Construire au moins 6 EPR de nouvelle génération, un défi pour la filière nucléaire

  • AFP
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Ce sera une "renaissance du nucléaire français", a promis Emmanuel Macron, mais la construction d'au moins six nouveaux EPR représente un véritable défi pour une filière fragilisée, qui reste sur l'échec cuisant de Flamanville.

Le président a annoncé jeudi à Belfort six réacteurs de nouvelle génération EPR2, avec une première mise en service à l'horizon 2035. À cela s'ajoute l'étude pour huit exemplaires de plus.

L'investissement sera de "52 milliards d'euros pour 6 nouveaux réacteurs EPR, plus des études sur huit nouveaux réacteurs possibles, plus des recherches sur des réacteurs modulables", a chiffré vendredi le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire. "C'est une intention mais il y a un certain nombre d'étapes importantes qui vont prendre cinq ans", a souligné Valérie Faudon, la déléguée générale de la Société française d'énergie nucléaire (SFEN).

Avant même d'entamer les travaux pour un EPR, il faut en effet organiser une enquête publique sur le premier site envisagé, celui de Penly (Seine-Maritime) et obtenir un certain nombre d'autorisations administratives. Emmanuel Macron envisage ainsi un début de chantier en 2028. "L'échéance de 2028 qu'il a dessinée n'est pas impossible à tenir mais est déjà en soi optimiste vis-à-vis des différentes étapes à franchir", juge Yves Marignac, expert nucléaire de l'association NégaWatt.

« Folie des grandeurs ? »

Ce qui n'empêchera pas les industriels de se préparer en forgeant par exemple un certain nombre de grosses pièces essentielles. "Il faut faire redémarrer une filière qui tourne à petite vitesse", estime un haut responsable du secteur.

Les industriels français s'occupent aujourd'hui essentiellement de fournir des pièces pour les deux EPR en construction en Angleterre (Hinkley Point C) et de terminer le chantier maudit de Flamanville (Manche). Ce dernier, marqué par plus de dix ans de retards et d'importants surcoûts, est de mauvais augure quant à la capacité à construire des réacteurs à l'heure et dans les limites financières fixées, selon les détracteurs de l'atome.

Les EPR promis par Emmanuel Macron, "c'est au mieux 2040-2045", a dénoncé Yannick Jadot, le candidat écologiste à la présidentielle. Le prix annoncé "va au moins doubler à 100 milliards pour ne pas produire d'énergie avant 2040-2050", estime Paul Dorfman, de l'université du Sussex, s'interrogeant sur "la folie des grandeurs" dont témoigneraient le nouveau projet.

Un démarrage en 2035 est "extrêmement optimiste au vu du retour d'expérience en Europe" sur les autres EPR, estime aussi Yves Marignac. "On peut s'interroger sur le réalisme d'une planification de ce type qui fleure bon le retour aux années 70", sachant que "les temps ont changé" pour l'industrie française par rapport à cette période de forte croissance, souligne-t-il.

« On a un futur »

"Nous avons tiré les leçons de la construction d'EPR en Finlande, où il est aujourd'hui achevé, et en France à Flamanville", a assuré pour sa part Emmanuel Macron. L'Élysée reconnaît les déboires rencontrés sur le chantier normand mais les attribue à la "perte de compétence due à une interruption trop longue du flux de construction de réacteurs".

Un constat largement partagé par les industriels, qui regrettent un "trou" dans le programme nucléaire français entre la mise en service du dernier réacteur à Civaux à la fin des années 1990 et la mise en chantier de Flamanville en 2007. Du côté de l'exécutif, on estime qu'on "n'est plus dans cette situation" de pertes de compétences.

Pour tirer les leçons des dérives de Flamanville, EDF a mis en place un plan d'excellence pour l'ensemble de la filière et les industriels vont par exemple ouvrir une école de soudure - une des spécialités qui avait fait défaut à Flamanville. Il faudra pourtant bien passer à la vitesse supérieure pour les nouveaux chantiers. Le président de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), Bernard Doroszczuk, a demandé "un véritable plan Marshall".

Le secteur, qui compte 220 000 salariés, compte sur les annonces du président pour embaucher. "On avait du mal à embaucher parce que les gens nous disaient : quel est votre futur ? Et là on a un futur et je pense que ça va attirer les talents", espère Valérie Faudon. EDF prévoit déjà de recruter près de 3 300 personnes dans le domaine du nucléaire cette année, dont 1 600 ingénieurs.

