A chaque fois qu'une voiture ralentit de 50 à 20 km/h, elle perd près de 20 Wh d'énergie qu'il est possible de récupérer. (©Underground Power)
Des viviers d’énergie sont accessibles sur la route. Il est notamment possible d’exploiter la décélération de véhicules pour générer de l’électricité. A l’heure actuelle, la société italienne Underground Power voit peu de freins au développement de ses dos d’âne énergétiques.
2 500 maisons potentiellement alimentées
Baptisé Lybra (balance en latin), ce dos d’âne de 12 cm de hauteur absorberait l’énergie cinétique des véhicules le surplombant et la transformerait en électricité. La route pourrait être recouverte de dos d’âne souples sur une dizaine de mètres de large et 1 à 5 mètres de long. Destiné à être principalement implanté en agglomération, ce dispositif pourrait générer un volume significatif d’électricité. A ce stade, il n’est toutefois pas capable de supporter un trafic important.
Selon les estimations des chercheurs italiens, l’installation de ce système sur une portion de route périphérique de Milan pourrait générer 6 GWh par an sur la base d’un passage de 400 véhicules par jour. Cette quantité d’électricité équivaut approximativement à la production annuelle d’une éolienne de forte puissance de 3 MW.
Si le dispositif est perfectionné, il pourrait également être installé à l’approche d’un péage sur une route où le trafic est plus important. En installant un dispositif de 5 m de long et 15 m de large avec un trafic de 420 000 véhicules par jour, l’ensemble de dos d’âne pourrait alimenter 2 500 maisons en électricité selon Underground Power. Il délivrerait alors une puissance équivalente à celle d’un champ photovoltaïque de 44 300 m2.
D’un trafic coûteux à un trafic producteur ?
Un dos d’âne coûterait approximativement 7 000 euros mais de nombreuses pièces doivent être assemblées pour couvrir une portion de route entière. La société italienne estime que l’investissement serait rentabilisé après 6 ans d’utilisation. Une dizaine de dispositifs de dos d’âne énergétiques doit être réalisée d’ici fin 2013. Notons que six autres entreprises dans le monde travaillent actuellement sur des dispositifs similaires.
Chaque année, les embouteillages coûteraient près de 5,5 milliards d’euros à la France, en particulier en raison de la surconsommation de carburant et des heures de travail perdues. C’est le constat auquel a abouti le cabinet britannique CEBR (Centre for Economics and Business Research). La circulation en accordéon est bien connue des automobiles en agglomération. Les décélérations induites pourraient ainsi être valorisées grâce au dos d’âne producteur d’électricité.