- Source : Irena
Entre 2005 et 2015, la part des énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie de l’Union européenne a augmenté de 9% à 16,7%. Les États membres se font fixés pour objectif de porter cette part moyenne à 20% puis à au moins 27% aux horizons 2020 et 2030, avec des cibles variant d’un pays à un autre.
Fore dynamique
La production d'électricité d'origine solaire a notamment encore connu une forte dynamique, avec une hausse de 13% au 1er semestre 2023. Cette hausse est en outre minimisée car certains pays n'intègrent pas dans leurs statistiques les données du solaire « distribué » (panneaux solaires dans le résidentiel), indique Ember. L'éolien a pour sa part connu une hausse plus modeste (+ 4,8%), avec des dynamiques différentes d'un État membre à un autre. La filière hydroélectrique a augmenté sa production de 11% au 1er semestre 2023 mais reste la 2e filière renouvelable productrice d'électricité dans l'UE derrière l'éolien (elle est de loin la première en France et dans le monde).
Le nucléaire reste quant à lui la principale source de production d'électricité dans l'UE toutes filières confondues (23,3% au 1er semestre 2023), devant l'éolien (qui n'était que la 4e source de production en 2022) et le gaz naturel. La filière a vu sa production baisser de 3,6% au 1er semestre 2023 (en raison notamment de la sortie du nucléaire en Allemagne et de l'arrêt du réacteur belge de Tihange 2) mais Ember attend dans les prochains mois une remontée de cette production, soutenue entre autres par une plus forte disponibilité du parc nucléaire français.
Dans cette étude réalisée en collaboration avec la Commission européenne et publiée en février 2018, l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena) appelle à accélérer le développement des énergies renouvelables (EnR) dans l’UE, les politiques actuelles ne permettant pas d’atteindre l’objectif européen de 2030 selon elle (le scénario de référence envisage une part de 24% à cet horizon). D'après les estimations de cette étude, la part des EnR pourrait compter pour près de 34% de la consommation finale d’énergie en 2030 dans le cas d’un développement accéléré des énergies renouvelables (scénario « REmap »).
Dans le scénario « REmap » de l’Irena, la part des énergies renouvelables dans le secteur électrique pourrait en particulier avoisiner 50% en 2030 (contre 29% en 2015), principalement grâce au développement de nouvelles capacités éoliennes et photovoltaïques(1). Dans ce scénario, les filières renouvelables intermittentes à production « variable » compteraient pour 29% de la production électrique européenne en 2030, ce qui pose la question de la flexibilité du réseau électrique européen(2).
En matière de chauffage et de refroidissement (qui comptent pour près de la moitié de la demande d’énergie dans l’UE), l’Irena estime que la part des renouvelables pourrait atteindre 34% en 2030, avec un déploiement accéléré des pompes à chaleur et la « conversion » de réseaux de chaleur (en remplaçant le charbon et le gaz naturel par la biomasse comme combustible).
Dans les transports, même dans un scénario de développement accéléré des véhicules électriques et hybrides(3), les énergies renouvelables productrices d’électricité ne pourraient satisfaire que 3% de la consommation d’énergie du secteur à l’horizon 2030 selon l’Irena. En incluant les biocarburants, la part des énergies renouvelables dans le secteur pourrait avoisiner 17% à cet horizon.
Selon l’Irena, le scénario « REmap » entraînerait « des investissements supplémentaires (par rapport au scénario de référence) d’environ 368 milliards d’euros d’ici 2030, soit l’équivalent d’une contribution annuelle moyenne de 0,3% du PIB de l’UE ». L’agence estime que ces investissements seraient toutefois plus que compensés en prenant en compte la réduction des importations d’énergies fossiles et les externalités positives liées à la santé et à l’environnement. Selon l’étude, le nombre de personnes employées par ce secteur, qui avoisinerait aujourd’hui 1,2 millions de personnes dans l'UE, pourrait par ailleurs « très sensiblement augmenter ».
Notons que, malgré la croissance rapide des productions éolienne et photovoltaïque, la biomasse resterait de loin la principale énergie renouvelable en 2030, comptant pour près de 55% de la consommation d’énergie renouvelable à cet horizon dans le scénario « REmap » de l’Irena (contre 67% en 2010).
Dans l’état actuel des politiques annoncées (scénario de référence de l’Irena), l’Union européenne n’atteindrait pas son objectif de porter à 27% la part des énergies renouvelables dans sa consommation finale d’énergie en 2030. (©Connaissance des Énergies, d’après Irena)
Sources / Notes
- Et de façon secondaire grâce à la biomasse, à l’hydroélectricité, à la géothermie, au solaire thermodynamique et aux énergies marines.
- En particulier en matière de développement des interconnexions électriques. Se pose également la question des prix de marché de l’électricité, tirés par le bas par ces filières en raison de leurs très faibles coûts marginaux.
- L’Irena imagine un parc de véhicules européens constitué en 2030 de 16% de véhicules 100% électriques, hybrides ou « électrifiés » (pile à combustible).