Commentaires

Th.Bretin
Dans le Morbihan, je suis allé au pied d'une éolienne (47.518722, -2.452156) pour vérifier le bruit qu'elle émettait en tournant. J'ai du mal à croire ceux qui affirme que le son émis est gênant, car c'était moins bruyant qu'un cyclomoteur pourtant ce jour-là il y avait du vent et j'étais pratiquement sous l'éolienne. L’implantation d’un parc éolien n’a, d'après la Cour de Cassation, aucun impact sur les critères de valorisation objectifs d’un bien. Il ne joue que sur les éléments subjectifs, qui peuvent varier d’une personne à l’autre. C’est ce qu’a rappelé la 3ème  chambre civile de la Cour de Cassation en septembre 2020. Les juges considèrent ainsi que la seule proximité des éoliennes ne crée pas un impact objectivement anormal qui serait indemnisable « eu égard notamment à l’objectif d’intérêt public poursuivi par le développement de l’énergie éolienne »
APO
Que la puissance publique et la cours de cassation aillent dans ce sens, c'est un peu logique... Le développement des autoroutes et dans une bien moindre mesure les LGV ont créé des perturbations souvent bien supérieures aux éoliennes en bien des places en France... Pour le bruit d'une éolienne, je parlais par temps de vent de l'ordre de 40 km/h ou plus (Force 5 ou +). En dessous de 40 km/h le bruit décroit rapidement. Le bruit est parfois subjectif, mais le son un peu sourd des éoliennes à longueur de journée n'est pas forcément agréable. De plus dans le cas de vent assez fort, le bruit sera perçu de manière plus importante "sous le vent" de l'éolienne et pas forcément en son pied. Oui une éolienne n'est pas plus bruyante qu'une mobylette qui passe, mais un cyclomoteur reste rarement de longues heures sous votre fenêtre... Seriez-vous resté toute la journée sous l'éolienne et/ou juste quelques heures à proximité pour lire un livre ? Je suis passé à plusieurs reprises sous différentes éoliennes, la rotation des pales de ces grands engins est assez fascinante, mais le son un peu "sourd" à chaque passage de pale m'a aussi toujours impressionné. Encore une fois, par grand vent cela est amplifié et propagé dans le sens du vent même si il y a des facteurs de dissipation du bruit... Je ne suis pas contre les éoliennes (surtout en mer), bien au contraire, mais tout n'a pas été rose dans leur déploiement.
Schricke
M. Betin: Vous écrivez (je cite); "L’implantation d’un parc éolien n’a, d'après la Cour de Cassation, aucun impact sur les critères de valorisation objectifs d’un bien." Je vous fais une réponse inspirée des discours récurrents d'un des candidats à la Présidentielle, bien connu: "Ben voyons !..."
Schricke
M. Bretin: Vous écrivez (je cite): "Que voulons-nous, à la fin ? Faire disparaître les énergies fossiles de notre bilan énergétique ou pas ? ». Tout a fait en phase avec vous sur cette réflexion de bon sens ! (tout arrive !). Et justement, pour ce faire, il existe un moyen qui a fait ses preuves et le fait encore, en produisant (heureusement !) toujours plus de 70% de nos besoins en électricité, avec un bilan carbone au moins aussi bon que celui des ENRi, mais en plus, DISPONIBLE EN PERMANENCE et pas seulement quand il y a du vent !... C'est le nucléaire ! Et ça, c'est incontournable !
Th.Bretin
Soren, l’éco-organisme dédié à la collecte et au recyclage des panneaux photovoltaïques en France, indique un taux de valorisation de 94,7 %. Et pour cause : dans un module, les trois quarts de la masse sont du verre et un dixième, de l’aluminium. Le silicium qui compose la cellule photovoltaïque (environ 3 % de la masse) n’est certes pas recyclé. Mais c’est un problème de coût : le silicium est abondant dans la nature. De façon générale, le sujet de l’approvisionnement en ressources minières que mobilisent les renouvelables n’est pas un problème de rareté physique. Pour les éoliennes, je vais réitérer ce que j'ai déjà dit dans ce forum, le souci du recyclage, c’est essentiellement les pales, environ 6 % de la masse. Elles sont en fibre de verre, un matériau composite qu’on ne sait pas réemployer (un constat qui s’applique à bien d’autres objets, comme les coques de bateaux de plaisance). Contrairement à certaines affirmations, les pales ne sont pas enterrées, l’enfouissement sauvage des déchets est interdit en Europe. Elles sont brûlées en incinérateur ou dans des cimenteries et fournissent de la chaleur.
Daphné
La couche de sillicium photovoltaïque essentielle dans un panneau est effectivement très fine( environ 250 microns sauf erreur) et le silicium très abondant sur terre mais sous forme composée. L'extraction du silicium pur nécessaire aux panneaux demande une industrie puissante qui utilise beaucoup d'énergie. Il semble aussi que seule la silice est industriellement exploitable dans les grès et les quartz qui ne se trouvent pas partout. La France même importe des grès d'Espagne. L'extraction industrielle du silicium à partir du sable n'est pas au point.
Th.Bretin
Cela n'a pas empêché les capteurs PV de baisser, dans les années 70, un Watt-Crête non installé coûtait… 50€ (soit environ 200 000€ pour alimenter une maison de 4 personnes !). En 1999, on était déjà descendu à 3,5€ le Wc non installé, soit un montant total de 14 000€ pour la même maison. La baisse est considérable : 700%. On est arrivé à un prix du Wc installé avoisinant les 4€ en 2012. Le coût moyen des installations solaires a largement baissé ces 10 dernières années. D’après l’IRENA (l’agence internationale pour les énergies renouvelables), cette baisse atteignait 82 % pour le photovoltaïque entre 2010 et 2020. Dans le même temps, le rendement moyen des cellules photovoltaïques en silicium cristallin a augmenté de 4 % nous pouvons donc produire (et vendre) plus d’électricité et amortir ainsi plus rapidement encore l’énergie qui a été nécessaire à leurs fabrications.
Schricke
M. Bretin: En conséquence, je me demande vraiment pourquoi on oblige EDF à vendre (à perte) ses Mwh d'origine nucléaire, pour permettre aux "fournisseurs" (en fait, pour la plupart de simples "traders" !) "alternatifs" de survivre !... Vous savez bien: ce satané "AREHN" !... Heureusement qu'il existe ce "machin" complètement stupide, qui est un peu "la corde qui soutient le pendu" !...
Th.Bretin
M Schricke vous n'aimez pas l'ARENH moi non plus, c'est la raison pour laquelle je suis chez Enercoop seul fournisseur à ne pas faire appel à l’ARENH parmi ceux labélisés VertVolt.
Schricke
M. bretin: Où trouvez-vous cette "information" ? Vous savez bien, en effet, que toutes les productions d'électricité (sauf rares exceptions) sont, en fait, déversées sur le réseau d'RTE, qu'il s'agisse de production d'origine Thermique, (charbon, fuel, gaz), nucléaire, ou ENRi, et qu'il n'est pas possible de "trier" les "électrons" à l'arrivée au compteur (Linky ?). Il en résulte que les fournisseurs dits "alternatifs" qui vous promettent des Kwh soi-disant "verts" vous racontent n'importe quoi !... Vous disposez, en fait, exactement du même "MIX" que moi, fait de 70 % de nucléaire, actuellement et quelques % d'ENRi ou de thermique classique... Mais c'est parfois la foi qui sauve ! Et la foi, vous semblez l'avoir !... Tant mieux pour vous ! Et je persiste (et signe !): la plupart de ces distributeurs "alternatifs" ne produisent RIEN, se contentant d'acheter (en particulier l'AREHN !) et de revendre en empochant un joli pactole, et en pillant EDF, qui produit 80 à 90% de l'électricité nationale.
