- AFP
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Les pays du G7 réunis en Italie ont décidé mardi de supprimer progressivement d'ici à 2035 les centrales électriques au charbon sans dispositifs de captage de carbone, une étape importante vers la fin du recours aux combustibles fossiles.
Une suppression « progressive »
Le charbon est l'énergie fossile la plus polluante et les militants de l'environnement avaient exhorté le G7 - qui comprend l'Italie, le Canada, la France, l'Allemagne, le Japon, le Royaume-Uni et les États-Unis - à montrer l'exemple.
Le G7 a donc convenu de "supprimer progressivement la production actuelle d'électricité au charbon dans (ses) systèmes énergétiques au cours de la première moitié des années 2030 ou dans un calendrier compatible avec le maintien d'une limite d'augmentation de la température à 1,5°C, conformément aux trajectoires de neutralité carbone", ont annoncé les pays membres dans un communiqué, à l'issue d'une réunion des ministres de l'Énvironnement et de l'Energie du G7 à Turin (nord).
Certains pays comme la France militaient pour que le G7 abandonne le charbon d'ici 2030, mais le Japon en particulier, dont un tiers de l'électricité provient du charbon, était réticent à fixer une date-butoir.
Une marge de manoeuvre a été laissée ouverte, puisque les pays pourront suivre "un calendrier compatible avec le maintien d'une limite d'augmentation de la température à 1,5°C, conformément aux trajectoires de neutralité carbone". En outre, l'électricité produite au charbon pourra être maintenue si ses émissions sont captées ou limitées par la technologie, une échappatoire critiquée par les défenseurs de l'environnement.
Certains pays comme la France militaient pour que le G7 abandonne le charbon d'ici 2030, mais le Japon en particulier, dont un tiers de l'électricité provient du charbon, était réticent à fixer une date-butoir.
"C'est un engagement fort, un signal fort du G7", a cependant commenté à l'AFP le ministre français Franck Riester, qui représentait la France à Turin sur les questions climatiques.
Pour Luca Bergamaschi, du groupe de réflexion sur le climat ECCO, le G7 a fait "un pas en avant décisif" pour traduire l'accord de Dubaï dans les législations nationales, et le World Resources Institute a salué cet engagement comme "une lueur d'espoir pour le reste du monde".
En revanche, Andreas Sieber, de l'organisation de défense du climat 350.org, a jugé ce "progrès important mais insuffisant", tandis que l'Institut d'analyse du Climat a estimé que "2035 est trop tard", jugeant "notable que le gaz n'ait pas été mentionné", bien qu'il soit la plus grande source de l'augmentation mondiale des émissions de CO2 au cours de la dernière décennie.
« Aspirer » à réduire la production mondiale de plastique
La réunion de Turin était la première grande réunion politique sur le climat depuis la COP28, organisée en décembre dernier à Dubaï, où le monde s'est engagé à renoncer progressivement au charbon, au gaz et au pétrole.
Les pays du G7 ont aussi dit mardi "aspirer" à réduire la production mondiale de plastique de manière à s'attaquer de front à la pollution mondiale engendrée par ce matériau, présent partout dans l'environnement, du sommet des montagnes au fond des océans, ainsi que dans le sang des êtres humains.
"Nous nous engageons à prendre des mesures ambitieuses tout au long du cycle de vie des plastiques pour mettre fin à la pollution plastique et appelons la communauté mondiale à faire de même", ont-ils déclaré, sans plus de précisions.
Ottawa, Paris, Berlin et Londres font pression pour l'adoption d'un traité pour réduire la pollution au plastique, alors que Washington et Tokyo sont plus réticents.
Climat : financements apportés aux pays du Sud
Les ministres ont également déclaré que les efforts visant à collecter des fonds pour aider les pays les plus pauvres à lutter contre le changement climatique devraient inclure tous "les pays en mesure de contribuer".
Les militants du climat demandent une aide accrue aux pays en voie de développement pour décarboner leur production industrielle, notamment les secteurs de l'acier et du ciment.
En vertu d'une convention de l'ONU sur le climat de 1992, seule une petite poignée de pays à revenu élevé, qui dominaient l'économie mondiale à l'époque, se sont engagés à financer la lutte contre le réchauffement climatique. Cela n'incluait pas la Chine, devenue aujourd'hui le pays le plus émetteur de gaz à effet de serre.
À Dubaï, les pays se sont mis d'accord pour tripler les capacités mondiales en énergies renouvelables et sortir des énergies fossiles, mais le financement de cette transition pose problème, notamment pour les pays les plus pauvres.
Lundi, à l'ouverture de la réunion de Turin, le chef de l'ONU Climat Simon Stiell avait exhorté les pays du G7 à utiliser leur poids politique, leur richesse et leur technologie pour sortir des énergies fossiles, notamment en faisant pression sur leurs homologues des finances pour arriver à un "bond en avant".
Ensemble, les pays du G7 représentent 38% de l'économie mondiale et sont responsables de 21% des émissions de gaz à effet de serre, selon des chiffres pour 2021 de l'Institut d'analyse du Climat.