- Source : Ifri
« Au début des années 2010, la menace d’une pénurie mondiale a transformé le deuxième élément le plus abondant de l'univers, l’hélium, en une rareté industrielle ». Ce gaz léger et incombustible est utilisé pour des usages très variés (fluide de transfert de chaleur dans certains réacteurs nucléaires, IRM, fibre optique, semi-conducteurs, plomberie, dirigeables, etc.) et est dans son immense majorité produit par 3 pays : les États-Unis, le Qatar et l'Algérie.
Dans le « briefing » ci-après publié par le Centre Énergie & Climat de l'Iifri le 16 juin, Vincent Bos et Aurélien Reys(1) décrivent les enjeux économiques liés à l'hélium ainsi que « les recompositions des chaînes de valeur globales et les difficultés rencontrées par les États européens à s’accorder sur une politique commune de sécurisation de leurs approvisionnements en matières premières ».
Rappelons que la production d'hélium est en grande partie liée à celle d'hydrocarbures : ce gaz a été collecté pour la première fois à l’état naturel en 1903 au sein d’un puits d'exploitation pétrolière au Kansas et il provient aujourd'hui principalement de gisements de gaz naturel. Le Qatar, 2e producteur mondial après les États-Unis, a ainsi « calqué sa stratégie sur celle de l’Algérie en produisant de l’hélium sous la forme de coproduit de ses ressources gazières »(2).
Sources / Notes
- Aurélien Reys est titulaire d'un doctorat en géographie économique et post-doctorant au Centre national de la recherche scientifique (CNRS).
Vincent Bos est titulaire d'un doctorat en géographie humaine et post-doctorant à l’Université de Lorraine. - « Pour être rentable, l’hélium contenu dans les mélanges gazeux nécessite habituellement une teneur minimale de 0,3 % lorsqu’il est extrait par distillation fractionnée de gaz et de liquides pétroliers plus ou moins riches en gaz non valorisables comme le sulfure d’hydrogène (H2S) et le gaz carbonique (CO2). Cette teneur peut descendre à 0,04 % si les volumes des gaz extraits sont très importants . »