Th.Bretin
M Schricke, vous contestez même le label VertVolt créer par l'Ademe... https://presse.ademe.fr/2021/10/lademe-lance-son-label-vertvolt-distinguant-les-offres-delectricite-les-plus-vertes.html Enercoop est un fournisseur d'électricité qui est producteur d'énergie exclusivement issue des ENR. (je comprends que cela ne vous plaise pas, car cela pourrait mettre en péril votre bizness modèle). Les statuts de cette société sont sous la forme d'une Scoop, 1 sociétaire = 1 voix (cette forme démocratique ou les décisions se partagent n'est pas dans votre ADN, je sais c'est douloureux). https://agirpourlatransition.ademe.fr/particuliers/vertvolt Chaque année, les sociétaires en Assemblée générale font entendre leur voix : ils valident les comptes de l'année précédente et participent aux grandes décisions. Pourquoi triez les élections n'est pas possible M Schricke ? C’est pourtant évident qu'il soit produit par des ENR, par de l'atome, ou des énergies fossiles ils sont exactement les mêmes. Donc quand j'achète pour 100 kWh d'électrons l'argent que je verse va directement dans la poche d'Enercoop et cela vous n'y pourrez rien changer. Pour être plus précis, je reprendrais l'exemple de deux fournisseurs d'eau. Chacun d'eux possède un château d'eau l'un de 200 m3 l'autre de 10 000 m3 , desservant un réseau d’eau maillé. Les consommateurs d'eau préfèrent le fournisseur qui a un petit château d'eau malgré une facture du m3 plus élevée, car ce dernier a été construit avec les artisans du village. Le montant de la facture d'eau de ces clients ira dans la poche du fournisseur qui possède le plus petit château d’eau, car ils seront abonnés à ce dernier CQFD.
Schricke
M. Bretin: Oui, M. Bretin, je conteste cette énorme "magouille" ! Même si "Enercoop" échappe un peu à "l'usine à gaz" montée pas l'ADEME, qui reste, vous le savez bien le siège des "écolos" fondamentalistes et très "antinuc" par idéologie ! (et à laquelle je n'accorde pas ma confiance !) En effet, "Enercoop" est le seul distributeur alternatif à ne pas "bénéficier" de l'énergie nucléaire bradée par EDF sous ce label, complètement ubuesque de l'AREHN, contrairement aux dix autres vendeurs d'électricité "verte" qui bénéficient de ce "jackpot". Tous les autres "passent à l'abreuvoir" !... Alors comment faire confiance à ces "zozos" ? Et, de toutes façons, en admettant que votre fournisseur achète (ou produise) 100% des Kwh qu'il revend (avec un solide bénéfice !), il n'en reste pas moins qu'à l'arrivée, M. Bretin achète 70 % de son électricité produite par du nucléaire !... (toutes les productions étant "mélangées dans le pot commun" ! ça devrait logiquement vous gêner, ça ? Non ? De plus, j'ai extrait du document de l'ADEME, que vous avez eu la gentillesse de m'indiquer, l'extrait suivant, qui donne une petite idée de la dimension de la "magouille" (je cite): "Les fournisseurs peuvent acheter des certificats à des producteurs d’énergie renouvelable sans jamais leur acheter d’électricité. L’électricité qu’il vendront à leurs clients peut être achetée à des producteurs qui n’utilisent aucune énergie renouvelable. Un fournisseur peut donc vous proposer une électricité verte mais cela ne veut donc pas dire nécessairement que l’électricité que vous consommez à la maison est issue d’énergies renouvelables ! Elle peut provenir en partie d’une production nucléaire. Il lui suffit d’acheter des « certificats » à des producteurs européens d’électricité d’origine renouvelable (en proportion de l’électricité qu’il vous vend en France) pour qu’il considère son offre comme étant verte " Fermez le ban !.
Th.Bretin
M Schricke ne donnez pas une phrase sortie de son contexte, Enercoop ne procède pas ainsi, mais d'autres oui. C'est la raison pour laquelle je suis sociétaire de cette scop. Enercoop appartient à ses 50 000 sociétaires tous volontaires pour payer un peu plus cher les kWh. Pour avoir participé aux AG je me permets d'affirmer qu'Enercoop achète bien ses kWh à des associations qui se sont regroupées pour construire des Éoliennes, des fermes photovoltaïques et d'autre ENR. C'est aussi le but du label (créée par l'Ademe organisme d'état) VertVolt d'établir un classement parmi les vendeurs d'énergie verte (dont l'atome ne fait pas partie) afin de guider le consommateur qui souhaite ne pas financer de nouvelle centrale pour faire le bon choix, car effectivement beaucoup de fournisseurs sont opportunistes et n'ont de vert que la couleur de leur logo. Pour ma part s'approprier les questions énergétiques notamment pour réaliser des économies d’énergie fait toute la différence puisque les sociétaires consomment suivant les données fournies par Enedis environ 20 % de moins que la moyenne des Français ce qui vous en conviendrez M Schricke gomme largement les quelques cts d'€ supplémentaire que nous payons. Je vous cite "l'ADEME, qui reste, vous le savez bien le siège des "écolos" fondamentalistes et très "antinuc" par idéologie !" comment peut-on, dire de telles phrases de dénigrement quand on sait que L’ADEME est un Établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) placé sous la tutelle des ministères de la Transition écologique et solidaire, et de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.
Schricke
M. Bretin: Je confirme et signe mon appréciation concernant l'ADEME, organisme (officiel, c'est vrai !) avec lequel j'ai eu le "privilège" (façon de parler !...) de travailler, dans une vie antérieure !... Je confirme donc que cet organisme dont tous les cadres dirigeants sont très antinucléaires, par idéologie, et dont un certain nombre de "rapports" (officiels, c'est vrai !) sont très contestés par la plupart des spécialistes et scientifiques du domaine de l'énergie, ne me semble pas du tout objectif ni factuel.... je ne vous oblige pas à partager ce point de vue, mais souffrez que je puisse l'exprimer ! D'autres "organismes" (ou ONG) expriment des orientations tout à fait irréalistes, ("Négawatt", "sortir du nucléaire;;;etc...etc...). Personne ne vous interdit de les croire ! Ce n'est pas du tout mon cas ! Les "prévisions" de l'ADEME concernant, en particulier, l'augmentation prévisible de la consommation d'électricité dans les prochaines décennies, ne semblent pas du tout réalistes, et relèvent plus d'une vue très "partisane" et très sous-évaluée, aux yeux de la plupart des spécialistes du domaine (officiels ou non !...) que d'une prévision "éclairée et factuelle".... Puis-je me permettre de vous rappeler que l'ADEME est, comme vous le rappelez vous-même (je cite): "un Établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) placé sous la tutelle du ministère de la Transition écologique et solidaire..." Rappelez-moi, s'il vous plait, "l'étiquette politique" (ancienne !) de Madame Pompili, Ministre actuellement en exercice, après un certain Nicolas Hulot ? Merci ! Mais, heureusement, le vent semble (enfin !) tourner au plus haut niveau (il n'y a que les imbéciles qui ne changent jamais d'avis, et je me plais à penser que Macron soit tout... sauf un imbécile !... (il était grand temps !)
