©LNG Canada
Le Canada dispose actuellement de 7 projets d'infrastructures pour exporter du gaz naturel liquéfié (GNL). Une contradiction avec les objectifs climatiques du pays et une perspective qui s'accompagne de nombreux autres risques selon une note d'Ember publiée ce 9 juillet.
Une demande mondiale « incertaine »
La consommation mondiale de gaz pourrait atteindre un pic d'ici la fin de la décennie, selon le scénario tendanciel « STEPS » de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) basé sur les politiques annoncées à ce jour.
Ember évoque même une « surabondance de l’offre mondiale de gaz d’ici 2025-206, lorsque le premier des nouveaux projets d'exportation de GNL du Canada sera opérationnel » et assure que la croissance des infrastructures de gaz naturel liquéfié dans le monde est excessive par rapport aux besoins.
La consommation de l'Union européenne, premier marché mondial pour le GNL (134 milliards de m3 de gaz importés sous forme liquéfiée en 2023), pourrait en particulier atteindre un pic en 2024 selon l'Agence de coopération des régulateurs de l'énergie (ACER). Ember assure entre autres que l'Italie n'a plus besoin de ses terminaux GNL en projet.
NEW | Canada is pushing ahead with new gas extraction and LNG export terminals, despite falling global gas demand.
This strategy comes with risks like
💰 volatile energy costs
🏭 stranded assets
🌎 undermining climate goalshttps://t.co/EenEt7a3sgpic.twitter.com/CeFJU6nr3I— Ember (@EmberClimate) July 9, 2024
Le GNL canadien non compétitif ?
Ember s'interroge par ailleurs sur la compétitivité des usines de liquéfaction canadiennes par rapport à d'autres pays, à commencer par les États-Unis, premier exportateur mondial de GNL : « selon un dirigeant de ST Energy, s'exprimant lors d'un récent congrès, un projet offshore dans le Golfe du Mexique coûterait près de 700 $ la tonne de GNL, contre 3 400 $ la tonne de GNL canadien » (2 400 $ pour le site de Woodfibre LNG).
Le risque d' « actifs échoués » - de plus en plus évoqué pour des nouveaux projets concernant les énergies fossiles - serait ainsi « tangible et croissant » pour le GNL canadien, selon les termes d'Ember.
Ember souligne par ailleurs que les exportations de GNL pourraient augmenter le prix du gaz pour les Canadiens. Et que les 7 projets GNL en cours dans le pays, tous situés en Colombie-Britannique, pourraient augmenter de 43 TWh la consommation annuelle d'électricité de la province, soit l'équivalent de 69% de l'ensemble de la demande électrique de Colombie-Britannique en 2022.