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La centrale de Saint-Avold (Moselle), l'un des deux sites à charbon de l'Hexagone, a repris du service mardi pour répondre aux besoins de production d'électricité alors que le froid arrive, a-t-on appris auprès de GazelEnergie.
Une centaine de salariés
Confirmant une information de France Info, Camille Jaffrelo, porte-parole de GazelEnergie, l'exploitant de la centrale Emile Huchet, a indiqué à l'AFP que la production avait repris mardi matin, alors que vient de s'ouvrir à Bakou la conférence annuelle de l'ONU sur le climat (COP29). La combustion du charbon est considérée comme l'une des principales causes du réchauffement climatique.
La centrale thermique redémarre l'hiver, quand le froid s'installe et que le système est en tension. Fonctionnant en moyenne une vingtaine de jours par an, la centrale avait fermé début 2022, mais avait été sollicitée un an après, en janvier 2023, pour sécuriser l'approvisionnement du pays dans un contexte de tension énergétique.
Depuis, une centaine de salariés et plus de 150 sous-traitants y travaillent toujours, mais le charbon doit définitivement être abandonné d'ici à 2027, conformément à une déclaration d'Emmanuel Macron en septembre 2023. Pour ce faire, la centrale prépare sa reconversion, avec un projet de biomasse dans un premier temps, mais aussi avec un projet gazier.
L'avenir du site en suspens
La ministre déléguée à l'Energie, Olga Givernet, a toutefois émis mardi des réserves sur cette conversion au gaz. "Pour donner des perspectives, nous devons aller vers des énergies décarbonées. Le gaz ne l'est pas. Si nous sommes au biogaz, c'est bien mieux. La biomasse est également une possibilité, mais il faut d'abord que la copie soit solide, ce qui n'est pas le cas", a-t-elle estimé sur BFM Business.
"Ca fait des semaines que le projet est sur la table et il est solide, plus que solide", a martelé auprès de l'AFP Thomas About, délégué syndical CFDT à la centrale, estimant que le plus le gouvernement "attendra, procrastinera, plus on brûlera du charbon".
Depuis des mois, l'avenir du site est en suspens, et les employés ont déposé des préavis de grève pour alerter les politiques sur le risque de fermeture de la centrale en 2027, sans conversion. Il n'est pas prévu d'interruptions de la production d'électricité, a asssuré M. About.
L'autre centrale à charbon française, à Cordemais (Loire-Atlantique) fermera en 2027 sans projet de reconversion.