APO
Doivent-ils faire appel à des "certificats d'origine renouvelable hydraulique" d'EDF pour garantir "leurs" suivis de charge !?
Leygonie
Dans ces commentaires un.aspect essentiel.du problèmes est absent. L'intermittence des productions avec comme corollaire issu de la nécessité d'assurer une disponibilité à tout instant de l'électricité .Cela nécessite la disponibilité de moyens pilotables de puissance équivalente à celle cumulée des ENR donc pour une durée de fonctionnement limitée donc d'un poids des amortissements anormal . D'autre part il faut raccorder ces installations au réseau d'où des coûts supklémentaires...
APO
Si je peux ajouter qu'aux couts supplémentaires de raccordement, il faut rajouter les matières premières qui composent ces raccordements parfois diffus... Nexans se frotte les mains et son DG a même quelques inquiétudes sur l'approvisionnement en Cuivre dans les années qui viennent (et lui il connait les miniers Chiliens qui ne lui promettent pas la Lune), sans parler de réserves, le problème sera peut-être juste une question de flux insuffisants...
APO
M. Bretin, vous parlez de valorisation une fois collecté et rassemblé. Là oui, peut-être que 94.7% est valorisable. Est ce à usage équivalent ou en usage dégradé? Croyez-vous que 95% des panneaux installés seront récoltés en fin de vie? Moi, je ne pense pas (hélas). Daphné vous a répondu pour le silicium et là c'est dommage de ne pas arriver à le retraiter (vu les dépenses passées en énergie). Le problème de ressources minières pour les renouvelables n'est peut-être pas un problème à ce jour, par contre l'énergie pour les extraire, les traiter, les transporter sera peut-être un soucis et/ou un choix très prochainement (pic pétrolier et gazier...). Pour les éoliennes, quid des bases en béton des mats. Elles ne seront pas toutes enlevées... Dans certaines régions françaises on a toujours pas mal de vestiges en béton donc pourquoi pas. Et oui, il n'y a pas d'énergie propre et sans déchets...
Schricke
APO: Je vous suis tout à fait ! comme vous l'écrivez: "il n'existe pas d'énergie propre et sans déchets" Et ni le nucléaire, ni les éoliennes n'échappent à ce postulat ! le tout est de savoir quel "danger" est le plus prégnant pour l'humanité ! Et il semble qu'une grande majorité de "spécialistes" reconnaissent que, pour l'instant, le plus gros problème qu'il convient d'éradiquer soit les émissions de GES en général et de CO² en particulier, qui tuent, chaque années, plusieurs centaines de milliers d'être humains... Or, il se fait que la seule source PILOTABLE dont la production de GES est la plus faible reste, pour l'instant, le nucléaire ! Vous n'ignorez pas, en effet, que les irrégularités de production des ENRi conduisent inévitablement, à compléter ces productions par des productions pilotables, c'est à dire, au mieux, avec des centrales au gaz (avec Poutine qui "veille au grain" ! et un coût de production qui s'envole... "Gouverner, c'est choisir"... et je me réjouis que le bon choix semble, enfin, en ligne de mire !
APO
On est d'accord sur presque tout. Je rajouterais à l'effet délétère du CO2 celui du CH4, qui à priori va voir "son ardoise "s'alourdir" prochainement (sans parler des NOx). Et puis il y a ces fameux "pics" d'extraction de matières souvent moquer mais physiquement et mathématiquement tout à fait démontrable sans contradiction possible... Dans le cas des hydrocarbures, leur recyclage est pour le moins très très très lent à partir du moment où ils passent en CO2... Leurs quantités risquent de diminuer très vite malgré les techniques, car les couts en cas de faible niveau d'extraction "explosent" très vite et les mises à l'arrêt de champs non rentables sont courantes de par le monde... Avec moins de pétrole et de gaz par "tête de pipe", on ne va pas rigoler, surtout en Europe de l'Ouest. Pour les flux de matières additionnels pour : les voitures électriques, les batteries stationnaires, et même les petites quantités incluses de droite à gauche dans les objets de nos vies modernes, je crois que l'addition globale va être au final énorme et qu'il y aura des arbitrages divers (financiers, de concurrence, géopolitiques, et surtout les 3 à la fois!!!). Mieux vaut diversifier nos sources d'énergie, mais aussi maitriser/connaitre les chaines complètes... Et là, en France, nous ne sommes plus très bons! Avec 100 milliards de déficit commercial en 2021, et 2022 qui s'annonce du même acabit, il est temps de faire beaucoup de choses. Sans énergie, pas de société moderne et des vies qui seront dures et rudes au quotidien pour la majorité des gens... (Bien entendu sans prendre en compte les impacts d'une descente accélérée et non maitrisée). Pas sur que nos gouvernements "gouvernent" grand chose du fait des sociétés actuelles et de nos modes de vie assez libres de tout, il faut faire prendre conscience au plus grand monde que le mode "Entrée au choix, Plat au choix, plateau de Fromage, et chariot de dessert" c'est fini !!! maintenant cela risque d'être bientôt "Entrée ou Dessert, et un petit plat du jour" pour la majorité et la majorit du temps (c'est déjà le cas pour pas mal de monde et depuis un moment, une part non négligeable des "gilets jaunes" initiaux venaient de ces catégories déjà impactées... Dans les salons parisiens, peu de gens en ont conscience réellement (mais juste partiellement) !!!). Là-dessus on ferme des outils quasi-communs à 42 Euros le MW.H (en fait à 35 Euros secs sans les Frais généraux et autres mark-up, plus les frais de R&D, pour une grosse boite cela doit tourner mini à 30% soit du 50 Euros le MW.H en étant très grossier sur le calcul, prenons donc 60 Euros pour la suite...) Et Un litre d'essence soit10 KW.H de chaleur pour arrondir et en gros, et 3.5 KW.H après une machine de Carnot pour comparer avec une voiture électrique --> Aujourd'hui l'essence à 2 Euros le Litre c'est 0.2 Euros/kW.H pour la chaleur mais 0.5 Euros/KW.H efficace, et le vieux nucléaire sorti centrale 0.06 Euros/kW.H, reste à le distribuer donc x 2.5 = 0.15 kW.H, par contre le convertisseur électrique tout plein de cuivre coute plus cher que la machine de carnot en acier... Plus l'essence est chère, plus cela nous mène vers l'électrique, seul problème, ça n'a pas été anticipé et on va dire que les gens aisés seront servis en premier et que l'on risque de caler sur des flux de matières de manière régulière et non voulue... L'année dernière combien de voitures non produites pour un manque de semi-conducteurs en Europe ??? Là, l'Europe se réveille et annonce "43 milliards d'Euros" pour se remettre dans le marché (sans garantie de résultat, ni d'avoir des produits compétitifs !!!). Les voitures électriques vont être à multi-risques sur divers flux matières (Cuivre, semi-conducteurs, divers métaux des batteries) et pourtant pas le choix, il faut y aller... Mais en parallèle, faire des plans avec quasi les mêmes matières en grande quantité en cumulé, c'est très très risqué sans Plan B... Jancovici disait récemment, "la commissaire européenne à l'énergie n'a pas mention du pétrole dans sa feuille de route" - Est-ce vrai??? Si oui, on a perdu la tête en Europe et/ou on considère la bonne fois du "marché" pour régler ce sujet "brulant" avec douceur et bienveillance... Et pourtant tout va venir de là : les problèmes si on n'en a pas assez, mais aussi les solutions pour s'en passer au maximum et au plus vite. Solutions qui sont nombreuses et variées, y compris certaines ENRi bien placées et optimisées là Oui, en tapisser partout Non, ça risque de ne pas passer en matière premières, on n'est pas seul à vouloir changer de modèle, la demande mondiale va être colossale et la France bientôt ne sera plus dans le "Top 10 des nations en termes de PIB"...
