La Russie et la Birmanie signent un accord sur la construction d'une petite centrale nucléaire

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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La Russie et la Birmanie ont signé mardi un accord sur la construction d'une petite centrale russe dans ce pays d'Asie du sud-est, lors d'une rencontre au Kremlin entre Vladimir Poutine et le chef de la junte birmane, Min Aung Hlaing.

Un projet de centrale de 110 MW

"L'accord qui vient d'être signé sur la construction d'une centrale nucléaire de petite puissance ouvre la possibilité de fournir l'économie de la Birmanie en énergie bon marché et sans danger pour l'environnement", a déclaré M. Poutine, à l'issue de la rencontre. "Ce sera une bonne impulsion pour la croissance économique, la création de 1 000 nouveaux emplois et celle de cadres hautement qualifiés", a-t-il poursuivi.

Dans un communiqué, le géant russe du nucléaire Rosatom a précisé que cette infrastructure serait d'une puissance de 110 mégawatts, avec possibilité de monter à 330, sans fournir plus de détails sur un possible calendrier.

Les deux pays évoquent de longue date ce projet. Par ailleurs, le président russe a précisé mardi qu'environ 90% du pétrole arrivant sur le marché birman, en 2024, venait de Russie.

Des relations « se développant de manière conséquente »

M. Poutine a par ailleurs invité Min Aung Hlaing à assister à la parade militaire du 9 mai prochain sur la place Rouge à Moscou, précisant que des unités de l'armée birmane y participeraient. Le chef de la junte a lui proposé au dirigeant russe de se rendre en visite en Birmanie, selon des propos traduits du birman, lors d'une prise de parole commune à l'issue de leur rencontre.

Plus tôt, depuis un salon du Kremlin, M. Poutine s'était félicité que les relations entre les deux pays "se développent de manière conséquente", précisant que leurs échanges commerciaux avaient augmenté en 2024, mais sans donner leur montant. Moscou est l'un des principaux alliés et fournisseurs d'armes de la Birmanie.

Selon des analystes, le soutien russe est vital pour la junte birmane arrivée au pouvoir en 2021 à la faveur d'un coup d'Etat, en particulier pour son armée de l'air, alors qu'elle combat des groupes armés de minorités ethniques et de guérillas pro-démocratie sur plusieurs fronts.

Sanctions occidentales contre les deux pays

La Birmanie a été frappée de sanctions occidentales après le coup d'État de 2021, tout comme la Russie après le déclenchement de son offensive contre l'Ukraine en 2022. Les deux pays cherchent depuis à renforcer leurs liens avec des pays dits "amicaux" pour adoucir notamment l'effet des sanctions sur leurs économies respectives, selon des analystes.

Lors de la rencontre au Kremlin, Min Aung Hlaing a pour sa part qualifié Vladimir Poutine, au pouvoir dans le pays depuis 1999, de "roi de Russie" et lui a souhaité une "victoire" en Ukraine, selon ses propos traduits du birman en russe. "Nous comprenons tout à fait la situation en Russie et apportons notre soutien total à l'opération spéciale en Ukraine", a-t-il ajouté, reprenant là le nom officiel russe de l'assaut des forces de Moscou.

Signe de cette proximité, le Grand Cirque de Moscou avait annoncé en janvier avoir reçu en cadeau six éléphants de la Birmanie, en signe d'amitié russo-birmane, selon la diplomatie russe.

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