En Europe centrale, les énergies renouvelables peuvent évincer le charbon selon BloombergNEF

  • AFP
  • parue le

Les énergies renouvelables ont un énorme potentiel et sont désormais économiquement avantageuses dans des pays d'Europe centrale et orientale comme la Pologne, qui dépendent encore beaucoup du charbon, selon un rapport du groupe d'experts BloombergNEF publié lundi.

"Les renouvelables sont la moins chère des sources de production d'électricité de masse pour la Pologne, la Tchéquie, la Roumanie et la Bulgarie", écrivent les experts dans un document consacré à ces pays où le charbon est encore très présent malgré ses effets néfastes sur les émissions de gaz à effet de serre et la pollution de l'air. Il ne s'intéresse en revanche pas à l'Allemagne, gros pollueur qui veut sortir du charbon d'ici à 2038.

"Les nouveaux projets renouvelables sont en train de devenir compétitifs face aux coûts marginaux des centrales à charbon et à gaz existantes", selon ces experts. En suivant la politique du moindre coût, ces pays pourraient atteindre une part de 47% pour les renouvelables dans la production électrique d'ici à 2030, contre seulement 31% dans leurs plans nationaux actuels en matière d'énergie et de climat.

Ils pourraient ainsi déployer plus de 50 gigawatts (GW) de capacités nouvelles, dont 25 GW d'éolien et 29 GW de solaire. Cela signifierait une accélération par rapport à la tendance actuelle, hormis en Pologne où le déploiement des renouvelables s'est déjà accéléré ces deux dernières années.

Selon les experts de BNEF, cela représente presque 54 milliards d'euros d'opportunités d'investissement nouvelles, avec la perspective de 45 000 emplois associés, qui seraient les bienvenus en ces temps de relance économique post Covid-19.

Cet essor des renouvelables permettrait sur dix ans une chute de 50% des émissions de CO2 du secteur électrique de ces quatre pays, soit 114 millions de tonnes. Il s'agit d'une contribution importante de 6% aux objectifs de réduction des émissions de l'Union européenne, selon BNEF.

Pour que ces changements se matérialisent, il faudra un soutien public favorable à l'éolien et au solaire, qui offre une certaine stabilité et permette de surmonter les réticences occasionnelles de certains riverains. Il faudra aussi s'assurer que les prix du carbone ne baissent pas en Europe, ajoute le rapport.

Commentaires

Serge Rochain
"Les renouvelables sont la moins chère des sources de production d'électricité de masse " et pas seulement pour la Pologne et les pays d'Europe centrale, mais pour toute la planète et c'est inéluctable. Avec le solaire à développer en priorité car le solaire produit lorsqu'on en a besoin, lorsque l'activité économique est active, dans la journée, pas la nuit. Alors que l'éolien produit n'importe quand sans distinction, il doit passer au second plan dans l'ordre d'urgence, son seul avantage, c'est sa capacité à la surproduction les jours de vent fort, notamment en hiver lorsqu'on a le plus besoin d'énergie, et qu'il peut être la source de l'électrolyse d'hydrogène assurant un stock de disponibilité qui permettra rapidement d'annuler le recours au biogaz pour les périodes de météo défavorables à la production/consommation directe.
Zamur
En Pologne, le charbon c'est le combustible national, qui donne du travail à des milliers de mineurs. Les patriotes se chauffent au charbon. Les familles des mineurs votent. Les polonais, guidés par leur bon sens paysan, ne seront pas convaincus par des installations compliquées et chères, venant souvent d'Asie, et qui doivent être subventionnées.
Serge Rochain
Eternelles lamentations contre le changement dans une situation vécue par tous les peuples et de tous temps. Avec un sanglot dans la voix ça passe encore mieux…. patriote ! Le charbon n'est évidement la patrie de personne et lui même n'a pas de patrie, et notamment pas la Pologne en particulier, simplement en 8 em position avec seulement 2,5% des réserves mondiales derrière l'Ukraine et …….. l'Allemagne, son voisin immédiat qui a engagé pourtant une décharbonisation vigoureuse depuis plusieurs années avec aussi un cas d'école unique, d'ouverture d'une centrale à charbon moderne permettant d'en fermer trois autres. On a beaucoup parler de cette ouverture, mais aucun mots pour les trois fermetures sur les forums de support au nucléaire. En matière d'installations compliquées, tant l'éolien que le solaire n'ont rien à envier à la complexité des extractions minières et de l'exploitation du charbon qui en sort pour le transformer en électricité. Quant à ces installations il n'y a qu'a continuer à faire confiance au bon sens paysan dont vous parlez Zamur pour qu'ils se mettent à les produire eux-mêmes, y gagnant à tous points de vue avec des métiers plus sains, et meilleurs aussi bien pour leur santé que pour la planète que ceux qu'ils devront abandonner. Quant aux subventions oubliez cela Zamur, puisque Bloomberg vous dit que cette énergie est moins cher que le charbon, pourquoi voulez vous la subventionner ? Vous êtes plus compétent une fois de plus que les experts de cette société spécialisée ? A ce sujet, pouvez-vous nous éclairer sur vos références et les titres que vous pourriez posséder et qui attesteraient de votre capacité à pouvoir participer utilement à ce genre de débat ? ;;;;; : https://www.connaissancedesenergies.org/la-chine-possede-les-plus-grandes-reserves-mondiales-de-charbon-131011?utm_source=newsletter&utm_medium=fil-info-energies&utm_campaign=/newsletter/le-fil-info-energies-06-juill-2020
Zamur
Oh, merci monsieur Rochain, les chiffres indiqués dans votre article sur le charbon rassurent. Le monde possède des réserves énormes (l'auteur a oublié de colorier l'Allemagne et la Pologne). Cette énergie traditionnelle permet d'assurer le chauffage, la production métallurgique et la production de l'électricité. Ne me parlez pas de "climat", heureusement les immenses océans stabilisent les conditions biologiques de la planète, en produisant une grande partie de notre oxygène. Je sais que vous n'aimez pas de l'énergie nucléaire, qui permet de produire l'électricité pas cher. Son défaut ce sont, effectivement, les débris et leurs émissions rayonnantes, mais la solution employée à Bure évite cet inconvénient, les galeries creusées dans le granit à 300 mètres de profondeur permettent d'absorber le rayonnement, comme les "piscines" des centrales nucléaires où est stocké le combustible.

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