michel
Regardons autour de nous……….L ecosse, ( 4 millions d habitants) 17 janvier 2022 est encore plus exemplaire que la Chine ( en 2021, elle a construit 11,2 GW d eoliennes offshore en 1 an) ; Scotwind Leasing a bien été la compétition de référence de l’éolien offshore et plus particulièrement flottant. En attribuant des concessions pour une capacité cumulée de près de 25 GW dont 15 GW flottants, un record, l’Ecosse a fait beaucoup d’heureux . 25 GW c est l equivalent en production et puissance de 17 EPR ( de 1,6 GW chacun).Clairement , cet exces d energie sera transforme en hydrogene pour exportation a prix extremement competitif. Rien ne sert de martyriser une poignee de journalistes qui font leur boulot. Le monde continuera d evoluer avec ou sans nous
Daphné
Entièrement d'accord , Michel sauf que l'Ecosse c'est 5 millions d'habitants et 2 villes importantes. La France c'est 67 millions et 6 très grandes villes avec seulement des projets malheureusement contestés d'éoliennes en mer. Se posent aussi les choix d'éoliennes . Des entreprises proposent des modèles innovants ( flottantes, à axe vertical, en matériaux intéressants etc.) mais les grosses entreprises déjà lancées dans l'éolien imposent encore leurs modèles rodés. La puissance électrique installée en France est de plus de 130GW. Soit, 10 000 très grandes éoliennes en mer de 13MWc ou 26000 de 5MWc à produire, à transporter, à monter, à raccorder, à recycler après 25 ans. Envisageable pour la France? Peut-être....Bon! mais l'éolien n'est pas le seul procédé de production d'électricité. En France on a de tout mais surtout on fonctionne non pas aux énergies nouvelles mais à coups massifs ( ou coût) de bureaucratie!
Schricke
à Michel: Bravo à tous ces "champions" de l'éolien !... Mais, je pense que ce qui compte, ce ne sont pas les moyens, mais les résultats, notamment en matière de rejets de CO² ! Alors, question: parmi tous ces champions de l'éolien tous azimuts, quels sont ceux qui présentent un meilleur "bilan carbone" que la France en ce qui concerne la production électrique ? et quels sont ceux dont le coût moyen du Mwh est le plus bas ? Bonnes questions, n'est-ce pas ? Honnêtement, quand vous indiquez que certains pays seraient encore plus exemplaires que... la CHINE, le plus grand pollueur du monde, mon sang se coagule !...
APO
Bonjour Michel, Petite correction si vous permettez. Vous dites: "25 GW c est l equivalent en production et puissance de 17 EPR ( de 1,6 GW chacun)". 1 En puissance vous avez raison (toutefois sans forcément le même effet inertiel que des alternateurs de machines tournantes concentrées). 2 En production, à priori Non (sauf nouveauté spéciale). Même si la zone d'installation est particulièrement venteuse (et c'est une bonne chose d'installer des éoliennes dans ces lieux et pas que pour l'écosse), le facteur de charge de ces éoliennes annuellement ne devrait pas dépasser les 60% (en étant très optimiste) et être plus de l'ordre de 40-45%. Les EPR sont "prévus" aux environs de 85%. Il y a un rapport de 1.5 à 2... Donc l'équivalence (hors pilotage) serait plus de 8 à 12 EPR pour la production électrique. Restera également le temps de vie de ces éoliennes dans ces lieux parfois hostiles - 20, 25 ou 30 ans !?. La aussi un rapport de 2.5 à 4 à considérer sur l'investissement initial v/s EPR. Je reste tout à fait partisan de l'éolien en mer, mais il faut comparer des choses comparables.
APO
2ème série de remarques concernant l'éolien en Mer du Nord. Le pic pétrolier y est dépassé et le pic gazier très probablement. L'industrie de l'Oil&Gaz a été déployé massivement pendant plus de 40 ans, créant pas mal d'emplois divers mais aussi de chaines logistiques. Les pays limitrophes de la Mer du Nord ont donc des Ressources Humaines disponibles, formées sur les travaux en mer et en parallèle toutes les installations supports présentes (ports et zones de stockage attenante) et bien évidemment du matériel (bateaux pour travaux spéciaux et de Levage exceptionnel, barges de travaux,...). En étant caricatural, ils ont tout existant et sur place pour réussir un déploiement massif de l'éolien. A noter et rajouter que les pêcheurs locaux travaillent, pour les générations actuelles, depuis toujours avec des plateformes pétrolières/gazières au large et de nouvelles en installation continue (ce n'est pas une découverte pour eux), sans compter le nombre de "pipes" posées dans la zone depuis 40 ans... Des études de biologie marine ont du être faites dans ces zones sur l'impact de la vie marine à proximité de structure massive posée/fixée sur les fonds marins (structure de l'Oil&Gaz)... Les "petites" éoliennes marines qui fleurissent dans la Mer du Nord ne doivent donc pas étonné grand monde (si ce n'est par leur nombre et parfois leur densité) après plus de 40 ans de frénésie pétrolière... Les Britanniques, Hollandais, Danois et Allemands (et Belges dans une moindre mesure) avaient et ont quelquepart déjà tout le "terreau" pour réussir un déploiement massif et rapide de l'éolien en mer du Nord par recyclage de diverses ressources existantes... C'est même une quasi continuité d'activité pour certains acteurs économiques présents !!! Un peu cyniquement, cela peut même optimisé certains couts de l'Oil&Gaz du fait d'une utilisation accrue de moyens/prestataires nécessaires (mais que ponctuellement utilisé - ex.: barge de travaux et bateaux de logistique...) mais qui seront dorénavant partagés avec d'autres activités...
APO
Et donc je ne suis pas du tout étonné que Total (déjà présent dans la zone en écosse) ait pris un gros bout du Marché... Ils ont du monde qui connaissent le terrain, ont des prestataires qui connaissent aussi les lieux... Et ils pourront recaser du personnel local vers l'éolien. Nous n'avons pas cet "éco-système" en France, même si il n'est pas loin et donc pas forcément dur à mobiliser, mais cela risque d'être un peu plus cher du fait de certains développements amont à faire et non négligeable. La communauté de commune/CCI de Brest et la région Bretagne ont dépensé plusieurs centaines de millions d'Euros pour aménager un polder du Port en plateforme support pour l'éolien en mer... Les arsenaux militaires tournent très faiblement depuis des années et beaucoup de prestataires ont disparu après la livraison du Charles de Gaulle qui avait couté bien cher à l'époque (2 à 3 fois le budget initial de mémoire). Il risque d'y avoir un certain nombre de soucis de compétences non anticipées dans certaines régions françaises...
