- Source : Ademe
La pollution de l’air est souvent associée au trafic routier, en particulier en zone urbaine où 40% des trajets quotidiens effectués en voiture sont inférieurs à 3 km. Ces déplacements courts émettraient « 2 fois plus de polluants par km qu’un trajet de plus grande distance » (surconsommation du moteur à froid, arrêts et redémarrages fréquents, etc.) selon l’Ademe. L’agence rappelle toutefois également la part prépondérante d’autres sources de polluants à l’image du chauffage dans le secteur résidentiel.
Dans cette publication mise en ligne mi-septembre, l’Ademe synthéthise quelques grandes données sur la pollution de l’air en France et délivre des recommandations à l’attention des particuliers. Ce guide est découpé en 10 questions fréquentes du grand public, telles que le niveau d’exposition des cyclistes à la pollution atmosphérique ou les conséquences de cette dernière sur la santé et l’environnement.
Pour rappel, les 4 polluants de l’air jugés « les plus préoccupants » sont les particules fines (PM10 pour celles au diamètre inférieur à 10 micromètres(1) et PM2,5 pour celles au diamètre inférieur à 2,5 micromètres), le dioxyde de soufre (SO2), les oxydes d’azote (NOx) et l’ozone (O3). Des informations sur la qualité de l’air sont fournies quotidiennement par le système Prev’air ainsi que par l’indice « Atmo »(2) qui la mesure sur une échelle de 1 (qualité très bonne) à 10 (très mauvaise).
L’Ademe fait état de progrès dans la lutte contre la pollution de l’air en France, avec par exemple l’interdiction du plomb dans les carburants des véhicules à essence dans les années 2000. Elle déplore toutefois quelques habitudes nuisant à la qualité de l’air, comme le fait de brûler des déchets ménagers ou verts à l’air libre (pratique interdite depuis 1978 en France).
Selon des données du ministère en charge de l’énergie, les particules fines émises par 50 kg de végétaux brûlés à l’air libre équivaudraient en effet à celles émises par une voiture récente (essence ou Diesel) parcourant 13 000 km. Parmi les actions recommandées, l’Ademe suggère de composter ces déchets ou de les apporter en déchèterie (éventuellement en vue d’une valorisation énergétique).
Dans les logements, la combustion du bois émet par ailleurs divers éléments polluants, dans des proportions variables selon le type de foyer utilisé (foyer ouvert ou foyer fermé) et selon la forme du combustible (bûches, plaquettes forestières, granulés). Le parc français d'appareils de chauffage domestique au bois serait à l’heure actuelle encore composé pour moitié d'équipements « non performants » selon l’Ademe (15% de foyers ouverts et 36% de foyers fermés antérieurs à 2002)(3).
Le chauffage au bois est utilisé par 7,8 millions de foyers en France. Le type d’appareil utilisé a un impact majeur sur la pollution de l’air : un appareil doté du label « Flamme verte 7 étoiles » émettrait par exemple jusqu’à 30 fois moins de particules fines qu’une cheminée ouverte pour un même confort de chauffe. (©Connaissance des Énergies)
L’Ademe rappelle que la problématique de la pollution de l’air ne concerne pas uniquement les zones urbanisées (où vivent près de 70% des Français), des polluants étant également émis à la campagne (particules, pesticides, etc.) et circulant sur des distances importantes.
En 2016, l’Agence nationale de santé publique a évalué que « plus de 48 000 décès seraient évitables chaque année » dans un scénario « sans pollution anthropique » (si les niveaux de PM2,5 dans l’air étaient similaires à ceux des communes rurales les moins polluées sur tout le territoire)(4).
Au niveau mondial, la production et l’utilisation d’énergie seraient responsables de 85% des émissions de particules fines et de la quasi-totalité de celles d’oxydes de soufre et d’azote. La mauvaise qualité de l’air entraînerait près de 6,5 millions de décès « prématurés » par an selon un rapport de l’Agence internationale de l’énergie publié en 2016.
Sources / Notes
- 1 micromètre correspond à un millième de millimètre.
- Calculé quotidiennement par les associations agréées pour la surveillance de la qualité de l’air (AASQA) grâce à un réseau de 650 stations fixes mesurant localement la concentration de polluants atmosphériques.
- Ces appareils seraient responsables de 80% des émissions de particules fines issues du chauffage au bois.
- Les dommages sanitaires associés à cette pollution auraient un coût annuel de 20 à 30 milliards d’euros d’après les estimations de la Commission des comptes et de l’économie de l’environnement.