- Source : Pierre Castillon
Il est courant d’entendre dire qu’il n’y a pas eu de débat sur l’énergie dans notre pays. En 2003, le Ministère de l’industrie avait pourtant organisé un Débat National : ayant participé auprès d’Edgar Morin et Mac Lesggy à son Comité des Sages, j’ai constaté qu’il était, avant même son lancement, considéré comme non valable par les ONG, s’estimant seules capables d’organiser un tel débat. Malgré des efforts louables de neutralité et d’équilibre entre les présentations, les intervenants étaient attendus à la sortie par des roulements de tambour sur des bidons, pour fustiger « un débat bidon ».
Pourtant, le public est dans l’attente d’informations « neutres » sur les différents schémas énergétiques : création ou destruction d’emplois, impact sur l’effet de serre, accidentologie, menaces à long terme, indépendance, réalité des coûts. Influencé par des media souvent anxiogènes, il ne dispose sur ces points que d’informations largement erronées, distordues par des conflits d’idéologues ou supposées influencées par des lobbies.
Pétrolier non suspect de faire partie d’un complot nucléocrate, j’avoue être impressionné par le parcours sans faute du nucléaire français, et je ne voudrais point qu’il soit sabordé pour de seules raisons politiciennes ou idéologiques. Attente sans doute naïve…
Le citoyen mériterait une information sur les vrais risques comparés des différentes options, sur d’indiscutables comparaisons de coûts, sur les impacts de chaque politique sur la dépendance nationale, sur les conséquences envisageables pour la compétitivité de la France : il aurait alors le sentiment de bénéficier de choix éclairés pour l’avenir, non soumis à des jeux qui lui échappent.
Les organismes interdisciplinaires, les Académies, les Fondations peuvent contribuer à cette information maîtrisée et accessible.
Président Fondateur de l'Académie des Technologies
Membre du Comité des Experts de la Fondation pour la Connaissance des Energies