karl Marx
Le solaire et l eolien ne provoquent pas de mutations chez les insectes, contrairement au nucleaire.Une centrale nucleaire fonctionnant normal, permets de faire des photos magnifiques d insectes mutants. Pour voir les photos, je recommande le livre d une Photographe artiste de 77 ans qui y a consacre sa vie. Aantage; pas besoin d aller a tchernobyl ou fukushma pour faire les photos Hugh Raffles Créatures de Tchernobyl, L’art de Cornelia Hesse‑Honegger, traduit de l’anglais par Matthieu Dumont, Wildproject «Petite bibliothèque d’écologie populaire», 100 pp., 12 €. Aujourd hui. 100 eoliennes offshores produites en Normandie equivalent en puissance et en electricite produite a un EPR
Gilles Wackernie
100 éoliennes offshore = 1 EPR. Peut-être mais quand le vent souffle (fort) ! intermittence quand tu nous tiens.
Schricke
Karl Marx: Sauf que, les éoliennes produisent quand il y a du vent, alors que l'EPR produit quand on en a besoin !... Je suis certain que vous avez noté la différence ? Quant au recueil de photos de "mutants" à Tchernobyl, je pense que cet épiphénomène a été largement surdimensionné par des antinucléaires compulsifs et idéologiques irréductibles... Ils sont allés jusqu'à transformer le site de l'ex centrale en... parc d'attractions !... Il fallait le faire !
Daphné
Je le crois. Il faut aussi veiller à la santé des travaileurs et de leur famille. On a le recul pour étudier comment cela se passe chez les humains après 40 ans de carrière dans le milieu On ne sait pas.. Pour les déchets nucléaires c'est un vrai problème Mais on a la Hague ... et des mines profondes désafectées où on peut utiliser le système des sarcophages comme les Ukrainiens à Tchernobyl. Faudrait voir avec eux. Apparamment ça marche. Plein de touristes visitent la "Zone" comme dirait Tarkovski . La vie sauvage , les "écosystèmes" se sont reconstitués en paix, comme toujours quand les hommes sont absents.Ce qui m'interpelle ce sont les cycles de Milankovitch. La Rome antique à connu une période très chaude et sèche au début du premier millénaire... sécheresse et désertificationn qui remontent du Sahel ça craint. On voudrait avoir plus d'information la-dessus.
APO
Pour la Santé des travailleurs du nucléaire, ils sont suivis depuis longtemps et avant la génération REP, il y a eu d'autres générations. Le recul est de près de 60 ans maintenant pour les travailleurs en Centrale... Les Cycles de Milankovitch sont connus ! Les influences solaires de ces cycles sont intégrés dans les modèles que le GIEC présente... C'est tout petit par rapport à l'influence des GES, mais sur des temps très longs cela a un impact... Le volcanisme est bien plus efficace pour marquer le climat rapidement mais s'en va rapidement aussi... Vers l'an 536, à priori une grosse éruption volcanique a bien fait varié le climat ! https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89v%C3%A9nement_climatique_de_535-536 Et l'impact des forêts versus climat local est "difficile" à évaluer mais la destruction des forêts amènerait plus de temps sec localement !!! La Rome antique a largement déboisé par endroit (la Grèce antique aussi), et dans certaines zones la vie a pu se maintenir dans d'autres des déserts sont apparus... (Chateaubriant le résumait ainsi : "Les forêts précèdent les peuples, les déserts les suivent !"). Là où l'agriculture a pu se maintenir les "villes" et édifices romains ont d'ailleurs beaucoup pu être recyclés et/ou modernisées dans de nouveaux édifices et des villes évoluant à travers les époques, dans d'autres endroits les villes ont été abandonnées laissant des vestiges superbes (Notamment Timgad en Algérie !)... En France, en région parisienne, il y a des zones avec 30 m de limon, tant qu'il y aura de la pluie on pourra y faire de la grande culture en perdant plusieurs centimètres de terre superficielle tous les ans et ce pendant des siècles ! Faire un modèle agricole sur des paramètres issus de cette région est une abhération... Dans les causses et pas mal de zones du Sud de la France, c'est pas gagné avec nos modèles agricoles actuels, et c'est pas que les paysans soient mauvais... Le pourtour méditerranéen, c'est plus de 2,000 ans de culture agricole, avec des zones totalement dégradées et quasi sans voie de salut à l'échelle d'une vie humaine et d'autres qui subsistent un peu mieux... Avec le réchauffement climatique qui arrive de plus en plus fort, cela risque d'être un désastre !
APO
En cours de Bio en 4ème (début des années 90), on nous avait appris/montré l'évolution de la couleur d'une espèce de papillon devenu gris/noir dans les campagnes anglaises durant le début du XXème siècle (période du pic charbonnier britannique) et la même espèce qui reprenait sa couleur originelle un blanc/gris pale dans les années 80 (et la période de déclin rapide du charbon anglais)... Que les espèces évoluent et parfois vite avec le changement de la nature les environnant, c'est une évidence. Il y aura surement des "mutants" dans les futures grandes fermes solaires (changement de couleur et de taille d'insectes divers...) sauf si trop d'insecticides/herbicides et autres joyeusetés sont utilisées, là il n'y aura pas grand chose... --> Que diriez-vous le jour où des insectes "mutants" seront présents sur ces fermes solaires et que des "zanti-solaires" en feront un "patacaisse" ? Pour le photographe concerné, a t'il fait des prélèvements d'insectes. Les Tests ADN ne coutent plus grand chose et en ayant l'espèce de base, il serait possible de faire un comparatif dans bien des lieux ! Les biologistes sont rarement des pro-nucléaires acharnés et ne manqueraient pas de soulever des différences ! L'humanité en général fait évoluer rapidement bon nombre d'espèces de par ses impacts sur l'environnement...
APO
Je suis partisan de l'éolien en mer, mais on ne peut pas dire aujourd'hui que : "100 eoliennes offshores produites en Normandie equivalent en puissance et en electricite produite a un EPR" 1 En puissance les éoliennes européennes arrivent à 13 MW max dont 100x 13 = 1300 (et pas 1650). Les éoliennes chinoises sont attendues à 16 MW prochainement. Les progrès de cette filière sont intéressants et vont continuer mais il n'y a pas de croissance infinie dans un monde fini... 2 La production des éoliennes françaises en mer devraient avoir un facteur de charge de 35-40%, les EPR sont annoncés aux environs de 85%, il y a donc un facteur 2 à presque 3. En l'état des techniques actuels, c'est donc plus près de 300 éoliennes de 13MW en mer qui produiront la même quantité qu'un EPR... A l'avenir cela pourrait changer (!?), le gigantisme des éoliennes actuelles risquent quand même de se heurter à des limites de Levage et de dimensionnement/résistance de leur base si les hauteurs continuent de progresser d'une part... Pas sur que les modèles de 16MW ou plus soient l'avenir !!! Je pense cela notamment du fait de la logistique de maintenance lourde et des engins à mobiliser dans ce cas (qui seront proportionnels à la taille des équipements...). L'avenir donnera des idées sur la taille optimum (de la production à l'installation, en passant par la longue période de production mais aussi du fait des besoins de maintenance...).
