Serge Rochain

Le plus important des moyens dont nous disposons mais que nous ne mettons malheureusement pas en pratique, nous parjurant ainsi de nos engagements de la cop 21, c'est le foisonnement tant pour l'éolien que pour le solaire. Par exemple parmi nos différents engagements nous devions avoir installé une puissance de 6 GW en Offshore pour 2020, or à ce jour nous n'avons toujours qu'une petite éolienne de test de 2 MW, et le reste à l'avenant. Au pointage du 31 décembre il y aura 3 pays européens qui n'auront pas respecté leur engagement dans le déploiement des ENR : La Pologne, la Belgique, et la France. Dans les 3 nous avons les deux pays les plus nucléarisés et le plus charbonneux !
Il n'y a pas de fermeture pour raisons politiciennes, la montée en épingle de certaines affaires est minable et mal documenté.
Quant à compter sur le nucléaire pour le suivi de charge, la simple observance des courbes fournies par RTE est édifiante, on ne se sert pas du nucléaire pour cela son rôle est réduit comme dans tous les autres pays à fournir un socle permanent de fourniture immuable, bien que quelques uns des réacteurs dont nous disposons, comme l'Allemagne soit apte à participer à ce suivi mais ne le sont que très exceptionnellement en raison de la raideur du dispositif et des délais d'adaptation qui ne sont pas compatibles avec la rapidité nécessaire avec les ENR variables. Avant l'arrivée des ENR variables, les variations ne le devaient qu'à la consommation dont les besoins étaient connus à l'avance (et le sont toujours) et donc les mécanismes de compensation pouvaient être planifiés en conséquence. Même si les prévisions météo sont assez fiables pour prévoir les variations dans les grandes lignes sur de grands territoires et en moyenne, les grands territoires ne sont constitués que de petites mailles à la météo imprévisible qui va du coup de vent hors normes bloquant la production d'un ou plusieurs parcs éoliens voisins en quelques secondes, ce qui est équivalent à une panne subite de réacteur et risque d'arriver plus souvent qu'une panne de réacteur tant que la densité des parcs n'est pas homogénéisé. Aujourd'hui seul l'hydraulique de barrage et les centrales à gaz sont capables de réagir dans ce cas là. L'extension des barrages est douteuse mais on peut ouvrir de nouvelles centrales à gaz et les alimenter au biogaz. Mais la meilleure garantie sera le foisonnement avec de nombreuses éoliennes arrétées volontairement en marche normale et prêtent à prendre du service en cas de besoin. Une chos eque l'on ne pourrait pas se permettre avec des EPR.