Centrale nucléaire de North Anna en Virginie. (©Dominion Energy)
L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) revoit à la hausse des prévisions d’évolution des capacités nucléaires d’ici à 2050 pour la première fois depuis l’accident de Fukushima Daiichi en 2011. Précisions.
Les grandes données de l’AIEA sur le parc nucléaire mondial en 2020
À fin 2020, 442 réacteurs nucléaires, d’une puissance nette cumulée de 392,6 GW, étaient « opérationnels » dans le monde selon le dernier « Outlook » publié ce 16 septembre par l’AIEA. L’Agence fait état de 5 mises en service de nouveaux réacteurs et de 6 arrêts de tranches au cours de l’année 2020, mentionnant par ailleurs 52 réacteurs en construction (de 54,4 GW de puissance cumulée).
La production nucléaire mondiale s’est élevée à 2 553 TWh en 2020, soit près de 4% de moins qu’en 2019 (la production électrique dans son ensemble a baissé de 2%, dans le contexte de pandémie mondiale). La part de la filière dans le mix électrique mondial s’est élevée à 10,2% en 2020, contre 10,4% en 2019.
Les nouvelles projections de l’AIEA d’ici à 2050
Dans son scénario « haut », l’AIEA estime que les capacités nucléaires installées dans le monde pourraient approximativement doubler d’ici à 2050 et atteindre 792 GW à cet horizon (contre 393 GW à fin 2020). C’est 10% de plus que les prévisions antérieures de l’AIEA (715 GW en 2050 dans le précédent scénario haut de l’Agence). Il est précisé qu’un tel scénario nécessiterait toutefois « des actions importantes, avec une mise en œuvre accélérée de technologies nucléaires innovantes » comme les SMR.
L’AIEA révise à la hausse ses projections « hautes », après avoir constaté une « reconnaissance croissante des problèmes liés au changement climatique et de l'importance de l'énergie nucléaire dans la réduction des émissions provenant de la production d'électricité » dans de nombreux pays. Elle nuance toutefois son propos, en précisant que la trajectoire esquissée n’est « pas encore une nouvelle tendance ».
Précisons que l’AIEA présente également un scénario « bas » dans lequel elle envisage une relative stabilité des capacités nucléaires mondiales (392 GW en 2050).
L’AIEA estime que la production mondiale d’électricité dans son ensemble devrait doubler d’ici à 2050. La part du nucléaire pourrait compter pour 12% de ce mix électrique mondial en 2050 selon le scénario « haut » de l'Agence (et pour seulement 6% dans le scénario « bas »), contre environ 10,2% en 2020.