EDF a engrangé un profit record pour 2024

  • Connaissance des Énergies avec AFP
  • parue le

Le géant électricien français EDF, revigoré par le redressement de sa production électrique, vient d'annoncer des bénéfices records pour 2024 et aborde l'année 2025 avec un agenda chargé sur le plan financier et industriel.

Redressement des productions nucléaire et hydraulique

Le groupe a engrangé 11,4 milliards d'euros de profits l'an dernier, dopé par la "forte hausse" de sa production nucléaire et hydraulique et malgré la décrue des prix de l'électricité.

"Nous avons des performances opérationnelles et commerciales qu'on peut qualifier d'excellentes, qui permettent au groupe de réaliser des résultats financiers solides", a indiqué le PDG du groupe Luc Rémont lors d'un appel aux journalistes.

Le groupe a continué, comme en 2023, de redresser sa production nucléaire et hydraulique, tournant ainsi la page de l'annus horribilis 2022 marquée par des niveaux historiquement bas liés notamment à des problèmes de corrosion dans des centrales nucléaires et la sécheresse affectant des barrages. En 2024, la production électrique du groupe atteignait 520 térawattheures (TWh), en hausse de 11%, avec 361,7 TWh de nucléaire et 55,5 TWh pour l'hydroélectricité.

Revers de la médaille, l'électricien a aussi subi le "contexte de baisse des prix de marché" pour l'électricité: son chiffre d'affaires recule ainsi de 15,7% à 118,7 milliards d'euros et son Ebitda, un indicateur mesurant la rentabilité de l'entreprise, de 8,5%, selon son communiqué.

Ce dernier atteint tout de même 36,5 milliards d'euros, "soit le niveau le plus élevé jamais atteint après 2023", a dit Xavier Girre, le directeur financier d'EDF.

Agenda chargé en 2025

Après une année 2024 d"une très forte intensité", selon Luc Rémont, marquée entre autres par le démarrage du réacteur nucléaire EPR de Flamanville, EDF aborde 2025 avec un agenda très chargé, et toujours lesté d'une dette abyssale de 54,3 milliards d'euros, mais stable.

Le réacteur qui a été connecté au réseau électrique fin décembre 2024 avec 12 ans de retard va poursuivre sa montée en puissance "jusqu'à atteindre 100% l'été prochain", a dit Luc Rémont.

Le groupe se concentre aussi sur la poursuite de sa remontada nucléaire avec une fourchette de production située entre 350 et 370 TWh en 2025, mais aussi 2026 et 2027, estimation qui prend en compte la production de Flamanville.

« Accompagner les clients vers l'électricité »

Fort de sa production électrique en redressement et à 94% décarbonée en 2024 grâce à l'hydraulique et au nucléaire, EDF cherche à conquérir de nouveaux clients, chez les particuliers pour de nouveaux usages (voitures électriques), dans les entreprises et chez les grands industriels pour décarboner leur énergie et bientôt dans les centres de données, très gourmands en électricité. "Nous avons l'électricité disponible, notre plus grand défi c'est de l'utiliser", a donc lancé comme un cri du coeur le PDG, en conférence de presse.

"Notre premier défi chez EDF, c'est bien d'accompagner les clients vers l'électricité, de les amener à préférer l'électricité", plutôt que les énergies fossiles dont la France veut progressivement se passer, a-t-il expliqué. Et d'insister: "Il y a en Europe et dans l'ensemble du monde développé un premier défi qui est l'adoption de l'électricité".

Le projet d'entreprise d'EDF consiste à faire émerger 150 TWh de demande d'électricité supplémentaire d'ici 2035 en France pour préparer la sortie des énergies fossiles, dont 20 TWh, voire plus, pour les centres de données.

Coût et partage du financement des EPR2

Autre grand chantier de l'année, l'issue des négociations intenses entre EDF et son unique actionnaire l'Etat sur le coût total et le partage du financement du programme des 6 réacteurs nucléaires EPR2 voulu par le gouvernement.

Le ministre chargé de l'Energie Marc Ferracci a indiqué que le coût serait "en-dessous de 100 milliards d'euros" pour ces 6 réacteurs, et que le schéma de financement serait connu "dans les prochaines semaines".

En parallèle, le groupe doit aussi mener ses deux projets d'EPR2 britanniques de Sizewell C, en développement, et de Hinkley Point C, en construction, qui fait l'objet de retards et de coûts supplémentaires. De l'autre côté de l'Atlantique, le groupe doit aussi manoeuvrer face aux vents contraires venus de l'administration américaine de Trump concernant l'éolien offshore.

EDF a ainsi annoncé passer une dépréciation pour 900 millions d'euros sur sa co-entreprise d'éolien en mer avec Shell aux Etats-Unis, Atlantic Shores, Au vu des positions du président américain sur cette forme d'énergie renouvelable.

Commentaires

Albatros
Chez EDF, on vient apparemment de se rendre compte de la nécessité de produire pour être rentable ! Quel progrès !

Ajouter un commentaire

Undo Redo Enlarge Shrink List-numbered List bullet Bold Underline Italic Strike through Link Clear-formatting Horizontal rule