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L'ancienne cheffe de l'ONU Climat, Christiana Figueres, a fustigé jeudi à New York les entreprises internationales d'énergies fossiles qui ne devraient donc pas participer à la COP28 à Dubaï si elles refusent de lutter contre le changement climatique.
Lors d'une conférence "Climate Changes Everything", en marge de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, la diplomate costaricaine a reconnu qu'elle "perdait patience" avec l'industrie des énergies fossiles responsable d'une grande partie des émissions de gaz à effet de serre.
D'après celle qui fut l'une des négociatrices de l'accord de Paris de 2015 à la COP21, les grandes entreprises énergétiques ont failli à leurs engagements de transition vers des énergies renouvelables. "Au lieu de tout faire pour mettre en application leur incroyable capacité d'innovation et d'ingénierie, elles ont fait tout le contraire", a tonné Mme Figueres.
Le monde doit sortir des énergies fossiles polluantes, atteindre le pic de ses émissions de CO2 d'ici 2025 et faire "beaucoup plus, maintenant, sur tous les fronts" pour affronter la crise climatique, avait mis en garde début septembre un premier rapport de l'ONU Climat sur ce qui a été accompli ou non depuis l'accord de Paris et son objectif le plus ambitieux de limiter le réchauffement à 1,5°C.
Ce rapport sera au cœur de la COP28 de Dubaï du 30 novembre au 12 décembre aux Emirats arabes unis. Le réchauffement mondial a déjà atteint environ 1,2°C par rapport à l'ère préindustrielle.
Interrogée pour savoir s'il fallait que les sociétés pétrolières et gazières mondiales, accusées de traîner les pieds sur leurs engagements en faveur du climat, participent à la COP28, Mme Figueres a répondu : "Cela dépend si elles viennent là-bas pour contribuer et accélérer la décarbonation ou si elles agissent littéralement contre ces objectifs".
Le président de la COP28 et de la compagnie pétrolière nationale émirienne, Sultan al-Jaber, avait appelé début septembre à "tripler les énergies renouvelables d'ici à 2030, commercialiser d'autres solutions sans carbone, comme l'hydrogène, et développer un système énergétique exempt de tout combustible fossile sans captage de CO2".
Lors du sommet sur "l'ambition climatique" mercredi à l'ONU, il a répété que "la réduction progressive des énergies fossiles était inévitable" et "essentielle". Une position qui a satisfait l'ancienne patronne de l'ONU Climat qui estime que le président de la COP28 "a compris (sa) responsabilité politique internationale et multilatérale" pour le climat.