Besse
Croire que ça va se faire serait un manque de réflexion, et macron ne sera peut-être plus président... L'EPR est un gouffre financier que le contribuable comble tous les ans, il n'a jamais fonctionné, la Chine en est l'exemple, des problèmes persistent sur une centrale. L'EPR, la plus mauvaise des décisions technologiques des énergies, les ENR sont là il faut continuer avec et réduire fortement notre consommation afin d'éviter l'entassement des déchets qui ne seront jamais traités et qu'on laisse aux générations suivantes, elles devront trouver LA solution avant d'être intoxiqué .
Schricke
Vous affirmez, avec une très grande conviction que (je vous cite): "L'EPR, la plus mauvaise des décisions technologiques des énergies". Bien ! Je ne doute pas de votre grande expertise en matière énergétique, et en matière d'énergie nucléaire ! Mais, il se fait que d'autres experts, certainement au mois aussi compétents que vous (et même sans doute davantage ?) pensent exactement le contraire !... Bien sur, pour l'instant, les têtes de séries des EPR en construction ou en phase d'essais n'ont pas donné les résultats qu'on en attendait, mais il en va ainsi de toutes les grandes réalisations humaines: entre l'avion d'Ader et le gros porteur d'Airbus, on a "cassé beaucoup de bois" et vécu beaucoup de contre performances ! Et derrière il y a la 4ème génération (les surgénérateurs qui, en plus augmentent le rendement global du combustible et diminue drastiquement le volume des déchets...), puis on travaille à la fusion, qui, pour l'instant reste un rêve encore lointain, mais qui évolue... De toutes façons, les ENRi, que personne ne rejette à priori, ne seront pas en mesure de fournir toute l'énergie électrique dont le monde aura besoin, y compris en effectuant le maximum d'économies d'énergie ! Et il reste le charbon (bof !) le pétrole (rebof !) le gaz (rerebof !) et... le nucléaire ! ... pour l'instant, à moins que des découvertes nouvelles....
Besse
Je n'ai pas dis de supprimer tous les réacteurs, mais un minimum, on ne peut pas changer de mode de vie du jour au lendemain, il doit y avoir une phase de transition, celle qui doit nous permettre de réduire fortement notre consommation, c'est là qu'interviens les ENR. On ne peut pas demander au Français de continuer à payer une facture qui ne sert qu'à réaliser la grande expérience qu'est l'EPR... La facture est déjà assez salée!
APO
Je suis pro-ENRi, mais le fait est que la quantité de fossiles consommée est telle (on est toujours à plus 80% dans le mix énergétique mondial) que de vouloir enlever le nucléaire maintenant nous rendrait archi-dépendant du Gaz avec tous les corollaires. Personnellement, aux vues de la situation géopolitique à l'Est de l'Europe, du déclin de production qui commence à être massif en Mer du Nord, Que Faire ??? La sobriété est nécessaire et va aider, l'efficacité énergétique aussi (malheureusement elle s'accompagne quasi systématiquement d'effet rebond divers et varié...), les ENRi oui mais avec une vraie analyse de leur production, de leur cout réel (financier, matières première et le système associé compris, ce dernier point étant souvent éludé par beaucoup...) et face à cela nos consommations (le chauffage c'est l'hiver, pas l'été..., refaire tout notre immobilier !? pas le temps ni les ressources). Et même là, même notre nucléaire et l'ajout annoncé par Macron n'y arrive pas, sans sobriété/efficacité massive... Il faut choisir ENRi + Gaz ou ENRi + Nucléaire (il restera encore du Gaz...) et préparer les jeunes générations à diverses claques qu'ils vont prendre dans la figure. Une remarque sur le PV (que j'ai déjà faite). Pour assurer 200 GW de solaire PV en 2050 (il n'y a que 750GW de PV installés dans le monde à ce jour), il faut un flux annuel de 8 GW de nouveaux panneaux annuels à l'horizon 2030 pour la France !!! Combien en fabrique t'on en France à ce jour ??? Et on en installe à peine 2 GW par an en ce moment pour près 12 GW installé en cumulé ! La Chine fait un peu plus de 60% de la production mondiale de PV, et ce n'est pas prêt de s'arrêter dans l'immédiat ni même que leur ratio dans la production mondiale diminue... Le jour ou les Chinois "décident" de réduire leur export et/ou de les orienter vers qui ils veulent, Quid pour nos enfants ??? Que nous reste t'il? Sans parle du fait qu'il serait bien de partager (en tant qu'humain) et ne pas tout s'accaparer, pour des rendements comme dans le cas du PV assez faible au final chez nous... Dur de croire que tous les pays d'Afrique sont aptes au nucléaire (il y en a, mais peu...) si ils n'ont pas accès au PV, certes il leur restera le charbon...
Schricke
APO Vous ramenez systématiquement les problèmes soit aux pays d'Afrique, soit aux pays nordiques ! Mais vous savez bien que les "pré-requis" ne sont pas du tout les mêmes et que les solutions qui peuvent s'avérer valables en Afrique ou en Norvège, ne le sont pas nécessairement pour la France ! En effet, en Afrique, ou il reste encore beaucoup d'espaces, non cultivables et non constructibles, où le rendement du solaire est très supérieur, et ou les consommations par habitant sont encore très inférieures aux nôtres, le développement du PV semble évident. De même, quand on compare la Norvège à la France, on compare la grenouille et le boeuf ! La Norvège, dont la superficie totale est comparable à celle de la France, n'accueille que 10% de la population de la France, (6,5 millions d'habitants) et dispose d'un potentiel hydro-électrique 20 fois supérieur à celui de la France, ce qui fait qu'un Norvégien dispose de 100 à 200 fois plus de réserve d'énergie hydraulique (renouvelable) qu'un Français !... Alors, il faut comparer des choses comparables !... Sinon, on raconte nécessairement des C..... !
APO
