"Coup de pompe" pour le diesel mais sa disparition n'est pas pour demain

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Le diesel va être davantage taxé mais ne va pas disparaître tout de suite, souligne la presse de vendredi qui insiste sur les conséquences pour l'emploi et le budget des consommateurs de cette "disparition programmée". Après des années de vif débat, le gouvernement a annoncé mercredi sa décision de supprimer progressivement à partir de l'an prochain l'avantage fiscal dont bénéficie le gazole par rapport à l'essence.

"Sur le plan du symbole, la mesure est très forte", commente Emmanuel Egloff dans Le Figaro, mais "l'alignement de la fiscalité entre gazole et essence sera cependant très progressif". En effet, "la marche est encore longue avant que le pays sorte du diesel, qui représente quelque 80% des ventes de carburant en France", confirment Rémi Barroux et Patrick Roger dans Le Monde.

Il n'en reste pas moins que "pour le diesel, le coup de pompe funèbre semble inéluctable dans la décennie qui vient", écrit Michel Klekowicki dans Le Républicain lorrain. L'éditorialiste de l'Est a même imaginé "en guise d'épitaphe dans les casses-auto, ces quelques mots gravés sur des carrosseries décaties : Volkswagen m'a tuer". En référence au scandale des moteurs truqués du constructeur allemand.

Les conséquences de ce que Dominique Garraud nomme dans la Charente libre la "fin programmée du tout diesel" préoccupent les éditorialistes. "Chacun devra tenir son rôle pour que cette mutation historique soit la moins douloureuse possible à la fois pour les consommateurs, les industriels et l'emploi", insiste le journal charentais. "Rouler en Diesel était avant un plus. Cela pourrait devenir un moins et nombreux sont ceux qui en payeront le prix", avertit David Barroux dans Les Echos. Les conséquences immédiates de cette annonce risquent cependant de se faire sentir dans les urnes.

Pour Libération, "la mesure peut difficilement être qualifiée d'électoraliste vu le nombre de conducteurs roulant au diesel. Ce qui explique peut-être la discrétion avec laquelle le gouvernement a communiqué mercredi", écrivent Laure Equy et Laure Bretton. Le pari peut sembler donc risqué pour l'exécutif. Mais, comme le relève Bruno Mége dans La Montagne/Centre France, "le scrutin de décembre s'annonce tellement inquiétant pour le gouvernement que ne rien tenter sur le front écolo-environnemental lui aurait été sans doute reproché par ses propres troupes". Il s'agit donc aussi, "à quelques encablures d'élections à hauts risques, (...) de donner des gages de « vertitude » aux écologistes", estime Philippe Marcacci dans L'Est républicain.

Matignon a annoncé "le principe d'un rapprochement en 5 ans entre le prix du gazole et celui de l'essence", comme l'avait prôné la semaine dernière la ministre de l'Ecologie et de l'Energie Ségolène Royal, pour mettre fin à la "diésélisation massive" du parc automobile français.

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