interval=month ), ou en mars 2021 (https://www.energy-charts.info/charts/power/chart.htm?l=fr&c=DK&stacking=stacked_absolute_area&legendItems=111111111100&year=2021&interval=month&month=03 ). Sur ces graphes, vous noterez que les zones en violet correspondent aux importations de courant et que lorsque les pointes traversent l’axe des abscisses le pays exporte du courant. Il exporte ainsi systématiquement du courant lorsque l’éolien tourne à plein régime, mais doit très souvent en importer beaucoup lorsque l’éolien ne produit pas. Le plus intéressant est ce qui se passe en été, par exemple en juillet 2021 (https://www.energy-charts.info/charts/power/chart.htm?l=fr&c=DK&stacking=stacked_absolute_area&legendItems=111111111100&year=2021&interval=month&month=07 ) où l’on peut constater que le pays importe presque constamment la majeure partie du courant qu’il consomme, faute de vent ! D’où vient ce courant importé par le Danemark ? de Suède grâce à ses capacités hydroélectriques et (horreur !) nucléaires, ainsi que de Norvège qui possède de grosses capacités hydroélectriques à réservoirs (https://www.energy-charts.info/charts/power/chart.htm?l=fr&c=DK&stacking=stacked_absolute&legendItems=111111111100&year=2021&interval=month&month=07&source=cbpf_saldo ). On peut constater la même chose en janvier 2021 (https://www.energy-charts.info/charts/power/chart.htm?l=fr&c=DK&stacking=stacked_absolute&legendItems=111111111100&year=2021&interval=month&month=01&source=cbpf_saldo ). Donc, le cas du Danemark est un peu exceptionnel car, de par sa situation géographique (et sa faible taille), il peut compenser les fluctuations de l’éolien grâce aux importations en provenance de ses voisins. L’Allemagne peut aussi l’alimenter, même si souvent les flux d’électricité vont dans l’autre sens.
Serge Rochain
Vous ne faites qu'enfoncer des portes ouvertes.... tout le monde sait très bien que Norvège et Danemark ont un deal d'échange, faute de vent le Danemark qui n'a pas la chance comme la France d'avoir la Manche, l'Atlantique, et la Méditerranée, doit se contenter de la seule mer du Nord ou il y a du vent tres tres souvent et quelque fois pas du tout, et alors la Norvège vient en secours , mais réciproquement c'est le vent surabondant du Danemark qui releve les steps de Norvège qui a d'ailleurs un gigantesque projet de création de nouveaux steps pour profiter des excedents Danois. Par ailleurs durant ces grands écarts, à aucun moment le Danemark a eu son réseau destabilisé et risqé le blackout.......vous êtes seulement en train de découvrir les vertus des formes multiples du renouvelable....... mais je constate que vous croyez toujours détenir des secrets qui me seraient cachés.....le propre des nucléophiles qiui ignorent que dans moin de 50 ans ils n'auront plus rien à mettre dans leur chaudière à neutrons..
Michel Deshaies
En ce qui concerne les "performances" de la transition énergétique allemande 'Energiewende) voici d'ailleurs le jugement que porte Vaclav Smil. C'est sans appel. https://vaclavsmil.com/wp-content/uploads/2021/01/71.ENERGIEWENDE.pdf

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