Schricke, Oui, il m'arrive de raconter des c......, je l'avoue et ce depuis que je parle et cela va continuer tant que je raconterais des choses. Mais par ailleurs je ne connais quasi personne qui n'en raconte pas à un moment ou un autre. Je devrais faire plus attention à la proportion dont je peux agrémenter mes dires... Je vais donc éviter de parler d'Afrique (continent que j'aime bien pour bien des aspects) et des pays nordiques (zone de développement que j'admire également même si ils ne sont pas parfaits). Je ne pensais pas y avoir fait tant de référence pourtant (mauvais jugement de ma part). Pour les "pré-requis", vous avez entièrement raison. Comparons ce qui est comparable, La France 500 TW.H en 2020, la Norvège 125 TW.H en 2020 (rapport de 1 à 4 !). On compare donc un boeuf avec un gros cochon si on le fait par le poids de viande ! Ou un veau de 6 mois avec un boeuf adulte (en prenant quasi 1 Tonne de Carcasse type bête à viande). Pour l'hydraulique norvégien, c'est clair qu'ils sont "bénis des dieux" sur ce point ! Peu de population sur un grand territoire donc pas grand monde à déplacer pour faire de l'hydraulique. En France, ils nous reste de la place théorique et physique mais politiquement/socialement non acceptable en bien des places... Le rapport de 20 est peut-être vrai, un certain nombre de fois plus c'est certain. Leur consommation individuelle moyenne étant plus de 3 fois supérieur à la notre (pour remettre dans le contexte), on doit approcher le rapport de quelques dizaines (mais pas de 200, enfin je ne pense pas ou il faudrait me le démontrer). C'est d'ailleurs de ce fait qu'ils sont "interconnectés" avec le Danemark, l'Allemagne, les Pays-Bas maintenant l'Angleterre et bien évidemment avec la Suède (et même les Russes à priori mais pour une quantité quasi négligeable) pour leur réseau électrique et ce avec près de 13 GW de capacité de connexion (on n'est plus sur l'image d'une grenouille comparée à un boeuf et cela pourrait donner plus d'idées aux "Coqs Français!" qui parfois est un gentil petit mouton en Europe - ici aussi Rapport de 1 à 4 en poids de viande entre un gros coq fermier élevé au bon grain et un jeune mouton standard...). Pour l'Afrique, ce continent qui fait plus de 2 fois l'Europe en taille, il est tellement divers , rempli de potentiels et de besoins que je dois m'abstenir d'en parler... Une bonne partie des grandes villes africaines subsahariennes sont le "royaume" des groupes électrogènes individuels quasi juste pour les "riches" (avec notre SDMO national qui y fait "fureur"...) d'y penser cela m'en fait presque "pleurer" (comme une Fontaine) d'absurdité et de non-sens pour notre époque... On ne refera pas le monde !
Schricke
APO; Je lis toujours avec intérêt vos commentaires, toujours mesurés, et souvent pertinents. En ce qui concerne le potentiel hydraulique de la Norvège, que vous mettez en doute (vous souhaitez une "démonstration"). Je vais tenter de vous la fournir, ou, au moins de vous faire partager les informations que j'ai pu récupérer à ce sujet, sur différents sites internet: (malheureusement, je n'ai pas conservé les références précises des documents consultés, mais je vous remercie de bien vouloir m'accorder un minimum de confiance !). Selon les auteurs, le potentiel hydraulique global de la Norvège (en fait, les sites qui pourraient être aménagés avec barrages ou conduites forcées) est estimé entre 10 et 20 fois le potentiel de la France. Cela ne me paraît pas contre intuitif, et j'aurais plutôt tendance à retenir 20 que 10, pour tenir compte du fait que la presque totalité des sites existants en France est déjà exploitée, et que l'acceptabilité de construction de nouveaux barrages me paraît très compromise, ce qui n'est pas le cas de la Norvège, beaucoup moins peuplée, avec des sites assez faciles à équiper, sans grand impact sur les paysages et la vie sociale du pays. Mais bon ! acceptons de partir d'une base de 10 (c'est, je le reconnais, très "discutable" !). Et, comme ce "potentiel" est à répartir entre moins de 7 millions d'habitants (c'est à dire 10 fois moins que la France), il me semble assez évident d'en conclure que chaque Norvégien bénéficie d'un potentiel hydraulique de 10 X 10 = 100 fois supérieur à celui d'un Français ? Non ? Etes-vous convaincu, cette fois ? Je pense que mon raisonnement soit parfaitement logique et pertinent ? Merci de me donner votre avis. Cordialement.
APO
@Schricke, C'est juste que leur niveau de consommation étant 3 fois supérieur à celui des Français, J'aurais divisé par 3 le 100, mais remultiplié par 1.5 (50% de plus pour le potentiel env 15 fois la France). L'approximation 50 fois me convient tout à fait (100 fois un peu élevé)... Du fait de leurs interconnexions diverses (près de 40% de leur puissance hydraulique), ils vont devenir une sacrée batterie pour le Nord de l'Europe !!! Cela va leur assurer un prix de l'électricité moyen pas trop élevé... Je suis étonné de la faible valeur avec le Danemark par contre...
Schricke
APO: Merci de votre commentaire ! Cependant je ne parviens pas à saisir la logique de votre raisonnement ! Si je suis votre raisonnement en le poussant à l'extrême, en supposant que le norvégien "moyen" consomme non pas 3 fois, mais 100 fois plus que le Français "moyen", le potentiel hydraulique de son pays serait donc réduit à égalité avec celui du Français ? A l'inverse, et en suivant la même "logique", si c'était la consommation moyenne du Français qui était 100 fois plus importante que celle de son homologue Norvégien, cela aurait pour effet de donner à la France un potentiel hydraulique plus important ? Je ne vois vraiment pas le rapport !... mais ne demande qu'à être convaincu ! Cordialement.
APO
On va donc partir pour 100 (j'ai déjà gagné 100 par rapport aux 200 initiaux), en plus cela tombe rond. C'est je pense une évaluation qui restera un peu subjective, mais l'ordre de grandeur de plusieurs dizaines est vraiment réel. Avec près de 13 GW et plusieurs projets d'interconnexion en cours (dont un écosse-Norvège financé en partie par l'Europe), les Norvégiens vont avoir une sacrée rente pour de longues années, cela va prendre la suite de leur Oil&Gaz (oil en déclin, Gaz personne ne sait trop et n'en parle pour ce pays, avec les prix hauts ils vont pouvoir "jouer" les prolongations sur certains sites...). Moi je pense que la France ne regarde pas assez son potentiel hydraulique restant (qui est réel) avec en plus de multiples usages à la clé (Stockage d'eau additionnel et régulé/régulable, la désalinisation d'eau de mer avec du Gaz, cela coute très cher... , mais aussi Loisirs et pisciculture diverses avec 6 milliards de déficit pour la balance commerciale française dans ce secteur sans compter l'impact des transports longue distance qui est réel et un certain engouement à manger moins de boeufs...). A ce jour et en ne parlant qu'en capacité (pour "dorer" un peu nos actifs) : France = 25 GW d'hydraulique divers (le fil de l'eau est à mettre un peu à part car quasi non pilotable mais assez prévisible et constant par période) Norvège = 31 GW (ils peuvent et vont faire mieux du fait de leur interconnexion ...) Pour l'instant on n'est pas encore ridicule (juste 31-25 pour eux sur la base des capacités installées donc 310-25 en mettant le rapport du nombre d'habitant, mais oui avec la capacité de pilotage, ils nous explosent bien davantage et leur série de construction et amélioration de leur secteur hydraulique est en cours !!! Le Rapport 100 sera peut-être atteint un jour !) Mais en re développant des projets "innovants", remplis de "bon sens" et astucieux le tout en France dans un premier temps, nos grosses boites d'ingénierie et de construction pourraient par la suite aller se "remplumer" en Norvège, en d'autres lieux en Europe et dans le monde !? --> Vive de nouvelles STEP en France !!!

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